Les fils à papa de la F1
1. Damon Hill
Fils de Graham Hill, titré en 1962 et 1968.
Pas tout à fait la même trajectoire malgré le même casque noir à petites bandes noires. Son père Graham décédé dans un accident d'avion à ses quinze ans, Damon Hill a découvert la compétition en piste sur le tard et sur …deux roues. C'est pourtant en auto qu'il aura ses plus beaux succès. S'il n'a pas vraiment brillé en F3 et F3000, il décroche pourtant un poste de pilote d'essai chez Williams. Après une année d'apprentissage chez Brabham, il revient chez Williams pour remplacer Nigel Mansell. Coéquipier de Prost puis de Senna, il finit par prendre son destin en main. Barré par un Michael Schumacher aux méthodes contestables en 1994 et 1995, il finit par accrocher son premier seul titre mondial l'année suivante. C'est l'apothéose de sa carrière. Il est à ce jour le seul champion du monde de F1 fils à papa champion du monde de F1.
2. Jacques Villeneuve
Fils de Gilles Villeneuve, 67 GP et 6 victoires.
En cinq saisons, Gilles Villeneuve a marqué, avec son pilotage agressif et son sens de l'attaque, l'histoire de la Formule 1. Sa mort tragique, lors des essais du Grand Prix de Zolder, en Belgique, à seulement 32 ans, a représenté un drame comparable à la disparition d'Ayrton Senna. Pilote "préféré" d'Enzo Ferrari, il reste encore aujourd 'hui dans le coeur des supporteurs de Ferrari, en bonne place derrière Michael Schumacher et Juan Manuel Fangio. Son fils, Jasques, auréolé d'une victoire aux 500 Miles d'Indianapolis et surtout d'un titre en championnat CART, débarque en Formule 1, chez Williams-Renault, à l'âge de 25 ans. Extrêmement rapide ce qui rappelle le sytle de son père, il rivalise avec l'expérimenté Damon Hill, son équipier, mais finit derrière lui au championnat. Sa deuxième saison sera celle de la consécration, à l'issue d'une passe d'armes incroyable avec Michael Schumacher, et d'un accrochage entre les deux hommes dans le dernier Grand Prix à Jerez. L'Allemand est sanctionné, et le titre revient au Canadien. La suite de sa carrière sera beaucoup plus terne, avec le projet BAR de son ami et manager Craig Pollock, puis les passages chez Renault puis Sauber. Sa carrière en F1 s'arrête sur une rupture de contrat en pleine saison avec BMW-Sauber, alors qu'il a 35 ans, après 164 départs et 11 victoires.
3. Nico Rosberg
Fils de Keke Rosberg, titré en 1982.
Keke Rosberg n'a gagné que cinq courses dans sa carrière mais il a parfaitement saisi les opportunités qui s'offraient à lui. Capable de fulgurance, le Finlandais n'a pas laissé indifférent dans le monde de la F1. Il lui laisse également un fils bourré de talent avec un passeport allemand. Résident monégasque depuis sa plus tendre enfance et mis dans un karting à l'âge où d'autres s'amusent avec des billes, Nico Rosberg respire le sport automobile. Polyglotte et doté d'une grande intelligence de course, il a progressé avec la maturité. Son titre GP2 en 2005 lui a ouvert les portes de la F1. Après trois années chez Williams, il confirme son potentiel. Sa bonne étoile, ce n'est pas son père mais Mercedes qui l'engage en 2010. Vainqueur de son premier GP en 2012, il tient la comparaison avec Michael Schumacher puis Lewis Hamilton. Le titre mondial n'est plus très loin.
4. Kevin Magnussen
Fils de Jan Magnussen, 25 GP et 1 point inscrit.
Présenté comme le nouveau Senna, Jan Magnussen a surtout brillé en endurance. Avec Panoz puis Corvette, le Danois a obtenu 64 podiums en American Le Mans Series et quatre victoires aux 24 Heures du Mans dans la catégorie LM GT. Son fils Kevin n'aura pas de mal à dépasser son père en F1. Avec sa 2e place à Melbourne dès sa première course, c'est déjà fait ! Son arrivée fracassante chez McLaren n'est pas sans rappeler celle de Lewis Hamilton… Légende du sport automobile au Danemark grâce à ses neuf succès au Mans, Tom Kristensen a peut-être trouvé de la concurrence ...ou un fils adoptif.
5. Nelson Piquet Jr
Fils de Nelson Piquet, titré en 1981, 1983 et 1987.
A l'image de la dynastie des Fittipaldi père, oncle et neveu, Nelson Piquet se voyait déjà créer la sienne en F1. Ses trois titres en poche et sa carrière derrière lui, il a tout fait pour mettre le pied à l'étrier à Nelson Jr. Malgré un talent limité, le fiston s'est frayé un chemin jusque dans le baquet d'une Renault. C'est assez cocasse quand on sait que Piquet Senior a obtenu son 2e titre mondial avec Brabham-BMW aux dépens de Prost et du constructeur français malgré un carburant non conforme. Un parfum de scandale que Nelsinho a repris à son compte plusieurs années plus tard avec le "Crashgate". Au 13e tour du GP de Singapour, il envoie volontairement sa voiture dans un mur pour favoriser son coéquipier Fernando Alonso qui gagnera la course. L'affaire ne mettra pas longtemps à être révélée. Instigateur du crash volontaire, Flavio Briatore est radié à vie de la fin. Piquet Jr sauve sa tête pour avoir collaboré avec la FIA. Reconduit à la grande surprise en 2009, il ne passe pas l'été après des déclarations fracassantes contre Renault. Il a complètement disparu des radars.
6. Michael Andretti
Fils de Mario Andretti, titré en 1978.
Les Américains et la F1, c'est tout sauf une histoire d'amour. Sauf pour Mario Andretti, émigré italien couronné avec sa Lotus 79 à effet de sol. Pilote éclectique, il s'est forgé un incroyable palmarès sur près de cinq décennies. Son fils n'a lui guère apprécié son passage en F1. Promu aux côtés d'Ayrton Senna chez McLaren en 1993 après de nombreux succès outre-atlantique, il a vécu un véritable calvaire. Accidents à répétition, abandons et un petit podium (Monza) en 13 GP. Heureusement pour lui, sa cote n'en a pas faibli dans son pays.
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