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Lemaitre du temps : Quand Christophe raconte Lemaitre en cinq moments clés

Il nous a une nouvelle fois pris de vitesse. Sans qu’on s’en rende compte, Christophe Lemaître fête ce jeudi son 30e anniversaire. Souvent flashé par les photographes et pour ses excès de vitesse, le sprinter revient pour nous sur 5 moments clés qui ont façonné la légende "du TGV de Culoz".
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
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  (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA)

1 - Champion du monde junior du 200 mètres

Bydgoszcz (Pologne) juillet 2008

Christophe Lemaitre : "C'était ma première année en junior. J'avais l'ambition de rentrer au moins en finale alors qu'au bilan je ne faisais pas partie des dix premiers. Mais à chaque course j'ai réussi à m'améliorer. En demi-finale, je suis passé sous les 21 secondes pour la première fois et en finale je bats à nouveau mon record. Ça été vraiment mon premier titre mondial. Je bats le Jamaïcain Nickel Ashmeade de 1/100e (Ndlr : depuis Ashmeade a remporté avec Bolt un titre olympique et cinq titres mondiaux en relais chez les seniors). Des Français champions du monde juniors, il n’y en a pas des masses. Ça m'a permis de me révéler sur la scène nationale."

2 - Premier chrono sous les 10 secondes

Valence (France) 9 juillet 2010

  (JEFF PACHOUD / AFP)

CL : "Je m'en souviens parfaitement ! C’était en finale des championnats de France. J’avais vu le 100 mètres des filles juste avant, et j’ai vu que c’était trop venteux, je me suis dit que le chrono n’allait pas être homologué donc je ne me suis concentré que sur le titre. J'avais vraiment envie de faire un bon chrono. Je fais un bon départ au coude-à-coude avec Martial Mbandjock. Je déploie ma foulée et j'ai bien terminé. Le record de France, je l'ai appris par le speaker du stade ! J'ai vraiment eu un supplément de joie, j'étais heureux d'être enfin descendu sous les 10 secondes. Je savais que j'en étais capable. Au début de saison je bloquais entre 10.03 et 10.02, je sentais que je m'en rapprochais. Après, on me demandait ce que ça me faisait d’être le premier blanc à être passé sous les 10 secondes. Ça m'a choqué, je n'avais jamais entendu parler de cette histoire. Ça n'avait aucun intérêt. On me parlait plus de ça que de mon record sur 100m. J'étais un peu déçu. Moi, j'étais concentré sur la performance sportive. Moins de 10 secondes, c'était un passage obligatoire pour accéder au très haut niveau mondial."

3 - Triplé inédit 100, 200, 4x100 m aux Championnats d'Europe

Barcelone (Espagne) août 2010

  (PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP)

CL : "À la base, j'étais parti pour réaliser deux médailles et remporter un seul titre. Je ne pensais pas réaliser un triplé sur 100 m, 200 m et 4x100 m ! Je visais un titre sur 100 m ou 200 m et une médaille sur les deux autres courses. C'est difficile de se projeter sur le relais 4x100 m, c'est tellement aléatoire J'ai appris plus tard que c'était la première fois qu'un sprinter réalisait le triplé sur les trois disciplines. Ça m'a fait plaisir mais ce n'est pas ça qui me fait courir, ça reste du bonus. Je remporte le titre sur 200 m avec une nouvelle fois 1/100e d’avance. Je ne sais pas si c'est une spécialité mais j'ai un mental de compétiteur qui me permet de me battre jusqu'au bout. Je veux toujours tout donner, m'arracher pour ne rien regretter derrière."

4 - Première médaille mondiale aux Championnats du monde

Daegu (Corée du sud) septembre 2011

  (JUNG YEON-JE / AFP)

CL : "Je savais que la médaille était accessible sur 200 m mais qu'il fallait que je batte le record de France (20.16). Je savais aussi que Usain Bolt et Walter Dix étaient au-dessus du lot mais je me disais que je devais être troisième à la sortie du virage. Je suis plutôt pas mal après le virage, après je réussis à faire parler ma fin de course et mon physique. Lorsque je réalise que je fais 19.80, j'étais vraiment content, c’est un record de France explosé. Je me classe troisième, pour moi c’était une performance incroyable, j’étais vraiment dans le très haut niveau. Le 100 mètres m’avais permis de rentrer dans la compétition, de prendre mes marques. Malgré le faux départ de Usain Bolt et son élimination lors de la finale, je me doutais qu'il y avait d'autres prétendants devant moi. Finir dans les 5 premiers c’était déjà un bon résultat. D’autant que le lendemain du 200, on se classe 2e avec les copains du 4x100 derrière la Jamaïque."

5 -Première médaille olympique

Rio (Brésil) Août 2016

  (FABRICE COFFRINI / AFP)

CL : "C'était ma chance pour relancer ma carrière (Ndlr : il avait été blessé en 2015 et 2016). Je voulais montrer que j'étais capable de rivaliser avec les meilleurs dans une telle compétition. Au village olympique, je n'avais qu'une envie, c'était de faire une médaille ! Je ne voulais pas rentrer en France sans cette médaille olympique, j'étais convaincu que je pouvais le faire, je me sentais bien. J'ai fait un bon temps sur 100 m même si je ne me qualifie pas pour la finale mais j'étais confiant. Pour le 200 m, je fais 20.01 en demi et là je pense que je peux y arriver. J'avais un plan de course. Je devais être devant le Néerlandais le plus vite possible ou à la sortie du virage. J'ai dû me battre toute la course face à lui et à l’Anglais… Ça s’est joué à "l’arrache" j’ai dû casser à l’arrivée et pour quelques millièmes, je monte sur la boîte. Si on me demande quel est mon plus beau souvenir sportif, je dirais Rio 2016 parce que c'est le dernier. Mais je veux continuer à tout faire pour tutoyer les sommets du sprint mondial. J'aimerais revivre ces moments à Tokyo en 2021."

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