Le rêve absolu des qualifiés
Le plus grand, le plus beau, c'est Filip Dewulf. En 1997, il pointe à la 122e place mondiale. Son rang le fait passer par les qualifications, avec trois succès face à l'Italien Stefano Pescosolido et les Français Cyril Buscaglione et Julien Chauvin. Du coup, les portes du tableau final s'ouvrent à lui. Le grand Belge est alors lancé dans un parcours incroyable, qui va le mener jusqu'à la demi-finale. Il domine en trois manches l'Italien Caratti (183e mondial), puis domine le Brésilien Fernando Meligeni (qui avait atteint en 1993 les 8e de finale en sortant des qualifs) en cinq manches, avant de faire tomber également en cinq sets (8/6 au 5e) l'Espagnol Portas (68e mondial).
Guga sur le chemin de son premier sacre
Puis, c'est la plus grosse sensation, avec sa victoire sur Alex Corretja, alors 7e mondial et surtout récent vainqueur du tournoi de Rome. En quatre sets, Dewulf se propulse en quarts de finale, où il domine encore en quatre manches un certain Magnus Norman (65e mondial), qui venait de sortir au 3e tour Pete Sampras, alors N.1 mondial. Dans ce Roland-Garros 1997 complètement fou, le Belge se retrouve dans le dernier carré face à la révélation de cette édition: Gustavo Kuerten. Avec sa tenue haute en couleurs, le Brésilien, qui n'était que 66e mondial, arrête la folle chevauchée de Filip Dewulf en quatre sets (7/6 au 4e). "Je n’avais plus rien à donner, j’étais en bout de course. Quand on y pense, cela faisait plus de deux semaines que mon tournoi avait commencé", se souvenait-il en 2012. Jamais aucun Belge n'a été aussi loin que lui dans le tableau final masculin.
Si le parcours de Dewulf est exceptionnel, d'autres joueurs issus des qualifications ont également connu une belle quinzaine. Ces dernières années, chez les femmes, Carla Suarez Navarro a atteint les quarts de finale en 2008, battue par Jelena Jankovic, tout comme Yaroslava Shvedova en 2012, éliminée par Petra Kvitova. Auparavant, Petra Mandula avait montré le chemin en 2001 en étant arrêtée également en quarts par Kim Clijsters, future finaliste battue par Jennifer Capriati. D'autres grands noms actuels du tennis féminin ont également fait leurs premières armes aux qualifications, comme Vera Zvonareva en 2002 (battue en 8e de finale), Maria Sharapova en 2003 (sortie au 1er tour par Serna), ou encore Victoria Azarenka en 2006 (éliminée au 1er tour par Medina Garrigues).
Souvent battu par le futur vainqueur
Chez les hommes aussi les grands noms sont passés par les qualifications. En 2005, Novak Djokovic et Stanislas Wawrinka sortent tous deux du tableau avant de tomber au 1er tour pour le Serbe contre Coria sur abandon et au 3e tour pour le Suisse contre Puerta. En 1998, c'est Marat Safin qui se propulse dans le tableau final avant de tomber en 8e de finale contre Cédric Pioline (mais après des succès sur Agassi et Kuerten lors des deux premiers tours).
D'autres joueurs ont connu un superbe parcours mais ont eu la malchance de croiser le chemin du futur vainqueur. C'est le cas de Thierry Champion, éliminé en quarts de finale par Andres Gomez en 1990 après un énorme match contre Karel Novacek, de Todd Martin sorti par Jim Courier en 8e de finale l'année suivante, l'Américain doublant la mise (aussi pour le titre) en 1992 aux dépens d'Andrei Medvedev encore en 8e. Le Brésilien Fernando Meligeni poursuit cette série en 1993 en étant vaincu par Sergi Bruguera, six ans avant que l'Argentin Marcelo Filippini ne soit dompté par le futur lauréat: André Agassi, en quarts de finale. Au milieu des 224 joueurs et joueuses alignées avant le 1er tour des qualifications, certains vont-ils vivre un rêve éveillé à partir de la semaine prochaine à Roland-Garros ?
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.