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Le Paraguay dans l'histoire

Le Paraguay s'est qualifié pour la première fois de son histoire pour les quarts de finale de la Coupe du monde en battant le Japon 5-3 aux tirs au but (0-0 à l'issue des prolongations), au Loftus Versfeld Stadium de Pretoria. Au terme d'un match pauvre en spectacle et en occasions, le défenseur japonais Yuichi Komano a fait pencher la balance en expédiant son tir au but sur la transversale. Le Paraguay disputera son quart samedi contre l'Espagne ou le Portugal.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 7min
Cardozo (Paraguay) fou de joie après son tir au but décisif face au Japon (PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP)

Entre deux équipes qui n'avaient dépassé ce stade des huitièmes de finale, la rencontre s'annonçait indécise. L'Argentin Gerardo Martino, sélectionneur du Paraguay, avait profondément remanié son équipe. Martino avait procédé à cinq changements par rapport à l'équipe qui avait été tenue en échec par la Nouvelle-Zélande (0-0) lors du dernier match du groupe F. Il avait notamment choisi d'aligner une attaque inédite, formée de Lucas Barrios et d'Edgar Benitez, tandis qu'en défense, Denis Caniza, capitaine contre les Néo-Zélandais, avait cédé sa place à Antolin Alcaraz. Côté japonais, Takeshi Honda avait reconduit sans surprise l'équipe qui avait fait forte impression lors des matches de groupe. Les Paraguayens partaient légèrement favoris mais les Nippons n'étaient pas décidés à se laisser faire. Matsui évitait d'entrée un carton jaune pour une faute plus spectaculaire que dangereuse sur Riveros. Le Grenoblois s'en tirait bien. Les Sud-Américains s'installaient dans le camp adverse sans toutefois se procurer de grosse occasion. Vifs et bien organisés, les Japonais misaient sur la contre-attaque, sans réel danger pour le bloc compact rouge et blanc. Roque Santa Cruz, esseulé devant, était bien pris.

Il fallait attendre la 20e minute pour voir le Paraguay se procurer la première énorme occasion du match. Barrios était alerté dans la surface. L'attaquant du Borussia Dortmund se débarrassait de deux défenseurs adverses d'un rateau splendide mais il poussait un tantinet trop loin son ballon et son tir de l'extérieur du droit manquait de puissance pour vraiment inquiéter Kawashima avant que la défense ne dégage le cuir sous la menace de Santa Cruz, trop court (20e). Dans la foulée, Matsui trouvait la barre transversale sur un tir de 20 m dans l'axe sur lequel Villar, le capitaine paraguayen, était battu. Ces deux actions arrivées coup sur coup avaient eu le mérite de réveiller le public du Loftus Versfeld Stadium, plus habitué au rugby. A la 29e minute, Santa Cruz manquait la cible d'un tir du gauche trop croisé. Les Paraguayens tentaient de déborder leurs rivaux avec leur jeu de passes courtes et leur technique en mouvement. Le Japon réagissait sur coups de pied arrêtés mais le coup franc d'Endo trouvait la tête de Santa Cruz, bien placé en défense pour écarter le danger. En contre également, les Asiatiques se faisaient menaçant: à quelques minutes de la pause, Honda, pourtant en bonne position à l'entrée de la surface, dévissait sa frappe.

