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Lucas Pouille, la victoire de la tête et de la confiance

Vainqueur de Julien Benneteau (6-3, 4-6, 6-4, 7-6) au terme d'un match débuté lundi et arrêté par la nuit, Lucas Pouille a remporté sa première victoire en tant que tête de série dans un tournoi du Grand Chelem. "Il y avait beaucoup de tension chez moi", reconnaissait-il après la rencontre. Mais le joueur comme son entraîneur saluaient sa solidité dans les moments importants. Le voilà au 2e tour de Roland-Garros, face au Slovaque Martin.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

"C'est un match où je rentre favori pour la première fois en Grand Chelem, donc ce n'était pas facile à gérer." Lucas Pouille a l'analyse sereine d'un jeune joueur qui vient de passer un sacré obstacle. Cette sérénité, il l'a acquise depuis plusieurs, mois, avec en plus un enchaînement royal: 8e de finale aux Masters 1000 de Miami et de Monte Carlo, une finale à Bucarest, un 2e tour à Madrid après être sorti des qualifications, puis une demi-finale à Rome en ayant profité du retrait de Jo-Wilfried Tsonga pour entrer dans le tableau final en tant que lucky-loser.

Tout cela l'a mené au 31e rang mondial, avec une position de tête de série N.29 à Paris. "Le fait que ce soit, ici, à Roland, première fois tête de série, jouer un autre français", énumère-t-il comme autant de problèmes à gérer. "C'était une expérience assez compliquée, reconnaît Emmanuel Planque, son entraîneur. "Il y avait de la pression car il était attendu comme tête de série, mais aussi parce que l'adversaire était de qualité. En dépit de ses blessures, Julien Benneteau est dangereux. A Rome, il fait un bon 1er set contre Richard Gasquet, et va en demi-finales en double."

Benneteau comme un grand-frère pour Pouille

Et Julien Benneteau n'est pas n'importe qui. Joueur de Coupe Davis et déjà vainqueur de références comme Roger Federer, il impressionne. Mais pas seulement. "C'est un peu un grand frère pour Lucas", précise le technicien. "Comme Nicolas Mahut. Les deux n'hésitent jamais à envoyer des messages sympas à Lucas lorsqu'il fait des résultats. Ce sont deux gars à la mentalité un peu à l'ancienne, qui renvoient des valeurs très simples, qui sont très humbles. Ce sont de bons exemples pour les jeunes, et ils sont toujours de bons conseils." Lucas Pouille a donc dû "tuer le père" pour passer ce 1e tour. Sans facilité. Lorsqu'ils sont revenus sur le court N.1, en début d'après-midi, le plus jeune menait 6-3, 4-6, 6-4. "Ca a été deux matches très différents", analysait Emmanuel Planque. "Il était beaucoup plus tendu, nerveux, dans un autre contexte, une autre ambiance. Il fallait dépasser ça. Je suis assez satisfait qu'il ait évité d'aller dans un 5e set."

Vidéo: La fin du marathon

Et cela s'est joué à rien, car Julien Benneteau a bénéficié de cinq balles de 4e set. "Je fais des choix en début de jeu pas très cohérents, des amorties ratées ou je me débarrasse de la balle parce que je suis très tendu", constatait Pouille. "Mais ce qui est important, c’est qu’à chaque fois que j’étais mené sur mon service ou que j'ai eu des balles de set à sortir, j'ai bien servi, j'ai été solide mentalement et j'ai fait les bons choix. J'ai réussi à me surpasser et à gagner grâce à la tête." Julien Benneteau a le même avis: "Je me suis donné la chance de, je n'ai pas réussi à concrétiser à certains moments par le fait que lui surtout au troisième a soit très bien servi dans ces moments, soit a bien joué." Ce qu'Emmanuel Planque résume ainsi: "Il a réussi à dépasser sa peur, la tension, à se dépasser pour réussir à boucler le set." Cette victoire illustre tous les progrès réalisés depuis le début de la saison. 

Vidéo: L'interview de Lucas Pouille sur la terrasse de France Télévisions

VIDEO. Lucas Pouille après sa victoire face à Julien Benneteau

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