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Le foot féminin a le vent en poupe

Après la victoire de l’équipe de France féminine face au Danemark (4-0) lundi dans un stade de la Meinau quasiment à guichets fermés, force est de constater que les affluences du football féminin sont de plus en plus élevées. A deux mois de la Coupe du Monde, le football féminin attire. Et a des arguments à faire valoir.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (FRANCK FIFE / AFP)

Il va bien falloir l’intégrer. L’hymne de la Ligue des Champions ne vibre pas uniquement pour Cristiano Ronaldo ou Kylian Mbappé. La Ballon d’Or ne récompense pas seulement les plus grands joueurs du monde. La Coupe du Monde de football aura aussi lieu en juin, en France. Le football a bel et bien son pendant féminin, et il s'affirme de plus en plus aux côtés de la machine à sous clinquante qu'est le foot masculin.  

Des affluences records

Pour preuve, les stades se remplissent. Les spectateurs dépassent le strict cercle des initiés. L’Allianz Stadium de la Juventus s’est quasiment rempli lors du match Juventus-Fiorentina (39 000 spectateurs). Une semaine auparavant, c’est le Stade Metropolitano de Madrid qui a reçu une vague de supporters de foot féminin : 60 000. Soit un record d’affluence mondial pour une rencontre féminine de clubs, selon l'Atlético de Madrid. 

En France, la sélection s’est forgé un noyau de supporters réguliers. Certes, les affluences les plus fortes ont été vues lors des Coupes du Monde, avec notamment le record lors de la rencontre face à l’Angleterre le 16 août 2000 (50 000 personnes). Mais les matchs amicaux n’avaient jamais vraiment attiré les foules. Or, sur les trois dernières années, les Bleues ont joué à guichet fermé à quatre reprises. Lors du match face à l’Uruguay en mars dernier, environ 30 000 personnes ont voulu acheter un billet… dans un stade de 11 000 places. 

La télé se les arrache

Cette dynamique a très tôt été repérée par les investisseurs. Notamment les chaînes TV, comme M6 en France. Tous les ans, la chaîne dépense un copieux pactole de 5,5 millions d’euros pour diffuser les matchs de l'équipe de France. Et pour cause, les chiffres gonflent quand les Bleues entrent en scène : lors de l’Euro 2017, on a compté jusqu’à 3,3 millions de téléspectateurs. Même la Ligue des Champions attire, avec 2,7 millions de curieux lors du match PSG-OL du 1er juin 2017, diffusé par France 2. 

180 000 licenciées en France

Au-delà des affluences dans les stades, c’est tout un monde qui éclot en parallèle de celui des hommes. Les dirigeantes de club, les arbitres, les pratiquantes de foot sont de plus en plus nombreuses. Il y a ainsi 180 000 licenciées aujourd’hui en France, contre 80 000 en 2011. Sur la même période, le nombre de clubs mixtes (avec au moins une équipe féminine) est passé de 1500 à 3000. 

La situation est cependant encore très loin des standards allemands, où la culture du foot féminin est beaucoup plus ancrée. Outre-Rhin, en 2015 déjà, on comptait plus d’un million de licenciées… 

Une dynamique mondiale

Cette dynamique ne concerne pas uniquement la France, loin de là. La FIFA a passé la vitesse supérieure sur le foot féminin. Les patrons du foot mondial ont lancé une « stratégie » pour le football féminin, censé promouvoir l’égalité des sexes dans la pratique du foot. 

Enormes coups de communication, sincère intérêt, ou probablement les deux à la fois, ces projets confirment que le football féminin est en train de changer de statut aux yeux des instances internationales. Les 6 et 7 juin prochains, il y aura la "première Convention mondiale sur le football féminin" en marge de la Coupe du Monde. Son but ? Parler de "l’émancipation des femmes dans le football" avec politiques et sportifs. En France, le salaire moyen d’une footballeuse varie entre 1500 et 3000 euros. En Ligue 1, il est de 73 000 euros par mois. 

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