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Les Bleus en surplus sur le pont

A 33, le XV de France débute sa préparation pour la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande qu'il finira à 30. Ce coup d'envoi a lieu au Centre national de Marcoussis, où les Bleus resteront jusqu'au 7 juillet. Suivront plusieurs stages en divers lieux jusqu'au 29 août, avec deux matches contre l'Irlande (13 et 20 août). Le 22 août au plus tard, Marc Lièvremont devra livrer sa liste de 30 joueurs qui s'envoleront le 29 pour Auckland.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Pour l'instant, l'avion "équipe de France" a un excédent de bagages. Et interdiction de s'envoler pour la Nouvelle-Zélande comme ça. Marc Lièvremont a huit semaines pour retirer trois noms, huit semaines pour faire le bon choix, huit semaines pour constater les progrès des blessés et ne mettre que 30 noms sur la liste officielle des engagés pour la Coupe du monde, alors qu'ils sont 33 à débuter le premier stage de préparation, à Marcoussis. En décidant de sélectionner Aurélien Rougerie, Thomas Domingo, tous deux blessés, Maxime Mermoz, Fabien Barcella et Dimitri Szarzewski et Damien Traille, en cours de reprise, le sélectionneur a pris des risques, misant sur leurs rétablissements et leurs retours au plus haut niveau à temps. Et avec une blessure au genou gauche de William Servat n'a pas réduit sa liste de blessés. C'est pour cela qu'il a notamment fait appel à Guilhem Guirado comme troisième talonneur et à six piliers. Quitte à puiser dans sa liste "cachée" pour suppléer un blessé. Mais il ne pourra pas le faire trop tardivement, sous peine de récupérer des joueurs très "décalés" sur le plan physique et tactique par rapport au reste du groupe.

Des contre-la-montre pour les blessés

Pour le staff tricolore, le stage estival aura deux objectifs majeurs: mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour affronter la Coupe du monde, et remettre sur pieds des joueurs et les réinsérer dans un collectif. Au premier rang des tracas de Marc Lièvremont, les premières lignes Thomas Domingo et William Servat, sans oublier le centre Aurélien Rougerie. Le premier a été opéré depuis deux mois et demi des ligaments du genou et a repris la course en ligne: "Je conserve les 15 jours d’avance que nous nous étions fixé après l’opération", a-t-il déclaré au site internet de son club de Clermont. "Je continue à avancer sur la bonne voie, en espérant que tout va continuer comme cela." Le second a été opéré d'une lésion du cartilage du genou voici quinze jours, ce qui "nécessitera deux mois de rééducation et de ré-athlétisation", selon le staff médical tricolore. Une mise à l'écart qui n'était pas prévue lors de la sélection des 33, et qui a forcé l'encadrement à appeler Guilhem Guirado, présent sur la liste cachée. "Je ne suis pas inquiet, je n'ai aucun doute quant à ma participation au Mondial. A partir du 28 juillet, j'ai cinq semaines pour travailler, c'est largement suffisant", confie le talonneur toulousain à Midi Olympique. Quant au troisième, sa fracture de la malléole a été opérée avec succès au début du mois de mai, mais le trois-quarts clermontois a été plâtré très longtemps, allongeant ses temps de récupération. Pour les trois, une course contre-la-montre est engagée, et personne n'est certain de la victoire. Quant à Fabien Barcella (tendon d'Achille), Damien Traille (pied), Maxime Mermoz (subluxation de l'épaule) et Dimitri Szarzewski (tendon d'Achille) ils n'ont pas rejoué depuis leur blessure, leur niveau et leur capacité à évoluer sans douleur ni crainte ne comportent pas d'énormes certitudes. Sur un groupe de 33, 7 sont dans l'incertitude. Au fil des jours, au fil des huit semaines, il faudra les lever.

Après un Tournoi des VI Nations décevants, après la claque subie au Stade de France face aux Australiens en novembre dernier, l'équipe de France est devant un énorme chantier. Obligé de rattraper un retard physique sur les nations de l'hémisphère Sud, de rattraper un retard tactique sur les autres prétendants après avoir présenté un jeu peu lisible ces derniers mois, de trouver une homogénéité extrême, le XV de France a deux mois pour tenter d'affirmer ses prétentions. Du 28 juin au 7 juillet, ce sera au Centre national de Marcoussis, avant de prendre la direction de la Haute-Loire jusqu'au 18 juillet, et après cinq jours de libre, des Pyrénées Orientales du 25 au 30 juillet. Retour à Marcoussis jusqu'au 5 août, suivie de la préparation pour les deux matches contre l'Irlande à Bordeaux (match le 13 août) et Dublin (20 août). Après l'annonce du groupe définitif le 22 août, les Bleus s'envoleront le 29 août pour Auckland, lieu de leur camp de base. Sans excédent de bagages, et si possible sans blessé. Premier match de la France contre le Japon le 10 septembre.

Le groupe France

Avants (19): Fabien Barcella (Biarritz), Thomas Domingo (Clermont), Jean-Baptiste Poux (Toulouse), William Servat (Toulouse), Dimitri Szarzewski (Stade Français), Guilhem Guirado (Perpignan), Luc Ducalcon (Castres), Nicolas Mas (Perpignan), Sylvain Marconnet (Biarritz), Pascal Papé (Stade Français), Julien Pierre (Clermont), Romain Millo-Chluski (Toulouse), Lionel Nallet (Racing-Métro), Julien Bonnaire (Clermont), Imanol Harinordoquy (Biarritz), Thierry Dusautoir (Toulouse, cap.), Fulgence Ouedraogo (Montpellier), Raphaël Lakafia (Biarritz), Louis Picamoles (Toulouse)
Arrières (14): Morgan Parra (Clermont), Dimitri Yachvili (Biarritz), David Skrela (Toulouse), François Trinh-Duc (Montpellier), Fabrice Estebanez (Brive), Maxime Mermoz (Perpignan), David Marty (Perpignan), Aurélien Rougerie (Clermont), Maxime Médard (Toulouse), Alexis Palisson (Brive), Vincent Clerc (Toulouse), Yoann Huget (Bayonne), Cédric Heymans (Toulouse), Damien Traille (Biarritz)

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