Le dur apprentissage des qualifs pour les Françaises
Cela peut s'appeler l'école de la vie. C'est en tout cas une sacrée dose d'expérience accumulée en une seule journée. Océane Dodin et Estelle Cascino faisaient partie des neuf Françaises engagées dans le tableau des qualifications. Comme six autres (Georges, Ramialison, Beltrame, Lim, Arcangioli, Hesse), elles avaient bénéficié d'une invitation. Mais elles étaient les plus jeunes de la troupe. Fine et élancée, avec une frappe limpide et des balles rapides, Océane Dodin était la benjamine, âgée seulement de 16 ans. Elle avait devancé de peu (7 mois) Estelle Cascino, plus trapue et aux frappes beaucoup plus lourdes. Pour les deux jeunes filles, ces qualifications étaient une première dans leur carrière. Un moment particulier, qu'elles ont dû gérer à leur manière. "On devrait jouer sans pression. Mais cela faisait longtemps que je n'avais pas joué un gros tournoi, que je n'avais pas joué devant du monde", constatait après coup l'aînée des deux. "Je ne suis pas quelqu'un qui stresse, mais là, je l'étais un peu", souriait la plus jeune.
Elles avaient toutes deux des montagnes à gravir lors de ce 1er tour. Pour Estelle Cascino, première à entrer sur le court N.17, c'était Daria Gavrilova, 19 ans et surtout 144e mondiale. Avec son 675e rang à la WTA, la Marseillaise ne partait pas favorite, et elle a dû s'incliner 6-3, 6-2, malgré quelques bonnes séquences et surtout une capacité à jouer et laisser son adversaire sans réaction. "Je suis très déçue", regrettait-elle à la sortie du terrain. "Le score est très sévère. Je n'ai pas réussi à reproduire ce que je fais à l'entraînement. Je ne comprends pas. Je sors d'une très bonne semaine d'entraînement, mais je n'ai pas réussi à mettre mon jeu en place." Sous les yeux des membres de la Direction technique nationale (Patrice Hagelauer, le DTN, Arnaud Di Pasquale, le futur DTN...), elle a ressenti la pression liée à l'événement. "Elle joue bien, il n'y a rien à dire, mais je sais que j'ai les capacités" pour franchir ce tour. "Il faut que je prenne confiance en moi."
Huit éliminées sur neuf
Sur le court N.6, un peu après, Océane Dodin était opposée à Teliana Pereira. Là encore, le 715e rang de la Française faisait pâle figure face à la 129e place de cette Brésilienne de 24 ans, qui faisait elle aussi ses premiers pas sur la terre parisienne. Tête de série N.16 des qualifications, la Sud-Américaine a dû s'employer pour ne pas tomber, s'imposant finalement 6-3, 6-4, non sans avoir dû sauver une balle pour être menée 5-3 dans la deuxième manche. "Je loupe des points qu'il ne faut pas rater", analysait la Lilloise. "C'est frustrant car j'ai l'impression de dominer le match. Mais je fais les fautes et les points. Il fallait que je sois agressive, car sinon elle me dominait. Mais à trop vouloir l'être, parfois c'était un peu n'importe quoi", admettait-elle dans un sourire. "Cela se joue à pas grand-chose, mais elles est solide dans les points importants. A 4-4, je m'en veux d'avoir commis deux double-fautes. Mais c'est une super expérience."
Malheureusement, la journée n'a pas été ensoleillée pour la délégation tricolore. Seule la jeune Alizé Lim, 22 ans, 260e mondiale, a gagné son ticket pour le 2e tour des qualifications, aux dépens de l'Américaine Madison Brengle (200e mondiale) 6-1, 6-4. Toutes les autres ont mordu la poussière en deux manches, que ce soit Amandine Hesse, 20 ans, (6-3, 6-3), Irina Ramialison, 21 ans, (6-2, 6-2), Myrtille Georges, 22 ans (6-4, 6-4) et Manon Arcangioli, 19 ans (6-1, 6-3) et même les plus expérimentées Julie Coin, 30 ans (6-2, 6-2) et Séverine Beltrame, 33 ans (6-2, 6-3).
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