Les Bleuets champions du monde !
Au moment de la Marseillaise un spectateur particulier s’était installé dans les tribunes du stade Ali-Sami-Yen d’Istanbul. Didier Deschamps, lui-même champion du monde avec les Bleus il y a tout juste 15 ans, imaginait ce que pouvaient ressentir ces jeunes joueurs. Conscients de l’enjeu, les Bleuets emmenés par Paul Pogba étaient extrêmement concentrés au premier coup de sifflet. Après un petit round d’observation, Nicolas Lopez, déjà auteur de quatre buts dans ce Mondial, lançait les hostilités en réussissant une frappe cadrée, finalement sans danger pour Aréola (4e). Pogba, à qui le brassard de capitaine va si bien, tentait aussi sa chance sur une frappe rasante, mais le portier adverse restait vigilant (9e).
Des Uruguayens sans complexe
Privé d’Umtiti pour cette finale, Pierre Mankowski avait logiquement titularisé Sarr en défense centrale et conservait ainsi son traditionnel 4-2-3-1. A la 20e minute, le défenseur lyonnais donnait des sueurs froides à son coach. Sur une remise de la tête mal assurée en direction de son gardien, Sarr offrait une balle de but à Lopez, et il fallait une superbe parade de la jambe d’Aréola pour éviter l’ouverture du score. Même si Thauvin semblait en jambes, les jeunes Français avaient du mal à poser leur jeu face à une « petite Celeste » très appliquée. On sentait toutefois que le jeu rapide des Tricolores pouvait déstabiliser à tout moment la défense adverse, à l’image d’une passe éclair de Pogba pour Sanogo, mais ce dernier ratait son contrôle (40e). Les Uruguayens pressaient avant la pause, multipliant les corners mais aucun but n’était encore inscrit en 46 minutes.
Aréola impeccable
Tombeurs des Espagnols en quarts de finale, les Uruguayens avaient démontré lors de la première période qu’ils n’étaient pas là par hasard. Mis en difficulté par le gros pressing adverse, les Tricolores peu inspirés, subissaient dans l’entrejeu. Dans un match qui se fermait de plus en plus, Bahebeck se blessait à l’heure de jeu et Bosetti prenait place sur le terrain. Sur un contre, Lopez se voyait offrir une nouvelle chance mais l’attaquant de la Roma était trop gourmand et la défense française tenait bon (68e). Thauvin réveillait un peu ses partenaires en évitant trois tacles d’affilée, mais le quatrième plus rugueux de Cristoforo le stoppait net (75e). Cinq minutes plus tard, Aréola sauvait une nouvelle fois les meubles en sortant impeccablement devant Avenatti (80e). Les Bleuets venaient d’éviter le pire à dix minutes de la fin. A la suite d’une première belle séquence de jeu des Tricolores, Veretout exécutait une belle reprise cadrée mais De Amores se détendait et sortait le cuir. Le gardien uruguayen s’employait à nouveau sur le corner suivant, claquant le ballon sur une reprise à bout portant de Bosetti (86e).
Une prolongation et toujours pas de but
Il fallait en passer par la prolongation, ce qu’avaient déjà vécu à deux reprises les Sud-américains face à l’Espagne (1-0 ap) puis contre l’Irak (1-1 ap, 6-7 aux tab). Aréola était une nouvelle fois sollicité sur une frappe enroulée de De Arrascaeta (96e), et l’essentiel était préservé. Même si les joueurs de Juan Verzeri avaient passé une heure de plus sur les terrains, la fatigue se ressentait de part et d’autre. Entré en jeu à la 65e, Bosetti était curieusement remplacé à son tour par Ngando à la 111e. Digne, était quant à lui remplacé sur blessure par Polomat (115e). A deux minutes de la fin, Aréola répondait toujours présent en réalisant une nouvelle sortie parfaite, et il fallait donc jouer le titre lors d’une impitoyable séance de tirs aux but.
Aréola en héros
Sous les sifflets du public turc, le capitaine Pogba inscrivait le premier but de cette séance. Aréola stoppait celui de Velazquez. Veretout confirmait l'avantage (2 tab 0), et Aréola arrêtait le deuxième tir uruguayen. Ngando réussissait (3 tab 0), et Olaza maintenait l'espoir, mais Foulquier donnait la victoire aux Bleuets qui pouvaient célébrer ce titre inédit. Après avoir souffert pour sortir de sa poule, malmenée face à l'Espagne, cette équipe a su monter en puissance tout au long de la compétition. Dotée d'un état d'esprit irréprochable, cette génération a pu s'appuyer sur de brillants joueurs tels que Pogba, Thauvin, Sanogo, ou Aréola pour succéder au Brésil dans ce palmarès. Il leur reste désormais à continuer leur petit bonhomme de chemin, sans griller les étapes, pour pourquoi pas aller chercher le titre suprême d'ici quelques années.
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