Le message espagnol
Après avoir dominé stérilement l'Italie lors de son premier match, l'Espagne devait absolument se montrer plus réaliste dans la finition face à l'Irlande et sa défense aux grandes largesses. Et c'est bien dans cette optique que Del Bosque décidait d'abandonner son système sans véritable attaquant de pointe et d'aligner en position d'avant-centre le revenant Fernando Torres. Le coach de la "Roja" était vite rassuré par son choix : à peine 4 minutes de jeu et Torres chipait un ballon dans la surface irlandaise, contournait un défenseur aux allures de plot et frappait en force sous la barre (1-0, 4e) ! Voué aux gémonies il y a encore pas si longtemps, l'attaquant de Chelsea semble renaître à point nommé. Et ce but devrait le relancer totalement. La suite était du même acabit avec une déferlante rouge de tous les instants sur la cage d'un Given héroïque. Sans leur portier, particulièrement inspiré, les Irlandais auraient pu regagner les vestiaires sur un score beaucoup plus conséquent.
Torres renaît
Avec 72% de possession de balle en première période, l'Espagne repartait sur les mêmes bases à la reprise, sans toutefois parvenir à se mettre à l'abri. Pour autant, Iker Casillas n'était pas le moins du monde inquiété par les hommes de Trapattoni, essentiellement occupés à défendre. Fidèle à leur sempiternel "fighting spirit", les Verts résistaient jusqu'à la 49e minute quand Silva, d'une tranquillité olympienne dans la surface adverse, se permettait un plat du pied au milieu d'une forêt de jambes (2-0). Ce but, celui du break, libérait définitivement la machine espagnole dont la fluidité du jeu collectif coupait les dernières forces irlandaises. A la suite d'un mauvais dégagement d'O'Shea, Torres s'en allait défier Given qu'il fixait parfaitement du plat du pied (3-0, 69e).
"El Nino" pouvait sortir avec les sentiments du devoir accompli et de la confiance retrouvée. Et son remplaçant, Cesc Fabregas, de se signaler lui aussi en marquant, en force, un quatrième but comme à la parade (4-0, 83e)... La réaction toute en retenue du Barcelonnais, visiblement vexé de son statut, montrait bien la rudesse de la concurrence dans cette équipe. La défense de l'Eire, déjà si friable face à la Croatie lors de son premier match (3-1), aura été le maillon faible des Verts. Ces derniers sont les premiers éliminés de la compétition. L'Espagne, elle, prend les devants dans ce Groupe C et, à l'image de l'Allemagne, confirme son rang de grande favorite. Avec un Torres de retour au top pour concrétiser la domination des siens, tous les espoirs sont en effet permis.
Déclarations :
Fernando Torres : "Nous savions depuis le début que nous devions gagner ce match et le suivant. Après le but en début de match, tout était plus simple, et la prestation de l'équipe a été de grande classe ce soir. Nous sommes sur de bons rails pour la qualification. Nous sommes entièrement concentrés sur la prochaine rencontre".
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