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Les agences antidopage appellent l'AMA à ne pas lever les sanctions contre la Russie

L'organisation des agences nationales antidopage, l'iNADO, a appelé l'AMA à ne pas lever les sanctions contre la Russie lors de son comité exécutif jeudi, car Moscou "n'a pas rempli ses obligations". Cette demande intervient trois jours après que l'Agence mondiale antidopage a annoncé avoir reçu une recommandation interne pour lever cette suspension, qui frappe certains athlètes russes depuis 2015. Le comité exécutif de l'AMA se réunit jeudi aux Seychelles.
Article rédigé par franceinfo
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Levée ou maintien ? Ce sera l'une des questions posées au comité exécutif de l'Agence mondiale antidopage à partir de jeudi. Depuis les conclusions de l'enquête McLaren en 2015, les sportifs russes sont dans l'oeil du cyclone. Les preuves de l'existence d'un système de dopage institutionnel dans le pays entre 2011 et 2015 avaient mis de côté nombre d'athlètes lors des Jeux Olympiques de Rio, et dans diverses compétitions depuis. 

Mais des recommandations faites à l'AMA pourraient changer cela. Elle a annoncé vendredi avoir reçu une recommandation interne pour lever la suspension de Rusada. Ce week-end, elle a publié des échanges de courriers avec Moscou censés démontrer la bonne foi des Russes. Mais l'organisation des agences nationales antidopage (INADO) ne l'entend pas de cette oreille. "Si l'on se fie à ces échanges de lettres entre la Russie et l'AMA, toute personne raisonnable peut conclure que la Russie n'a pas encore rempli ses obligations vis-à-vis de la communauté sportive mondiale", écrit l'iNADO dans un communiqué. "L'AMA doit prendre ses décisions sur la base d'une application cohérente des principes et non pas simplement par opportunité, en se pliant à la volonté d'une nation puissante". 

Ne pas transiger

L'INADO, qui rassemble 67 agences antidopage dans le monde, pointe notamment deux points. L'AMA avait fixé comme condition que la Russie accepte publiquement les conclusions de l'enquête McLaren sur l'existence d'un système de dopage institutionnel dans le pays entre 2011 et 2015. Mais dans un courrier du 22 juin, l'AMA suggère à Moscou de simplement reconnaître qu'un "certain nombre de personnes au ministère des sports et dans les entités qui en dépendent ont été impliquées dans l'affaire".  L'AMA demande aussi un accès au laboratoire antidopage de Moscou, ce qui lui a toujours été refusé depuis que le scandale a éclaté. Dans son dernier courrier, la Russie ouvre la porte à la remise de la banque de données électroniques du laboratoire.

Lors d'une conférence de presse, Dominique Laurent, la présidente de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), a emboîté le pas de l'INADO: "On ne peut pas avoir des exigences à deux vitesses, des exigences si fortes pour la France et des exigences plus légères pour d'autres grands pays".

"Le code mondial antidopage ne donne aucune possibilité pour ceux qui y sont liés, et en premier lieu les sportifs, de négocier des modifications en fonction de ce qui les arrange", conclut l'organisation. Le comité exécutif, qui réunit ses deux piliers, d'un côté les représentants des gouvernements et de l'autre ceux des fédérations sportives internationales et du mouvement olympique, est face à ses responsabilités.

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