Les exploits de Londres 2012
Michael Phelps, l’inégalable
En 2008, il avait effacé des tablettes le grand Mark Spitz en conquérant huit médailles d’or à Pékin. En 2012, il est devenu l’athlète le plus médaillé de l’histoire des Jeux Olympiques, devançant la Russe Latynina avec 22 médailles (dont 18 titres), contre 18 (dont 9 titres) à la gymnaste. Sans doute moins performant et avec la nouvelle concurrence de Ryan Lochte, le kid de Baltimore savait avant Londres qu’il raccrocherait sa combinaison à l’issue de ses quatrièmes Jeux. Et s’il ne remporte pas plus de quatre sacres olympiques à Londres (100m papillon, 200m nages, 4x200m nage libre, 4x100m 4 nages) pour la première fois depuis son premier bain olympique en 2000 à Sydney, Michael Phelps restera à tout jamais l’un des plus grands compétiteurs de l’Histoire. Vingt-deux médailles, ce record risque de tenir très longtemps.
Usain Bolt, l’indestructible
Remporter trois médailles d’or olympique sur 100, 200 et 4x100m, c’était déjà unique en 2008. Les conserver quatre ans après, c’est encore mieux. Usain Bolt se savait attendu à Londres, surtout après sa défaite contre Yohan Blake lors des sélections jamaïquaines. Et il a répondu présent, devant les caméras du monde entier, sans record du monde à la clé en individuel mais avec un record olympique sur 100m et un record du monde sur 4x100m. Détenteur des meilleures marques mondiales du sprint, « La Foudre » n’a pas fléchi, et est même resté au sommet du monde. A 26 ans, il est déjà une légende. Peut-il devenir inégalable, comme Michael Phelps, dans quatre ans à Rio de Janeiro ?
Bolt - Phelps, deux légendes hors normes (par Grégory Naboulet) Voir la video
La nouvelle vague de la natation bleue
Après avoir vu naître les joyaux Laure Manaudou ou Alain Bernard, la natation française a trouvé les successeurs. Yannick Agnel et Camille Muffat étaient venus à Londres pour se parer d’or, et ils l’ont fait, doublement pour le Niçois (200m nage libre, 4x100m nage libre avec en plus l’argent sur 4x200m), simplement pour la Niçoise (400m nage libre avec l’argent sur 200m et le bronze sur 4x200m). La surprise est venue de ce sacre de Florent Manaudou, qui a frappé un énorme coup sur 50m en rappelant qu’il avait un prénom Après avoir longtemps affiché leur frustration, les relayeurs bleus ont réussi à enfin dompter leurs adversaires en sprint. Au total, la nouvelle génération, encadrée par quelques anciens (L. Manaudou, Bousquet, Gilot, Bernard…), a ramené 7 médailles, étant la discipline la plus prolifique à égalité.
Le rayonnement du judo tricolore
Avec 7 médailles, le judo français est l’autre grand gagnant de ces JO de Londres. Comme Muffat et Agnel, Lucie Décosse et Teddy Riner n’avait que l’or en tête en franchissant la Manche. La triple championne et le quintuple champion du monde n’ont pas raté leur cible au terme de combats totalement maîtrisés. Avant eux, et même si pour certains il s’agissait d’une déception, Gévrise Emane, Audrey Tcheuméo, Automne Pavia, Priscilla Gneto et Ugo Legrand avaient conquis le bronze pour replacer ce sport sur le devant de la scène, lui qui n’avait ramené que quatre médailles (et aucune d’or) en 2008 à Pékin.
La quinzaine en Bleu (par Grégory Naboulet) Voir la video
Tony Estanguet, l’inoxydable
Médaillé d’or à Sydney comme à Athènes, Tony Estanguet avait vécu une énorme désillusion à Pékin en ne réalisant pas la passe de trois en 2008. Reparti au combat, et contraint de passer par des sélections chez lui à Pau, début avril, avec un duel contre le champion du monde Denis Gargaud, il avait franchi l’obstacle à l’issue de la 3e et dernière manche. A Londres, le porte-drapeau 2008 a décroché l’Olympe douze ans après sa première fois, devenant le premier Français à conquérir trois titres olympiques dans la même discipline. Triple champion olympique, triple champion du monde, triple champion d’Europe, Tony Estanguet a bouclé la boucle et pouvait annoncer sa retraite sportive le 29 novembre.
Renaud Lavillenie, la consécration
Arrivé à Londres avec derrière lui une saison exceptionnelle (9 victoires en 11 concours), rassuré par son titre de champion d'Europe conservé à Helsinki au prix d'un duel tendu avec l'Allemand Otto, Renaud Lavillenie n'a pas déçu. Là encore au terme d'un concours extrêmement indécis, le Clermontois a franchi une barre à 5.97m, ce que personne d'autre ne fera. Sur la plus haute marche du podium, il pouvait laisser éclater son bonheur d'un premier sacre planétaire, après deux médailles de bronze aux Mondiaux en 2009 et 2011. A 25 ans, il rejoint ainsi deux hommes qui l'avaient adoubé depuis longtemps, Jean Galfione, sacré en 1996 à Barcelone, et surtout le Tsar Serguey Bubka, couronné une seule fois aux JO en 1988, à Seoul, alors qu'il avait 25 ans.
L’insatiable délégation britannique
Jamais (hormis en 1908 avec 146 médailles) la Grande-Bretagne n’avait eu un tel rendement lors des Jeux Olympiques d’été. A Pékin, les athlètes étaient revenus avec 47 médailles, dont 19 d’or. Avec 65 médailles (dont 29 d’or à Londres), l’Union Jack a surfé sur l’engouement extraordinaire des Britanniques dans toutes les enceintes olympiques, pour finir à la 3e place des nations. Parmi les grandes stars, Mo Farah, couronné sur 5000 et 10 000m, Bradley Wiggins, sacré en contre-la-montre, Chris Hoy, deux fois en or sur la piste pour un total de 6 titres olympiques en carrière à 36 ans, Andy Murray, enfin consacré qui plus est devant son public à Wimbledon, ou encore Jessica Ennis en heptathlon.
Retour sur 15 jours d'exploits et d'émotions (par Christophe Duchiron) Voir la video
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