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Lièvremont : "Un grand retour en arrière "

L'entraîneur du XV de France Marc Lièvremont a souligné la grande "médiocrité" de la performance de ses troupes, battues (13-41) par l'Argentine après avoir été défaites (17-42) en Afrique du Sud, et déplore de retrouver "les mêmes lacunes" après le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Comment analysez-vous cette défaite face à l'Argentine ?
"Quand on fait des choses dans la médiocrité, on y va jusqu'au bout. En perdant le score avant la mi-temps, en jouant à 14 contre 15. En deuxième mi-temps, on a été plus que maladroit, incohérent. On a bu le calice jusqu'à la lie. Et encore je pense que le match à la vidéo, très centrée sur le porteur de balle, ne montre pas toutes nos insuffisances en terme de déplacements. Beaucoup de joueurs marchaient."

Que retenez-vous de cette tournée estivale ?
"Le sentiment, comme souvent, comme à chaque fois, qu'on retrouve les mêmes lacunes. On oublie de se faire violence et on retombe dans tous ces travers, dans la construction de notre rugby et de notre groupe. Au delà de ces deux sévères défaites, il y a une forme de retour en arrière. L'été va passer, les joueurs vont se reposer, on va reconstruire mais c'est difficile d'avancer et de tirer des enseignements positifs de cette tournée."

Trois mois après le Grand Chelem, le contraste est saisissant...
"C'est le sentiment d'un grand retour en arrière, même s'il faudra relativiser tout ça. On n'est pas passé en trois mois à des mecs incapables de jouer ensemble. On espère aussi que ce grand coup de pied au cul va permettre à chacun de rebondir dans le bon sens en pointant du doigt leurs insuffisances, physiquement et même techniquement, parce que même là-dessus, on n'est pas sauvé. La pauvreté de nos transmissions, de nos attitudes au contact, de notre jeu au pied, ça fait beaucoup trop."

Tirez-vous des satisfactions individuelles de ces deux matches ?
"Les contre-performances des uns et des autres font qu'on ne parvient pas à avancer collectivement."

Certains joueurs semblaient fatigués, et surtout prompts à relativiser...
"On a tendance à s'écouter en permanence et on les écoute aussi. On a déjà dit qu'on avait une part de responsabilité. Après on ne peut pas faire que des entraînements où on se rentre dans la gueule en permanence, surtout que l'on sentait que les mecs étaient usés. Je pense que beaucoup ne s'en rendent pas compte et j'espère que l'on n'aura pas non plus des comportements un peu fuyants, dire: +ce n'est pas de ma faute, moi dans mon club, on me dit que je suis bon+. La remise en question doit être tournée vers cela. Nos joueurs les plus performants sont dans cet état d'esprit là. Déjà commencer à se trouver des excuses c'est commencer à renoncer et à perdre."

Quelles perspectives, à peine plus d'un an avant le Mondial-2011 ?

"Il y a la possibilité aussi de réduire nos ambitions de jeu, mais nous n'avons même pas les armes. Essayer de pratiquer un rugby plus pragmatique à l'image de celui des Sud Africain, mais pour cela il faut avoir une cohérence en terme de jeu au pied, de gain du ballon dans les airs. C'est un jeu plus réducteur que d'autres qui s'appuie sur des armes plus cohérentes. Avec quatre semaines de vacances et deux mois de préparation, on espère qu'on sera plus homogènes et qu'il y aura plus de liant et d'efficacité même si nous n'aurons que deux matches de préparation sur cette période."

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