Le laboratoire antidopage français de Châtenay-Malabry suspendu
L'incident à l'origine de la suspension est survenu après une opération de contrôles d'envergure menée au printemps dans le milieu du culturisme, a raconté à l'AFP le secrétaire général de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Mathieu Teoran, qui parle d'un épisode "exceptionnel". Concrètement, la concentration en stéroïdes de certains échantillons était telle, jusqu'à 200 fois supérieure à un contrôle positif classique, qu'elle a "contaminé" un robot d'analyse malgré les procédures de nettoyage habituelles, a expliqué M. Teoran. "Cet incident unique a concerné deux échantillons", contaminés à leur tour, a-t-il ajouté.
"Les actions correctives appropriées ont été immédiatement prises et l'ensemble des échantillons potentiellement concernés ont fait l'objet de nouvelles analyses, qui n'ont révélé aucune autre anomalie", indique l'AFLD, assurant qu'"aucun sportif n'a été sanctionné à tort". Une telle mesure de suspension de la part de l'AMA n'est pas un fait rarissime, mais il s'agit d'un coup dur pour l'antidopage français, deux semaines après la désignation de Paris comme ville hôte des jeux Olympiques d'été 2024.
En pointe dans la lutte contre le dopage dans les années 90 et 2000, le laboratoire de Châtenay-Malabry, reconnu pour avoir mis au point le premier test contre l'EPO, a peiné ces dernières années pour se maintenir au sommet. L'incident va aussi reposer la question des moyens de l'AFLD et de son laboratoire, qui emploie une quarantaine de personnes. Dans son rapport d'activités 2016, rendu public en juin, l'agence souligne qu'"elle a dû faire face à une forte tâche dans un contexte budgétaire très contraint". Son président, Bruno Genevois, qui a depuis passé la main à Dominique Laurent, avait alors insisté sur la "nécessaire modernisation" du laboratoire de Châtenay-Malabry. Interrogé sur ce point, le secrétaire général de l'AFLD réfute l'idée que l'incident soit dû à un problème de moyens.
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