Le président de l'AC Ajaccio Alain Orsoni dit avoir "peur" et pense quitter le club
"J'ai déclaré que j'ai peur parce que tout ce que je lis dans toute la presse, est extrêmement effrayant", a-t-il indiqué sur le plateau de France 3. "Si j'ai bien compris, les médias ont résolu le problème corse. Ils ont compris ce qu'il se passe aujourd'hui. Je m'en félicite, mais l'explication me semble un peu légère. Si j'ai bien compris ce que l'on dit, les gens meurent parce qu'ils me connaissent", s'est-il indigné, précisant qu'il connaît "beaucoup de monde" et que les personnes assassinées "ne sont pas tous des intimes".
"Si je savais qui sont les assassins, j'irais les dénoncer"
"Je vais tous les matins au Stade (d'Ajaccio) et j'en repars tous les soirs. Je pense que si on avait voulu s'en prendre à moi directement, c'était tout à fait possible. Ces gens là, prouvent malheureusement qu'ils savent être extrêmement efficaces", a lancé le président de l'ACA. Interrogé sur les propos du ministre de l'Intérieur Manuel Vals qui estimait qu'il savait des choses, M. Orsoni a parlé de "cerise sur le gâteau". "Si je savais qui sont les assassins, j'irais les dénoncer", a-t-il déclaré. "Il faut que la Corse sorte de cette spirale, parce que c'est inqualifiable, intolérable et insupportable, comme il m'est insupportable d'être mis en cause sans aucun élément de preuve", et d'ajouter que "la rumeur tue, en Corse plus qu'ailleurs", a déclaré l'ancien dirigeant nationaliste.
En trois ans et demi, quatre connaissances de M. Orsoni ont été assassinés à Ajaccio. L'avocat Antoine Sollacaro, ancien militant nationaliste comme lui et conseil de l'ACA, a été tué par balles le 16 octobre dernier. Mercredi, c'est Jacques Nacer qui a été tué dans sa boutique, et devant un client. Il était le secrétaire général de l'ACA. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré jeudi à Ajaccio que la lutte contre le crime organisé en Corse visait de nombreux secteurs économiques, notamment celui du sport.
Un projet d'assassinat déjoué en 2008
D'abord militant nationaliste dans les années 1970, puis dirigeant du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), M. Orsoni a vécu treize ans en exil en Amérique latine et en Espagne avant de rentrer dans l'île en 2008 pour prendre la présidence de l'ACA. Quelques mois après son retour, un projet d'assassinat contre lui avait été déjoué par la police. Son frère, Guy avait été assassiné en juin 1983, et il semblerait que Alain Orsoni était visé. En 2009, il est interpellé avec d'autres personnes dans le cadre d'une enquête sur le meurtre de Thierry Castola, tué quelques jours avant. Il nie les faits, et en l'absence de preuves, est relâché. Son fils Guy a quant à lui été poursuivi dans le cadre de plusieurs assassinats commis au cours des dernières années en Corse. Il nie les faits, mais dort toujours en prison.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.