Les Bleus font leur cinéma
DERRIERE LA CAMERA
Jean-Pierre Escalettes (Le président) : Escroc mais pas trop, le président de la Fédération Française de Football n'a rien du Professionnel de Bébel. Homme clé du maintien de Domenech après le fiasco (déjà) de l'Euro 2008, il a mis un écran de fumée devant les Bleus jusqu'à une ultime conférence de presse d'après France - Mexique. La gestion d'une Fédération et la communication sont deux notions étrangères. Heureusement The Mask est tombé alors même qu'il continuait à dire circulez, y'a rien à voir. Il ne lui reste qu'une dernière chose à faire : Pars vite et reviens tard.
Gérard Houllier (Sac de noeuds) : Escalettes ne serait rien sans Les hommes du président. Le plus influent est sans conteste le patron de la Direction Technique Nationale, une sorte d' Iznogoud qui voulait être Calife à la place du calife. Tonton flingueur après le scud de Ginola en novembre 1993, Houllier a changé de tactique. Profil bas, l'ancien coach de Liverpool s'est remis dans le sérail de la DTN, apportant une caution technique aux décisions du conseil fédéral, notamment celui qui a reconduit Raymond Domenech. Tout en apportant son soutien (de façade) au sélectionneur, Houllier espérait sa chute avant le début de la Coupe du monde. Seul homme de terrain disponible, le DTN était presque certain de prendre la tête des Bleus. Mais voilà, les Vécés étaient fermés de l'intérieur !
Raymond Domenech (Le mépris) : Comédien à ses heures, le sélectionneur national se voyait bien en haut de l'affiche pendant six ans. Après avoir tutoyé le Martin Scorsese (merci Zidane ) au terme d'une finale perdue en 2006, "Ray" a retrouvé le niveau Max Pecas qui était le sien avec les Espoirs. Insidieusement, Le cercle vicieux s'est mis en place. A la Douce violence de la presse, Domenech répondait avec férocité "Marche pas sur mes lacets. Calamiteux dans ses choix humains et tactiques, il a pris comme un boomerang la mutinerie des joueurs. Pour son successeur Laurent Blanc, le mal est profond. Les Bleus aux "Abyss". On n'est pas sorti de l'auberge.
SOUS LES PROJECTEURS
Nicolas Anelka (L'incorrigible) : Longtemps personnage central des trois frères (ses deux frères sont ses agents), le "Bad Boys" des Blues est celui par qui le scandale est arrivé. Pas à sa place dans un système où le "Nine" doit ancrer l'équipe, nonchalant la plupart du temps, Nico l'incorrigible, Nico l'avare en effort a déçu sauf dans le verbe. Toujours le mot pour rire, Nicolas Anelka a manié l'insulte contre Domenech pour crever l'abcès. Plus par réflexe que par méchanceté mais qu'importe. Devenu l'ennemi public N.1, lynché publiquement par les médias et la FFF, le fugitif ne devrait plus jouer dans aucun film des Bleus.
Patrice Evra (Capitaine fracasse) : Comme Domenech, il n'aurait pas renié sa filiation avec Max Pecas qui sortait en 1965 le fameux Espions à l'affût ou Molinaro pour La chasse à l'homme. Promu capitaine après les déboires de Gallas, le Mancunien a coulé avec son équipe. Sa tête gonflée n'a pas servi de bouée de sauvetage au Titanic tricolore, lui qui clamait début juin "Faut qu'on tire tous dans le même bateau". Sur le terrain, ses prestations défensives ont été très en deçà de son niveau supposé. Imposture ?
Williams Gallas (Le cerveau) : Son nom a plané au dessus de la sélection depuis le 31 mars, date de sa blessure au mollet gauche. Jouera ? Jouera pas ? Domenech le ménage tellement qu'il confie le brassard de capitaine à Evra. Touché dans sa fierté, le cave se rebiffe. Il fait sa mauvaise tête pendant toute la préparation et le premier tour du Mondial. "Lost in translation", le défenseur des Gunners s'est trompé de cible.
Franck Ribéry (Le canardeur) : "Que les gros salaires lèvent le doigt !". Ses cicatrices lui ont valu un surnom : "Scarface" mais Le cerveau du Bayern Munich n'arrive pas à la cheville de Toni Montana. Plutôt dans le registre petite frappe, Ribéry a voulu faire régner a loi du milieu en écartant Gourcuff et en décalant Malouda. Malheureusement, le Nordiste n'a convaincu ni à gauche, ni dans l'axe, ni à droite. On lui a beaucoup demandé et il en a trop fait. "Tout ça pour ça". Au plus fort de la tempête, il a toutefois tenu à s'exprimer, avec ses mots. Pour s'excuser. C'est toujours ça.
