Le président de la commission des sanctions de l'AFLD "frappé" par la "légèreté" des fédérations face au dopage
"Je suis frappé de voir que beaucoup de fédérations semblent traiter le problème du dopage avec une certaine légèreté. Nous l'avons vu ces derniers temps en athlétisme par exemple, mais ce n'est malheureusement pas la seule discipline concernée", note Rémi Keller, cité dans le rapport d'activité 2019 de l'AFLD publié mercredi.
"La plupart des sportifs qui viennent devant la commission affirment n'avoir jamais reçu d'informations à ce sujet. Je note également qu'il n'est presque jamais arrivé qu'une fédération ou un club signale spontanément un cas de dopage à l'Agence", déplore le conseiller d'Etat, président de la commission chargée de juger des cas de dopage en France, l'AFLD ayant totalement récupéré en 2019 le pouvoir disciplinaire par rapport aux fédérations.
Une baisse significative des contrôles positifs
"De manière générale, le travail (des fédérations en matière de prévention) est insuffisant même si certaines font des efforts", a complété lors d'une conférence de presse virtuelle la présidente de l'AFLD Dominique Laurent. "Ces efforts doivent être systématisés et nous sommes prêts à leur fournir le soutien nécessaire", a-t-elle ajouté.
Dans son rapport d'activité 2019, l'AFLD a insisté sur sa stratégie en matière de lutte antidopage de privilégier de plus en plus l'enquête aux contrôles en masse, et les sportifs de haut niveau (60% des contrôles, dont 68% hors compétition) aux sportifs amateurs, conduisant à une baisse significative des contrôles positifs (65 en 2019 contre 134 en 2018, sur 7.904 contrôles).
"Cette évolution s'avère essentielle"
"Une 'politique du chiffre' serait facile à mettre en oeuvre, mais à moyens constants, cela demanderait de sacrifier une bonne partie du suivi régulier de l'élite sportive française", explique le rapport. "Cette évolution, de surcroît, s'avère essentielle alors que l'activité de contrôles de l'AFLD se concentre sur le sport de haut niveau, dans lequel les méthodes de dopage potentiellement utilisées s'avèrent plus complexes à détecter que dans le sport amateur."
Dans ses évolutions, l'AFLD met ainsi en avant la création en 2019 d'un département d'enquête et de renseignement, la nouvelle possibilité pour elle de réaliser des contrôles à l'étranger, comme dans l'affaire Clémence Calvin, ainsi que l'opportunité pour le mis en cause de renoncer à l'audience (une sorte de plaider coupable) qui accélère les procédures.
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