Les Pays-Bas envisagent de nouvelles mesures contre l'abus sexuel dans le sport
Mise sur pied en mai, une commission d'enquête a entamé ses travaux à la suite de nombreuses révélations de cas d'abus en Grande-Bretagne l'an dernier et après qu'au moins deux anciens joueurs de clubs de l'élite du football néerlandais ont révélé avoir été abusés sexuellement, enfants, par des entraîneurs.
Le ministre des Sports des Pays-Bas, Bruno Bruins, a annoncé son intention d'étudier méticuleusement les conclusions de la commission et de rencontrer des dirigeants sportifs le plus tôt possible. "Le harcèlement et l'abus sexuels ne sont pas tolérés et la moindre plainte devrait être prise au sérieux", a déclaré le ministre auprès de l'agence de presse néerlandaise ANP.
Au moins 12% des adultes qui ont pratiqué un sport étant enfant ont été exposés à "au moins une expérience de comportement sexuellement inacceptable", a révélé la commission qui a sondé quelque 2.000 citoyens âgés de 18 à 50 ans.
Parmi eux, 4% se sont dit victimes d'agression sexuelle ou de viol, d'après le rapport de 228 pages publié mardi. Dans la plupart des cas, les agressions étaient commises par d'autres joueurs, et non des entraîneurs, et les victimes étaient souvent âgées de moins de 16 ans.
Dans une longue liste de recommandations, la commission d'enquête a encouragé les organes et fédérations sportives à transmettre tout abus ou agression à la police et à prendre des mesures disciplinaires. Dans un communiqué, le Comité olympique néerlandais (NOC*NSF) a d'ores et déjà annoncé qu'il était d'accord et allait "commencer avec ses recommandations".
La caisse de résonance #MeToo
"La souffrance causée par l'intimidation et l'abus sexuels est souvent immense et est toujours sous-estimée par la société et le monde du sport", a par ailleurs commenté la commission dans son rapport.
Et "ceci a été souligné avec une grande pertinence par de nombreuses mentions sous le hashtag #MeToo qui a révélé la quantité de cas d'intimidation sexuelle dans le secteur du divertissement et des médias", a-t-elle poursuivi.
Ce mot-dièse est devenu sur les réseaux sociaux le cri de ralliement de centaines de femmes victimes d'abus sexuels et décidées à rompre le silence après la révélation en octobre de l'affaire Harvey Weinstein, ce producteur américain accusé massivement de harcèlement sexuel.
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