Le Onze des quarts
Gardien de but : Petr Cech (République Tchèque)
C'est le seul joueur d'une équipe éliminée à figurer dans ce onze des quarts de finale. Dans la lignée de sa fin de saison exceptionnelle avec Chelsea, le portier tchèque a longtemps retardé l'échéance face au Portugal. Après une entame d'Euro ratée face aux Russes (4-1), Cech n'a cessé monté en puissance. Impérial dans les airs, solide sur sa ligne, l'homme au casque a failli écoeurer Ronaldo avant de céder en fin de match sur un coup de tête du Portugais à bout portant. A 33 ans, Cech reste l'un des meilleurs gardiens d'Europe mais il devra laisser Buffon, Casillas, Neuer et Rui Patricio continuer sans lui.
Arrière gauche : Jordi Alba (Espagne)
Sans conteste le poste où il y a le plus de choix. L'Allemand Philipp Lahm a été l'élément déclencheur du succès de la Mannschaft aux dépends de la Grèce (4-2), le Portugais Coentrao s'est montré sous son meilleur jour, impeccable en défense et redoutable contre-attaquant et enfin l'Espagnol Jordi Alba a encore crevé l'écran contre la France. C'est sur la foi de son débordement supersonique et de son centre décisif pour la tête de Xabi Alonso qu'il décroche sa place dans cette équipe fictive. S'il continue à ce niveau, le probable futur Barcelonais pourrait faire très mal.
Défenseur central : Matts Hummels (Allemagne)
Les matchs passent et l'Allemand ne cesse d'impressionner. Déjà auteur d'une saison remarquable avec Dortmund, Hummels s'affirme comme le taulier de la Mannschaft. A ses côtés, Badstuber paraît emprunté mais Hummels compense la lenteur de son coéquipier par un sens de l'anticipation et une justesse dans la relance quasi-parfaites. Après Mathias Sammer en 1996, l'Allemagne s'est trouvée un nouveau défenseur de classe mondiale.
Défenseur central : Pepe (Portugal)
Sergio Ramos a été excellent contre la France mais son partenaire au Real Madrid, Pepe, mérite lui aussi de figurer dans ce onze. Oubliés les errements des Clasicos, le Portugais est d'une sobriété épatante depuis le début de la compétition. Toujours dur sur l'homme, mais dans les bonnes limites, Pepe est un roc infranchissable balle au pied. Ses relances ne sont pas toujours des plus précises mais son jeu de tête est un atout sans équivalent.
Arrière droit : Ignazio Abate (Italie)
S'il n'a pas le brio de ses pendants à gauche (Alba, Lahm ou Coentrao), le latéral italien n'en est pas moins un rouage essentiel de la Squadra Azzurra. Lui qui a définitivement relégué le faiblard Maggio sur le banc des remplaçants se distingue par un abattage de tous les instants, associé à une grinta et un sens tactique typiquement italiens... Arrière droit moderne, il ne se contente pas de bloquer son couloir, il se signale également par ses montés rageuses et ses centres millimétrés.
Milieu défensif : Sami Khedira (Allemagne)
Bien sûr son but en reprise de volée de l'extérieur du pied est LE geste qui a marqué sa prestation face aux Grecs. Mais ce serait oublier l'énorme influence du milieu de terrain du Real Madrid au sein de la Mannschaft. Aussi bon à la récupération que pour la distribution, le marathonien allemand forme avec Schweinsteiger la plaque tournante de la machine allemande. Seul bémol dans la panoplie complète et efficace de Khedira : des transversales pas toujours précises.
Milieu relayeur : Xabi Alonso (Espagne)
Les transversales de trente mètres dans les pieds, lui, il connaît. C'est même sa marque de fabrique. Xabi Alonso a illuminé de sa classe le plus pauvre des quarts de finales. Jeu court, jeu long, tacles appuyés et caresses du ballon, l'autre milieu du Real Madrid sait tout (bien) faire. Et même marquer des buts. Auteur du doublé qui qualifie l'Espagne en demi-finale aux dépens de la France, Xabi Alonso aura de nouveau un rôle de catalyseur à jouer face aux redoutables techniciens portugais.
Milieu relayeur : Andrea Pirlo (Italie)
"L'architecte" italien a de nouveau bâti un chef d'oeuvre en quart de finale. Imperméable au pressing des féroces milieux anglais, Pirlo a régalé la galerie. Le génial joueur de la Juve ne perd pas un ballon, voit le jeu avant les autres et opère des ouvertures chirurgicales. Son toucher de balle de velours n'est pas qu'esthétique. il est d'une efficacité létale. Et que dire de son sang-froid au moment de frapper son tir au but décisif ? Alors que son équipe était menée 2-1, il en fallait du cran pour oser une "Panenka" à ce moment-là... Pirlo l'a réussit. Comme à peu près tout ce qu'il tente.
Milieu offensif : Mesut Özil (Allemagne)
Elu joueur du match contre la Grèce, Mesut Özil monte en régime depuis le début de la compétition. Plutôt effacé au premier tour, le génial Allemand a fait étalage de toute sa classe face aux Grecs. Impliqué dans les quatre buts de son équipe, il ne lui a manqué qu'une réalisation pour réaliser le match quasi-parfait. Il a pourtant eu une grosse occasion mais la précision dans le geste final lui a fait défaut. Sinon, tout est là : accélération, coup de rein, science du jeu collectif... Özil est l'âme offensive de la Mannschaft.
Attaquant : Marco Reus (Allemagne)
Difficile d'extraire un vrai avant-centre après ces quarts de finale où les vrais spécialistes du genre ont déçu (Rooney, Benzema) ou n'étaient pas titulaires (Torres, Gomez). Le jeune espoir allemand Marco Reus a profité de la chance qui lui était donnée par Joachim Löw pour exploser au plus haut niveau. Souvent intenable en Bundesliga où il terrorise les défenses adverses sous le maillot du Borussia Moenchengladbach, "Rolls Reus" n'est pas paru emprunté pour sa première titularisation dans cet Euro. Débordements incisifs et frappe de mammouth sur le 4e but allemand sont venus ponctuer son entrée en fanfare. Dortmund, qui a mis la main sur le prodige pour la saison prochaine, ne risque pas de le regretter.
Attaquant : Cristiano Ronaldo (Portugal)
"Last but not least", CR7 figure logiquement à la pointe de ce 4-4-2. On a tout dit sur la star portugaise, décriée en début de compétition après deux matchs ratés et revenue au premier plan après son doublé contre les Pays-Bas et son but victorieux contre la République Tchèque. Au-delà du strict bilan comptable, Ronaldo démontre une implication de tous les instants dans les rouages offensifs portugais et focalise sur lui toutes l'attention (la terreur ?) des défenseurs adverses, laissant de nombreux espaces à ses coéquipiers. En quête du Ballon d'Or, l'attaquant du Real s'apprête maintenant à défier ses partenaires madrilènes dans une demi-finale explosive. Un défi à la démesure de son talent.
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