Lièvremont: "Après mûres réflexions "
Dans le cadre majestueux des tours de la Société Générale, tous ce qui compte dans le monde du rugby (officiels, médias, partenaires) avait répondu à l'invitation de la FFR pour l'annonce très attendue du groupe amené à disputer la 7e Coupe du Monde de l'histoire. Après un petit topo effectué par le manageur Jo Maso, le patron des l'équipe de France a pris place sur la scène du bel auditorium pour énumérer un à un les joueurs retenus.
La première surprise est vite arrivée avec la présence de Fabien Barcella. Le Biarrot, qui n'a plus joué depuis un an à cause d'une rupture partielle du tendon d'Achille du pied gauche, ne saura que dans trois semaines s'il peut vraiment envisager de postuler pour la Nouvelle-Zélande. Idem pour les deux Clermontois, Thomas Domingo (rupture du ligament croisé antérieur du genou droit) et Aurélien Rougerie (luxation de la cheville gauche avec fracture de la malléole externe et arrachement du ligament interne). L'un et l'autre sont plus qu'incertains pour le Mondial ce qui n'a pas rebuté le staff tricolore. "On a choisi une liste de 32 noms dont 6 premières lignes avec l'objectif de récupérer les blessés pour le 10 septembre, date du premier match du XV de France contre le Japon. Les trois joueurs actuellement blessés sont pour nous des incontournables. C'est sûr que c'est dommage de ne pas avoir les 30 joueurs compétitifs dès le 28 juin pour le rassemblement mais c'est notre décision". Pour pallier à ce problème au poste de pilier gauche, l'encadrement n'a pas appelé le Catalan Jérôme Schuster. "Il a un fort potentiel mais on a préféré miser sur la polyvalence avec Sylvain Marconnet et Jean-Baptiste Poux".
Estebanez plutôt que Jauzion
Au centre, l'interrogation porte sur le rétablissement improbable de Rougerie. L'absence de Yannick Jauzion a été évoquée par Lièvremont ("après Mermoz, Estebanez peut nous rendre service parce qu'il peut jouer premier ou deuxième centre et c'est un puncheur que j'aime bien") mais pas celle de Florian Fritz même si Emile Ntamack nous a assuré qu'ils s'y avaient pensé. Quant à Mathieu Bastareaud, "il ne paye pas son comportement de 2009 en Nouvelle-Zélande", dixit Marc Lièvremont. "C'est une déception. Nous lui avions tendu la main mais il n'a pas fait le nécessaire pour qu'on puisse miser sur lui". "On a hésité à donner un autre nom pour les trois quarts mais on avisera", a également confié le sélectionneur en chef qui a avoué avoir donné aux clubs une liste de 50 joueurs "dont on piochera si besoin". "Et on peut très bien faire glisser Fabrice Estebanez ou Damien Traille au centre". En l'absence de Clément Poitrenaud, qui postulait à l'arrière et en 13, quatre arrières-ailiers peuvent évoluer en 15: Traille, Heymans, Médard et Palisson.
A l'ouverture, Skrela a supplanté Wisniewski, le Racingman. "David a plus d'expérience, de maturité. Il est plus contant que Jonathan qui a pourtant réalisé des perfs de haut niveau cette saison". "On a aussi étudié le cas Doussain. A Toulouse, il évolue en 9 ou en 10 et ça pouvait être intéressant d'avoir un tel profil dans le groupe". Enfin, si le choix en seconde ligne s'est fait assez naturellement (Millo-Chluski a devancé Thion malgré ses pépins physiques), il n'en a pas été de même en troisième ligne. A l'aile, aucune surprise avec les sélections de Dusautoir (confirmé capitaine), Bonnaire, Harinordoquy et Ouedraogo.
Chabal devancé par les jeunes
En numéro 8, le revenant Louis Picamoles (pas appelé depuis le débâcle de juin 2010 en Argentine) et le jeune Raphael Lakafia (22 ans) ont été pris à la place de Sébadtien Chabal, LA star du rugby français, qui paye son Tournoi raté (comme Jauzion) malgré un beau printemps avec le Racing-Métro. "Il a des actions dont lui seul est capable. Son image médiatique nous importe peu et ses déclarations sur l'arbitrage ne lui ont pas porté préjudices. Mais il y a eu un choix sportif de préférer Picamoles un énorme potentiel et un superbe match contre le Leinster en H Cup même s'il peut encore faire mieux- et Lakafia, un jeune en progression depuis des mois et constant depuis un an au BO. Il a quand même poussé Imanol Harinordoquy sur le flanc de la troisième ligne ce qui n'est pas rien", a insisté Lièvremont, sans se départir de son petit rictus dont on ignore toujours s'il s'agit d'un mode d'auto-défense face à la meute journalistique ou s'il signifie simplement: "Vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez. De toutes façons, c'est mon choix".
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