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Marseille dans la fibre de 1993 ?

Pour la première fois depuis 1993, année de son sacre européen à Munich aux dépens du Milan AC, Marseille s'est sorti de la phase de poules de la Ligue des Champions et accède aux 8e de finale. Après sa victoire au Spartak Moscou (3-0), est-ce pour autant le signe d'une équipe en capacité de jouer les premiers rôles ?
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Diawara et Lucho fêtent la victoire (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Chacun voit midi à sa porte. Pour certains, la dernière qualification marseillaise au terme de la phase de poules en Ligue des Champions remonte à 1993. Pour d'autres, il ne faut remonter qu'à la saison 1999-2000, puisque l'OM s'était alors sorti de la 1ère phase de poules mais n'avait pas pu aller plus loin que la deuxième. Certains verront un bon présage de prendre pour référence 1993, année qui mena au sacre de Munich des hommes de Bernard Tapie, d'autres apprécieront plus la constance incarnée par l'édition vieille de dix ans. Priorité sera donnée par tous à l'avenir, et donc à la suite de l'épreuve que se sont offerts les hommes de Didier Deschamps, capitaine de l'équipe en 1993 et désormais entraîneur.

Les similitudes ne s'arrêtent pas là. Outre l'ancien capitaine de l'équipe de France, le club a redécouvert André Ayew, fils d'Abedi Pelé qui était sur le terrain de Munich en 1993 pour soulever la "coupe aux grandes oreilles", en intenable dynamiteur et buteur décisif, après l'avoir prêté la saison passée. Et Deschamps a remis au goût du jour la traditionnelle "garde noire" en alignant en charnière centrale Souleymane Diawara - Stéphane Mbia, qui rappelle la paire Marcel Desailly - Basile Boli de 1993, qui venait elle-même se placer dans les pas de la mythique association Marius Trésor - Jean-Pierre Adams des années 70. Tous les 20 ans, les succès reposent en partie sur la solidité de ces défenseurs de fer.

Pour le reste, les divergences sont nombreuses avec l'époque des années 1990. De la suprématie olympienne du début des années 90, il ne reste que des miettes sublimées l'an dernier par le titre de champion, premier sacre depuis... 1993. Décidément, cette date colle à la peau du club. Recalé en phase de groupes de Ligue des Champions en 2003-2004, 2007-2008, 2008-2009, 2009-2010, l'OM n'a pas encore retrouvé les certitudes absolues de ses ainés. Référence sur le plan continental à l'époque, Marseille ne fait plus partie des cadors, et si son match en retard de Ligue 1 pourrait lui offrir, en cas de succès sur Rennes, le trône de leader, le jeu n'est pas encore à son apogée. Depuis quelques temps, les Olympiens trouvent en Mathieu Valbuena et en André Ayew les clés de la plupart de leurs succès, alors que le nouveau duo d'attaque acheté à prix d'or (Rémy-Gignac) a encore du mal à trouver la carburation correspondant à sa valeur. Et lorsqu'il va s'agir de se rendre à Stamford Bridge pour défier Chelsea, leader invaincu de ce groupe F, Jean-Claude Dassier, son président, se réjouit que cet affrontement soit "un match de gala" dans le cadre de la dernière journée de cette phase. Toujours ambitieux, son entraîneur espère que "cela va surtout donner de la confiance et de la conviction pour ce qui nous attend", alors qu'il avouait récemment que "toutes les équipes ont des problèmes. Il n'y a pas que nous, mais cela ne me console pas".

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