Les Bleuets, une génération 1993 exemplaire
Stoppés à chaque fois en demi-finales en U17, puis en U19, ces joueurs ont démontré qu’ils avaient à la fois le talent, les ressources et l’état d’esprit pour abattre des montagnes. Piqués dans leur orgueil après la défaite face à l’Espagne, ils se sont rapidement remobilisés, malgré les critiques, et des situations personnelles parfois compliquées pour repartir de l’avant. Lorsque Bosetti se fait sortir en prolongation alors qu’il était entré en jeu une demi-heure plus tôt, il ne fait aucun geste de protestation, malgré la frustration. Pourtant, une telle sanction a souvent fait dégoupiller des joueurs plus expérimentés.
Cet état d’esprit, et ce sens du collectif se ressentait également lors des entraînements qui se déroulaient à chaque fois dans la bonne humeur. Les blagues de Bahebeck, Zouma, Veretout ou encore Sabaly maintenaient cet ambiance bon enfant jusqu’au bout. Ces jeunes adultes qui se connaissent depuis plusieurs années sont restés soudés, même dans l’adversité. Par son talent mais aussi par sa personnalité, Pogba a tenu impeccablement son rôle de meneur d’hommes, et su tirer le groupe vers le haut. Ses coups de gueule à l’égard de certains de ses coéquipiers (comme Foulquier ou Sanogo en 8e de finale), ont été totalement acceptés et cela a permis d’évacuer rapidement toute tension.
Alors que le football tricolore a terriblement souffert de son image au cours des dernières années, cette génération 1993 insuffle un vent nouveau dans la Maison bleue. "Ils se sont bien comportés humainement et sportivement. Ils seront présents pour 2016 (l'Euro en France) et au-delà", a apprécié le président de la FFF, Noël Le Graët. Au même titre que le football féminin, ces jeunes joueurs ont montré l’exemple et certains de leurs aînés devraient en prendre de la graine… Il reste à connaître la suite de cette belle histoire, débutée ce 13 juillet 2013 à Istanbul. Certains de ces joueurs embrasseront sûrement une belle carrière internationale, et l’on espère évidemment qu’ils soulèveront un jour une autre Coupe du monde, comme l’ont fait les Bleus de 1998.
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