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Lucas Pouille : "Ce serait triste de vivre une année sans voir Roland"

Le tennisman français Lucas Pouille nous raconte son confinement, alors que le circuit de tennis est à l'arrêt. Si le sport passe en second plan pendant cette période, il espère que Roland-Garros, reporté à septembre, aura bien lieu.
Article rédigé par Laurent Luyat
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Lucas, comment se passe ce confinement ?
Lucas Pouille :
"Plutôt bien. Nous partageons avec des amis une maison que j’ai louée dans le sud de la France et qui a l’avantage d’avoir un court de tennis. C’est un privilège énorme. Au départ, dès la première annonce du président de la République, je me doutais qu’on n’allait pas reprendre le circuit avant six semaines.

Je me suis dit que rester chez moi en appartement à Boulogne-Billancourt aussi longtemps sans taper la balle allait être compliqué. On est donc partis avant le confinement. On essaie d’occuper les journées avec de l’entrainement, des activités toujours à l’intérieur de la maison ou dans le jardin. Il y a des moments plus longs que d’autres mais j’ai la chance de pouvoir m’entraîner et faire des séances physiques dans le jardin donc ça aide à passer le temps."

Vous vous entraînez tous les jours ?
LP : "Non, c’est quand j’en ai envie pour ne pas que les jours deviennent monotones. Il faut entretenir l’envie. Et puis, j’ai le temps car à mon avis, on ne va pas reprendre la compétition avant mi-juin voire plus tard. Cela permet surtout de garder le contact avec la raquette et de s’amuser aussi. La colocation se passe bien, on est entre nous, il n’y a pas de tension.

Je ne peux pas me lamenter en sachant qu'il y a des situations bien plus terribles

Généralement, quand on doit rester à la maison, c’est à cause d’une blessure. Mais on peut quand même sortir, faire des choses qu’on n’a pas l’habitude de pratiquer habituellement en étant toujours en déplacement. Alors que là, on est vraiment confinés. C’est frustrant parce qu’à cause d’une blessure (au coude), je n’ai disputé qu’un seul match depuis octobre 2019. J’aurais aimé jouer Indian Wells et Miami mais bon, je ne peux pas me lamenter sachant qu’il y a des situations bien plus terribles."

Entre joueurs, vous restez en contact ?
LP : "On a créé des groupes WhatsApp entre nous. On échange sur ce que l’on peut faire au quotidien ou tout simplement parce qu’on est amis. Il y a beaucoup de discussions en ce moment sur le classement ATP."

Sur Twitter, vous avez lancé un message à l’attention des agriculteurs
LP :
"En regardant les infos, j’ai vu l’appel du ministre de l’Agriculture qui disait qu'ils allaient avoir besoin de soutien sans les 200 000 saisonniers qui viennent les aider en temps normal. Pour moi, c’était donc important de pouvoir les soutenir. Je me suis inscrit, j’ai envoyé des mails sur différents sites. J’attends des nouvelles."

Le report de Roland-Garros au mois de septembre, vous pensez que c’est une bonne décision ?
LP :
"Ça va faire bizarre mais le plus important c’est que Roland-Garros se joue.  Ce serait triste de vivre une année sans voir Roland et je suis heureux que les dirigeants aient pris cette décision. J’imagine que France télévisions qui paie pour diffuser le tournoi est ravie que Roland puisse se jouer. Pour moi et pour les sponsors, c’est important aussi. J’espère vraiment que ça aura lieu. Il y a tellement d’interrogations."

Je sais que certains joueurs ont un peu râlés mais par rapport aux sponsors, à la billetterie, ils étaient bien obligés d’essayer de trouver une date. Déjà que toute la saison sur terre battue a été annulée. Wimbledon c’est compromis pour un report à cause de la météo en Angleterre et à partir du moment où les JO sont annulés. Quand je vois qu’en Chine récemment, ils avaient rouvert les cinémas et qu’ils ont dû y renoncer en raison d’une recrudescence de nouveaux cas, je me disque le plus important c’est la santé de tous. Le sport doit être mis de côté comme tous ces grands événements jusqu’au jour où on sera tous en sécurité."

La reprise sera difficile ?
LP :
"Le plus dur pour nous, ce sera de renouer avec la compétition, disputer à nouveau des matchs pour prendre ses repères. Mais en un mois, on sera tous prêts physiquement. Personne ne coupe complètement. Comme tout le monde est dans la même galère, on ne verra pas une si grande différence que ça. Les joueurs les plus avantagés sont ceux qui dans certains pays peuvent s’entraîner normalement et aller dans leur club. Maintenant, qu’en sera-t-il dans deux ou trois mois on n’en sait rien."

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