Les arbitres sous la pression des quarts
"J'espère que l'arbitre verra qui provoque qui" (Bastian Schweinsteiger). "Je pense qu'on joue plus dur contre le Brésil parce qu'on sait que le Brésil sait jouer au foot" (Juan). "Les joueurs techniques sont punis et ceux qui commettent des fautes, non" (Dunga). Deux jours avant les quarts de finale, certains ont déjà commencé leur match, en mettant la pression sur les arbitres. Après les deux grossières erreurs commises en 8e de finale (but non validé pour l'Angleterre contre l'Allemagne, but en position de hors-jeu pour l'Argentine contre le Mexique), et malgré les excuses présentées par Sepp Blatter, le président de la FIFA, le contraire aurait été étonnant.
Pour éviter d'avoir des arbitres en plus mauvaise posture, la FIFA a renvoyé chez elles les fautifs et ceux qui n'ont pas été à la hauteur. Exit Stéphane Lannoy (mains non-sifflées de Luis Fabiano), au revoir Koman Coulibaly (but non validé pour les USA), ciao Roberto Rosetti (but validé pour Tevez malgré sa position de hors-jeu) ou encore Jorge Larrionda (but non validé pour les Anglais). Ils ne sont plus que 19 à pouvoir prétendre à arbitrer la finale. Mais en fonction de l'évolution de leurs équipes nationales respectives, certains feront encore leurs valises, comme l'Argentin Baldassi, le Brésilien Simon, l'Allemand Stark ou l'Espagnol Undiano.
Pour les deux quarts de finale "événement", la FIFA a certainement bien réfléchi. Pays-Bas - Brésil sera ainsi dirigé par le Japonais Yuichi Nishimura. A 38 ans, il a déjà officié à trois reprises dans ce Mondial, étant déjà au centre du terrain pour le match Uruguay - France, Paraguay - Nouvelle-Zélande et Espagne - Honduras, pour un total de 10 cartons jaunes et un rouge. Pas de grossière erreur de sa part, et une volonté de ne pas laisser le match lui échapper, comme on avait pu le voir pour le match des Tricolores. Entre deux équipes d'artistes aux bases défensives rugueuses, le Nippon aura certainement plus de travail. Mais ce ne sera rien à côté de ce qui attend Ravshan Irmatov. En le nommant pour arbitrer l'affrontement Argentine - Allemagne, la FIFA lui a peut-être fait un cadeau empoisonné. Mais il en fallait un. A 32 ans, l'Ouzbekh est le plus jeune des arbitres désignés pour ces quarts de finale. Déjà trois matches à son actif en Afrique du Sud dont Grèce-Argentine (Afrique du Sud - Mexique et Angleterre - Algérie) pour un total de 8 cartons jaunes sortis. Sa récompense: deux équipes qui ont le potentiel pour gagner la Coupe du monde, ce qui en fait déjà un choc à part. En outre, elles restent sur un dernier duel particulièrement chaud, en quarts de finale du Mondial-2006, avec une victoire aux penaltys des Sud-Américains et surtout un début de bagarre général à l'issue du match. "On a tous encore en tête la séance des tirs au but, mais ce dont je me souviens le plus, c'est ce qui s'est passé après le match, cette bagarre qu'avaient déclenchée les Argentins", a lancé Bastian Schweinsteiger. Ce à quoi le milieu de terrain argentin a répondu: "Qu'il s'occupe de lui et pas de nous". Le match est lancé. Peut-être pas sur le bon terrain...
Pour les deux autres matches, c'est l'expérience qui a primé. A 40 ans, le Portugais Olegario Benquerenca a hérité d'Uruguay - Ghana. Ayant arbitré déjà deux nations africaines (Nigéria - Corée du Sud et Japon - Cameroun), il lui est proposé le dernier rescapé. Arbitre international depuis 1996, Carlos Batres portera les couleurs du Guatemala pour officier lors du dernier quart, entre le Paraguay et l'Espagne. La langue espagnole sera donc à l'honneur dans ce match.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.