PSG-Manchester City : on vous décrypte les forces et faiblesses des Citizens
Les Parisiens affrontent mardi soir la meilleure équipe d'Angleterre lors de la demi-finale aller de la Ligue des champions au Parc des Princes. L'occasion d'analyser les points forts et les points faibles de la formation dirigée par Pep Guardiola.
Manchester City défie le Paris Saint-Germain, mercredi 28 avril, en demi-finale aller de la Ligue des champions. Alors qu'elle est pratiquement assurée de remporter le titre de champion d'Angleterre, l'équipe de Pep Guardiola retrouve le dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions européennes pour la première fois depuis 2016. Franceinfo sport décrypte les forces et les faiblesses de l'adversaire du PSG, qui aura à nouveau fort à faire sur sa pelouse du Parc des Princes, après avoir vaincu Barcelone et le Bayern Munich aux tours précédents.
João Cancelo, la nouvelle carte de Pep Guardiola
À Manchester City, Pep Guardiola est un chimiste dans un laboratoire qui multiplie les expériences pour trouver la perfection. Cette année, l'Espagnol a découvert une nouvelle formule qui marche. Alors qu'il était latéral droit au départ, João Cancelo évolue dans un profil plus hybride cette saison. Omniprésent dans le jeu, l'ancien joueur de la Juventus peut se retrouver au cœur du jeu ou en attaque, pour dicter le tempo de son équipe.
"Cancelo est capable de venir au milieu de terrain pour faire des décalages et pour permettre à son équipe d'avoir une supériorité numérique dans cette zone du terrain. Ça permet à City de faire avancer le ballon plus facilement, de donner du mouvement à son équipe, et d'avoir plus de solutions de passes pour le porteur du ballon", analyse Eric Roy.
Dans son nouveau rôle, le Portugais s'épanouit complètement cette saison. Il est le joueur de Manchester City qui distribue le plus de passes clés par match (1,8), celles qui offrent une occasion de but à un coéquipier, derrière le maestro Kevin de Bruyne (3). "João a le courage de tenter des choses, de demander le ballon, il n'a pas peur. Je lui demande souvent d'évoluer dans une position qui n'est pas la sienne, donc de jouer plus à l'intérieur, mais on a vu qu'il pouvait être vraiment bon", expliquait Pep Guardiola dans des propos rapportés par So Foot. Le Paris Saint-Germain est prévenu : si le club de la capitale veut faire un grand match contre les Citizens, il va devoir bloquer le latéral portugais.
La polyvalence des joueurs, un atout offensif
João Cancelo n'est pas le seul à avoir une position hybride. Des joueurs comme Phil Foden, Kevin De Bruyne ou encore Ilkay Gundogan ont joué en position d'avant-centre, alors qu'ils évoluent traditionnellement au milieu de terrain. "À l'inverse du Bayern Munich où, sans Robert Lewandowski, le pouvoir offensif est diminué, Manchester City est étincelant dans tous les cas. Dans cette équipe, il y a six ou sept joueurs qui peuvent tout faire et qui sont très polyvalents. Ça renforce la dangerosité de ce club", nous explique le consultant de France Télévisions.
2 - Phil Foden (20 ans) est le 2e plus jeune joueur à marquer lors des 2 rencontres d'un quart de finale de Ligue des Champions derrière Kylian Mbappé qui y était parvenu contre … Dortmund en 2017 (18 ans). Echo. #BVBMCI pic.twitter.com/KZux5N7YKD
— OptaJean (@OptaJean) April 14, 2021
Polyvalence poussée à l'extrême qui fait que le meilleur buteur de Manchester City en Premier League n'est pas un avant-centre comme Gabriel Jesus ou Sergio Aguëro, mais Ilkay Gundogan, qui a inscrit 11 buts en 24 matches de championnat.
Cette diversité des profils permet à Pep Guardiola d'être armé pour demander à ses joueurs d'évoluer dans différentes tactiques. "C'est une équipe qui a une grande maîtrise du ballon et qui est capable d'être performante dans plusieurs systèmes, grâce à l'hybridité de ses joueurs. Elle est difficile à lire parce que l'animation peut être totalement différente d'un match à l'autre", poursuit Eric Roy.
La défense, nouveau point fort
Depuis plusieurs années, Manchester City a fait des folies sur le marché des transferts pour trouver son bijou défensif. Eliaquim Mangala (environ 50 millions d'euros), Aymeric Laporte (65 millions), Nathan Aké (45 millions d'euros)... Le club anglais a tout fait pour se renforcer dans ce secteur de jeu, si défaillant auparavant. Et les Citizens ont trouvé un nouveau joyau : l'ancien défenseur de Benfica, Ruben Dias, acheté l'été dernier pour 68 millions d'euros. "Depuis l'arrivée de Ruben Dias, Manchester City n'a jamais été aussi souverain défensivement. On a l'impression que l'organisation défensive est stabilisée", détaille Eric Roy.
Cette embellie défensive se constate en chiffres : les Citizens ont la meilleure défense de Premier League, loin devant leur premier poursuivant (24 buts encaissés pour City contre 31 pour Chelsea). En Ligue des champions, les hommes de Pep Guardiola ont enchaîné sept rencontres sans prendre de but. Seuls l'AC Milan lors de la saison 2004-2005 et Arsenal en 2005-2006 avaient réussi une telle performance.
Deux défaites qui ont enrayé la belle mécanique
Après une série de 21 victoires consécutives toutes compétitions confondues, les coéquipiers de Bernardo Silva ont connu une petite baisse de régime. En effet, lors des cinq derniers matches, les Citizens se sont inclinés deux fois : la première en championnat contre Leeds à la surprise générale (1-2), et la seconde face à Chelsea lors des demi-finales de la FA Cup (1-0). "On sent que l'équipe cherche un second souffle depuis 2-3 semaines et c'est peut-être le meilleur moment pour le Paris Saint-Germain de l'affronter. Peut-être que les résultats sont plus poussifs car City n'est plus très loin du titre de champion d'Angleterre et du coup il se relâche", nous explique Eric Roy. Une défaillance qui pourrait profiter aux Parisiens même si la formation de Pep Guardiola vient de remporter sa quatrième Coupe de la Ligue anglaise consécutive.
Un style de jeu idéal pour le PSG ?
Contre le Bayern Munich lors du quart de finale aller de la Ligue des champions (2-3), le Paris Saint-Germain a été létal devant les cages de Manuel Neuer (3 buts sur 5 tirs cadrés). En se projetant rapidement vers l'avant, les hommes de Mauricio Pochettino ont fait très mal à la défense bavaroise. Une physionomie de match qui a fait ses preuves pour le PSG, et qui pourrait se reproduire contre Manchester City.
"Le PSG a les qualités pour gêner Manchester City parce qu'on sait que cette équipe est capable d'effectuer des contres meurtriers et d'aller rapidement vers le but adverse. City va certainement confisquer le ballon et pourrait avoir une possession stérile. On verra comment seront Neymar et Kylian Mbappé", ajoute Eric Roy.
Nul doute que Pep Guardiola va tenter de limiter les options et le rayonnement des deux stars parisiennes pour offrir une première finale en Ligue des champions aux Citizens.
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