Lille puni d'un nul, l'Inter tombe à domicile
Outre le fait de jouer la Ligue des Champions comme eux, Rudi Garcia avait un autre point commun avec José Mourinho et Arsène Wenger. C'est depuis les tribunes qu'il a suivi le premier match de son équipe dans cette phase de poules de la Ligue des Champions. Suspendu comme les autres techniciens pour des propos déplacés datant de la saison dernière, l'entraîneur du LOSC a souffert devant ses joueurs.
Au Stadium de Villeneuve-d'Ascq, ils se sont en effet confrontés à un CSKA Moscou sans grande ambition offensive, et sans réelle envie de faire du jeu. A l'extérieur, c'est logique, mais avec Vagner Love et Doumbia en pointe, les Russes avaient des arguments pour poser des problèmes. Ils n'en ont rien fait, ou si peu, que les Lillois ont mis du temps à développer leur jeu sans arrière pensée. La première très grosse occasion intervenait à la 19e minute de jeu, avec un corner d'Obraniak remis de la tête par Basa pour Sow, dos au but, dont le retourné au ras du sol était trop enlevé. Puis, le meilleur buteur de la saison passée était bien lancée par Pedretti, mais son pied gauche ne trouvait pas la cible devant la sortie du portier Gaboulev (20e). Le siège s'intensifiait avec cette demi-volée en angle fermé de Beria (22e). Après en avoir été longtemps interdit, le CSKA s'approchait de la surface mais le tir de Doumbia, qui s'était défait de Rozehnal, était contré par le retour de Basa (29e). Profitant des appels de Sow et Pedretti, Balmont s'enfonçait et adressait une frappe puissante, boxée par Gaboulev (33e). Le gardien se couchait bien sur une frappe de Hazard, juste avant que Cauna voit le cadre se défiler devant son tir (37e). Le dernier rempart moscovite avait été parfait, jusqu'à ce dégagement totalement raté, digne des meilleurs bêtisiers, dont ne profitait pas Hazard (41e). Il était bien meilleur pour repousser un tir du Belge, après un petit pont dans la surface (44e), puis un à bout portant de Pedretti. Finalement, sur un corner dévié par Pedretti au premier poteau, le ballon finissait sur le poteau. Rozehnal récupérait et centrait pour Sow qui réalisait une une "Madjer" pour ouvrir le score (45e, 1-0) et enfin récompenser la supériorité nordiste.
Lille s'endort
Après la pause, les Moscovites étaient les premiers dangereux avec un tir enroulé de Tosic, qui venait heurter le poteau après que Landreau l'ait légèrement effleuré (54e). L'alerte était salutaire puisque trois minutes après, Obraniak glissait à Balmont qui centrait en retrait dans la surface. Hazard laissait passer intelligemment le ballon pour une reprise du droit de Pedretti venant doubler la mise (57e, 2-0). La délivrance était évidente, mais face à une équipe particulièrement attentiste, cela se transformait presque en endormissement. Une première fois, Basa lisait mal la trajectoire du ballon, ce dont profitait Vagner Love mais son tir passait juste à côté du poteau gauche de Landreau (58e). L'arrière central lillois était ensuite de l'autre côté du terrain pour reprendre à bout portant un coup franc mal repoussé de Hazard, mais Gaboulev était encore là (65e). Et finalement, à la 72e minute, Doumbia réalisait un petit pont sur Rozehnal, pas vraiment sur ses gardes, pour tromper le gardien de but du LOSC et mettre une certaine pression (72e, 2-1). Mais elle n'était pas insurmontable, malgré une fébrilité qui gagnait l'arrière-garde lilloise. Sur un contre et une accélération de Hazard, Sow était devancé par son défenseur au moment de reprendre le centre (83e). Rudi Garcia pouvait se mordre les doigts de ses nombreuses situations infructueuses, car à la 90e minute, un une-deux entre Doumbia et Dzagoev, qui lui remettait d'une talonnade, permettait à l'attaquant de fusiller une deuxième fois Landreau (2-2). Le coup était rude, car Moscou n'a pas non plus réalisé une fin de match exceptionnelle, ni mis une intense pression. Mais ce sont bien deux points qui s'envolent pour le LOSC, deux points qui leur tendaient les bras.
L'Inter commence très mal
Dans le même temps, le grand favori de ce groupe B, l'Inter Milan, a subi une défaite très pénalisante à domicile. Trabzonspor, repêché dans cette compétition après le retrait de Fenerbahçe décidé par la Fédération turque en raison des matches truqués, a réalisé l'énorme coup de la soirée. Grâce à une réalisation de Celustka, consécutif à un tir sur la barre d'Altintop, et alors qu'il avait deux défenseurs italiens entre lui et le but, le club turc l'a emporté (1-0), plaçant déjà le nouvel entraîneur des Lombards, Gasperini, sous une énorme pression. Dans ce groupe, plus que jamais, la qualification est extrêmement ouverte. Comme les Lillois, les Intéristes sont tombés sur un très bon gardien adverse, en l'occurrence le capitaine Zengin, qui profitait également de la maladresse des attaquants, que ce soit Zarate ou Milito. Et malgré une défense revenue à quatre éléments contre trois lors des deux premières sorties de la saison (sous la pression sur président Moratti), la solidité n'a pas été au rendez-vous.
Réactions
Leonid Slutski (entraîneur du CSKA Moscou): "Ce match a été difficile pour nous. Je suis satisfait du résultat mais pas de la manière. En début de match, on perdait trop rapidement le ballon dès que l'on commençait à attaquer. A la mi-temps, j'ai demandé à mes joueurs de faire des passes précises et courtes, pour avoir un peu plus le contrôle du ballon. Après avoir été menés 2-0, nous nous sommes davantage libérés. Lille nous a aussi donné un peu plus l'initiative. Les qualités individuelles de nos attaquants nous ont permis d'égaliser."
Ludovic Obraniak (milieu international polonais de Lille): "C'est un mauvais nul. Je trouve que l'on a abordé ce match de la meilleure des manières, sans stress et avec excitation. C'était plutôt bon, mais il n'y a que le résultat qui nous fait défaut. On a beaucoup poussé de longues périodes devant leur but avec une bonne pression. C'est dommage qu'on n'ait pas marqué ce troisième but."
Gian Piero Gasperini (entraîneur de l'Inter Milan): "Il est bien évident que tous les discours de ces derniers jours (sur la défense à trois ou à quatre) ont peu de valeur maintenant, ils ont créé beaucoup de confusion, mais pour rien. Ce soir, c'était un match différent, nous avons eu beaucoup d'occasions, eux ont marqué ce but qui change tout, et sur un hors-jeu. Nous ne sommes pas très chanceux. Mais la prestation des joueurs a été décidément meilleure qu'à Palerme. (...) Et personne n'a fait l'équipe, personne (donc pas le président Massimo Moratti, ndlr) ne m'a dit de mettre un joueur comme ça, ni de faire l'équipe comme ça, c'est complètement faux de dire ça."
Senol Gunes (entraîneur, suspendu, de Trabzonspor): "Ne nous emballons pas, il reste encore cinq matches. L'Inter a joué lentement, mais nous aussi, il faisait si chaud... C'était pas mal, mais on peut jouer beaucoup mieux. On attendait une Inter meilleure, mais nous savons qu'avec le foot... Sur le terrain tout peut arriver, on ne peut pas deviner. Trébizonde est une ville de foot, mais c'est la victoire de toute la Turquie, nous sommes très contents."
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