Eric Abidal (Grosse fatigue) : Il a eu l'honnêteté de dire qu'il ne pouvait pas jouer le dernier match. Ce n'est peut-être pas plus mal vu ses erreurs monumentales lors des deux premiers matches, notamment face au Mexique (0-2). Au même titre que les autres cadres du groupe, il a mené la fronde. Il pourrait arrêter avec les Bleus.
Florent Malouda (L'Arme à gauche) : Il est allé au clash avec Domenech et a fait les frais du caïd Ribéry à gauche. Blues Brothers d'Anelka, Malouda a soutenu bec et ongles son pote. Est-il allé trop loin ?
Yoann Gourcuff (Bande à part) : Le solitaire dans un monde sans pitié. Mis à l'écart par certains cadres pour des raisons obscures, le Bordelais était le mal aimé au point de devenir "Usuel suspect" dans la traque. Exclu face à l'Afrique du Sud, Gourcuff pouvait crier "A mort l'arbitre". Avec Blanc, l'avenir lui appartient.
Hugo Lloris (Doux, dur et dingue) : C'était un peu "la cage aux folles" devant ses buts. On l'espérait en patron de la défense mais le portier des Bleus a coulé avec ses partenaires. Le gardien de l'ordre a préféré ne pas l'ouvrir pour éviter au vestiaire d'imploser. L'homme qui en savait trop est jeune. Il reviendra encore plus fort.
LES DOUBLURES
Cédric Carrasso (L'aile ou la cuisse) : Incertain avant le Mondial, blessé rapidement, le portier girondin a vécu un mois de juin cauchemardesque. I want to go home !
Jérémy Toulalan (Le professionnel) : Le sacrifice, le Lyonnais connait ça. Suspendu pour le dernier match à cause d'un 2e avertissement consécutif à un coup franc raté d'Anelka (merci Nico ), Toulalan est un homme de devoir. Il n'est peut-être pas le plus talentueux de l'équipe mais son abattage aurait pu être précieux.
Sidney Govou (La chèvre) : C'est peut-être la plus grosse escroquerie du groupe France. "Ghost" contre l'Uruguay, le boulet face au Mexique pour finir en fausse arme fatale contre les Bafana Bafana, Govou était l'homme de base de Raymond Domenech.
Thierry Henry (No country for old man) : Vikash Dhorasoo a fait des émules. Abonné au banc, Henry a tourné en Afrique du Sud le remake de "Substitute". A bout de souffle malgré une saison blanche avec le Barça, le meilleur buteur de l'histoire des Bleus termine mal sa carrière internationale. Prochaine destination, les USA. "New York I love you".
LES FIGURANTS
Roselyne Bachelot (Regarde les hommes tomber) : Madame la Ministre a repris les choses en main après les boulettes de Rama Yade. Elle a tenté de gérer "la crise". Sans succès. Elle est attendue pour un bon "coup de torchon" à la FFF.
Rama Yade (LOL) : Sa charge contre l'hôtel des Bleus a laissé des traces. Blacklistée par sa ministre de tutelle. Elle a été plongée dans "le monde du silence".
Robert Duverne (L'emmerdeur) : Les Bleus lui ont coupé le sifflet. Son altercation avec Patrice Evra a fait le tour des télés du monde. Le préparateur physique de l'OL en a pleuré.
Abou Diaby (La grande sauterelle) : Le Gunner a été battu par le Bafana Khumalo après dix minutes de jeu. Il est encore coupable sur le 2e but sud-africain. Dommage car il a un gros potentiel.
Alou Diarra (Substitute) : 9 juillet 2006. Patrick Vieira se blesse en finale du Mondial. Alou Diarra rentre. Le milieu des Girondins, titulaire par défaut ou remplaçant de luxe a eu son match en 2010. Encore une défaite...
AU GENERIQUE
Steve Mandanda, Bakary Sagna, Gaël Clichy, André-Pierre Gignac, Marc Planus, Anthony Réveillère, Sébastien Squillaci, Mathieu Valbuena, Stéphane Ruffier, Francis Lalanne, Lass' Action Hero Diarra, Mickael "François Pignon" Landreau.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.