Dès l'entame de la seconde période, le Paraguay accentuait la pression sur l'équipe nippone et Ortigoza semait le trouble dans l'arrière garde bleue mais il ne parvenait pas à armer et le Japon pouvait écarter le danger. A la 55e minute, une contre attaque des Rouge et Blanc permettait à Benitez d'entrer dans la surface –côté gauche- et d'armer son tir du gauche, mais le précieux Nakazawa contraint in extremis la tentative et sauvait son équipe. Dans la foulée, Matsui récoltait un avertissement pour une faute de main. Avant que Kawashima ne stopper en deux temps une tentative de la tête de Riveros. A l'heure de jeu, le pays du soleil levant revenait enfin dans la surface adverse: sur un corner bien tiré par Endo, Tanaka catapultait sa tête hors du cadre (62e). Quelques minutes après, Okazaki remplaçait Matsui qui avait beaucoup donné. A 20 minutes du terme, Nagatomo écopait d'un avertissement pour un tirage de maillot sur Santa Cruz qui partait en contre. Une "biscotte" signifiant un prochain match de suspension. Pour apporter un peu de peps à sa formation, Martino décidait alors de remplacer Ortigoza par Barreto, l'attaquant de l'Atalanta Bergame, pour le dernier quart d'heure. Physiquement, ce sont pourtant les Japonais qui terminaient le mieux, dominant sans toutefois inquiéter sérieusement le gardien adverse. L'arbitre sifflait la fin provisoire des hostilités. Les deux équipes allaient disputer la prolongation.

Le Paraguay repartait l'abordage dès le début de celle-ci et Barrios plaçait une tête presque trop parfaite dans les bras de Kawashima, vigilant. Le gardien nippon sortait ensuite le grand jeu en détournant à bout portant un tir de Valdez, très entreprenant (97e). Honda répliquait avec un coup franc puissant du gauche que Villar déviait en corner. Puis Kawashima stoppait facilement une tête de Valdez (109e) avant de voir passer nettement à côté une reprise du…dos de Da Silva. Dans les ultimes instants, les Japonais manquaient une occasion en or sur une contre attaque rondement menée mais le centre en retrait de Tamada, bien mis sur orbite par une talonnade d'Ogazaki, ne trouvait pas preneur. La première séance de tirs au but de ce Mondial pouvait avoir lieu.

Les Paraguayens tiraient les premiers. Barreto trompait facilement Kawashima. Endo prenait ensuite à contre pied Villar. Barrios inscrivait le sien, donnant l'avantage au Paraguay. Le capitaine Hasebe marquait en force. Riveros ne tremblait pas. Komano frappait ensuite la barre transversale, mettant le Japon dans une fâcheuse posture. Nelson Valdez réussissait le penalty du break (4-2). Honda réduisait l'écart mais Oscar Cardozo offrait la qualification historique à son pays d'un plat du pied gauche tranquille (5-3). Le Paraguay, pour la première fois de son histoire, était en quarts de finale.

Réactions
Takeshi Okada (sélectionneur  du Japon): "Je n'ai aucun regret. Les joueurs ont été formidables, le Japon peut  être fier d'eux. C'est moi qui suis responsable de cette défaite, pas eux. Je  n'en ai pas fait assez pour leur permettre de gagner. C'est difficile de donner  une raison pour expliquer cette élimination. Notre équipe n'est pas capable de  se créer beaucoup d'occasions et on n'a pas su exploiter nos quelques occasions.  Qu'est-ce que j'aurais pu faire de plus ? J'aurais dû davantage insister dans  mon discours sur le fait qu'ils devaient gagner. Je ne suis pas satisfait car on  n'a pas gagné. Mais j'ai du mal à faire une analyse plus poussée ce soir. En ce  qui concerne mon avenir, je n'ai pas grand-chose à dire, sinon que je ne pense  pas qu'il me reste encore beaucoup de choses à faire à ce poste".

Gerardo Martino (sélectionneur du Paraguay): "On n'a pas très bien joué, mais on était l'équipe qui cherchait à faire  la différence, même si ce n'est pas forcément le match que les gens attendaient.  On a eu des bonnes périodes. Le Japon a joué comme il se sait le faire, en nous  laissant l'initiative du jeu et en procédant par contres. C'est le premier quart  de finale de Coupe du monde pour le Paraguay. Je pense qu'on a eu plus de  réussite pendant les tirs au but que notre adversaire. Aucune des deux équipes  n'a de regret à avoir, chacune a tout donné".

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