Lemaitre renonce au 100 m
"Le choix a été vite fait. Aux bilans mondiaux, sur 100 m, Christophe n'est que dixième (10"04) parmi les engagés avec, loin devant, trois Américains et trois Jamaïcains. Sur 200 m on peut espérer une médaille" a tranché Pierre Carraz, entraîneur du sprinteur savoyard, auprès de l'Equipe. En effet, si sur la distance reine Blake (9"75), Bolt (9"76), Gatlin (9"80), Powell (9"85), Bledman (9"86) ou encore Gay (9"86) semblent intouchables pour Lemaitre, la donne est différente sur 200 m.
Un choix logique
Depuis le meeting de Crystal Palace le 14 juillet dernier, le Français possède la troisième marque mondiale de l'année (19"91). Seuls Yohan Blake (19"80) et Usain Bolt (19"83) peuvent se targuer d'avoir fait mieux cette saison. Si l'on se réfère à ses déclarations passées où il affirmait ne pas être capable de s'aligner sur les deux distances, ce choix paraît donc logique. D'autant plus que sa médaille de bronze décrochée l'an dernier sur 200 m à Daegu derrière les deux monstres jamaïcains l'a mis en confiance sur cette épreuve. A l'époque, il avait réussi à élever son niveau pour établir son record personnel (19"80) en finale. S'il n'y parvient pas à Londres, le Français se retrouvera le bec dans l'eau.
Moins importante que sur 100 m, la concurrence existe tout de même sur 200. Lemaitre en est d'ailleurs bien conscient. "Bolt et Blake vont se battre pour l'or, entre eux, le bronze va se jouer entre nous quatre", reconnaissait-il après sa performance en terres britanniques, se référant à Wallace Spearmon, Warren Weir et Churandy Martina, qu'il a ciblé comme ses adversaires les plus coriaces. Outre ses jambes, la mauvaise météo prévue pourrait être un allié favorable pour le sprinteur d'Aix-les-Bains qui confesse "s'entrainer dans des conditions comme ça", considérant que "ça peut être un avantage parce qu'on a vu que chez eux, les Américains et les Jamaïcains courent vite mais quand ils arrivent en Europe, ils ne vont pas aussi vite".
Un double champion d'Europe qui se défile
Si ce renoncement au 100 m paraît évident pour la fusée tricolore, difficile de comprendre qu'il refuse d'étrenner son statut de double champion d'Europe (Barcelone 2010, Helsinki 2012) en titre sur la piste londonienne. En choisissant d'arriver le 4 août - jour des séries du 100 m - dans la capitale anglaise, Lemaitre ne se laisse pas l'opportunité de changer d'avis, même si Pierre Carraz confie que ce choix pourrait évoluer "s'il se passe quelque chose d'ici là". Comme l'an passé à Daegu où Tyson Gay et Asafa Powell s'étaient retirés sur blessure avant la course, alors que Steve Mullings et Mike Rodgers étaient suspendus pour dopage. La compétition avait ensuite éliminé Justin Gatlin, certes diminué, et Usain Bolt coupable d'un faux départ. En tournant le dos à l'épreuve reine des Jeux, Christophe Lemaitre se prive d'un coup de pouce potentiel du destin. L'histoire dira s'il a eu raison.
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