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Marseille toujours à l'arrêt

Vingt-cinq minutes ont suffi à Chelsea pour renvoyer l'OM sur le Vieux Port avec son zéro pointé en Ligue des champions. Bien trop timorés en début de match, les Phocéens ont cédé trop vite sur un corner dévié par Terry (7e) et un penalty d'Anelka (25e). Les Blues n'en espéraient pas moins et se sont contentés de gérer tranquillement leur avance. Deux contres anglais finiront sur le poteau. Avec le succès du Spartak Moscou sur Zilina 3-0, Marseille est dos au mur.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 7min
Le penalty d'Anelka (Chelsea) laisse Mandanda (Marseille) sur place.

Sur son siège, Didier Deschamps n'a pu que constater l'écart quisépare encore un champion de France des grands clubs européens. Mais lecoach olympien peut surtout maugréer d'avoir vu son équipe baisserl'échine trop vite, trop facilement face à une formation très tranquille et sure de son football. Si au tirage au sort, le déplacement à Stamford Bridge n'augurait rien de bon, la défaite initiale face au Spartak (0-1) avait mis l'OM dans l'obligation de tenter un coup. Un coup d'épée dans l'eau tant les phocéens ont manqué d'agressivité sur les enchaînements anglais. Le côté gauche des Blues s'est régalé avec le duo Cole - Malouda dans le rôle du dynamiteur.  L'international français avait alerté Mandanda d'un tir croisé. C'est sur le corner qui suivait que la sanction tombait. Frappé fort à terre, le ballon dévié par Terry au 1er poteau tandis que Gignac, au marquage mais pas assez présent, et Cheyrou, collé au poteau mais trop mou, rataient leur intervention (1-0, 7e).

Voilà comment le dispositif musclé de Deschamps volait en éclat. Malouda manquait le KO sur un nouveau missile (13e) et c'est tout Marseille qui accusait le coup. Le match bien en main avec ses changements de rythme et de jeu, Chelsea finissait par enfoncer le clou sur un penalty sur une main décollée de Mbia. C'était sévère quand on sait qu'une main de Perrin dans le même genre n'a pas été sifflée samedi lors du derby OL- ASSE. Plein de sang froid, Anelka trompait Mandanda qui n'a pas esquissé le moindre geste (2-0, 28e). L'addition était lourde, mais trahissait une vraie différence de classe, à laquelle Marseille était contraint de se résoudre malgré les velléités offensives énoncées avant la rencontre par Deschamps. Moyennant quoi, seules quelques frappes de Cheyrou (26, 37, 43)  répondaient au vagues offensives anglaises.

Une réaction en début de deuxième période laissait entrevoir une conclusion plus heureuse mais le ballon ronronnait bien plus qu'il n'allait vite. Un tir contré de Lucho (62e) aurait pu connaître un meilleur sort comme les contres assassins de Chelsea. Par trois fois les Blues trouvaient le poteau: sur un missile de 35 m d'Alex sur coup franc (67e) et  sur deux frappes d'Essien, la première dans la course alors qu'elle prenait le chemin de la lucarne (75), la seconde en toute fin de partie, l'effleurant  légèrement. De quoi plomber les ambitions continentales marseillaises...

Réactions

Didier Deschamps (entraîneur de Marseille):  "Nous avons été dominés dans l'impact physique et la justesse technique. Nous  prenons un but, évitable, sur coup de pied arrêté, où nous connaissons leur  efficacité. Nous avons connu une première mi-temps très pénible, où nous n'avons  pas pu garder le ballon devant. Il n'y a pas eu photo entre le Chelsea et l'OM  de ce soir, même si nous avons essayé de changer les choses en 2e mi-temps, où  nous aurions cela dit pu prendre d'autres buts.... Il faudra prendre ses 6  points devant Zilina, pour garder espoir. Une fois menés 2-0, cela devenait très  compliqué pour nous après la pause. Je ne suis ni en colère, ni résigné, je suis  réaliste. Nous avions plein d'ambition et d'espoir, mais nous avons affronté  l'une des équipes favorites au titre, composée de nombreux internationaux, alors  que, par exemple, nos attaquants Gignac et Rémy débutaient pour la première fois  un match de C1".

Benoît Cheyrou (milieu de Marseille): "Sur le  premier but, le corner est court, il y a une déviation juste devant moi qui  passe dans un trou de souris. Il y a un écart entre Chelsea et nous au niveau de  l'efficacité. On a vu une classe d'écart. Il y a encore beaucoup de points en  jeu. C'est toujours possible".

Mathieu Valbuena (attaquant marseillais): "On avait des intentions, on  n'était pas venu que pour défendre. Mais prendre un but d'entrée nous a fait  très mal. On savait qu'il était très performant sur les coups de pied arrêtés.  Ils ont une occasion, il la mette au fond et après il nous faut courir après le  score. On les a laissé jouer, ils avaient trop d'espace. Ils ont pu géré en  deuxième mi-temps. Il nous a manqué un peu d'agressivité. C'est le haut niveau,  ça ne pardonne pas. On n'a pas à rougir d'une défaite comme ça. Ce n'est pas  fini, même si ça s'annonce compliqué."

Edouard Cissé (milieu marseillais): "On prend très tôt ce but qui nous fait  très mal. On a tout fait pour revenir au score, mais ce n'était pas évident. On  n'est pas dans la meilleure position, mais on n'a pas envie de baisser les bras.  Ce n'est pas ce match qui nous porte préjudice. Chelsea est une équipe bâtie  pour gagne la Ligue des champions. C'est plutôt au premier, contre Moscou, qu'on  a perdu des points."

Carlo Ancelotti (entraîneur de Chelsea): "Nous  avons bien analysé notre précédente défaite (à Manchester City samedi). Nous  avions bien préparé ce match. Nous avons très bien joué en première mi-temps. La  deuxième a été plus difficile parce que Marseille nous a mis plus de pression.  Nous avons encore eu de nombreuses occasions, mais ils sont restés dans le match  jusqu'à la fin."

John Terry (capitaine de Chelsea): "Nous restions sur deux défaites, ce qui  est très inhabituel pour nous. En deuxième mi-temps, nous avons eu des occasions  pour marquer encore un ou deux buts de plus. Nous avons peut-être levé le pied  en pensant à dimanche pour préserver un peu d'énergie (le choc de Premier League  contre Arsenal). Sur le but, je cours vers le premier poteau et je tape  doucement avec l'extérieur du pied."

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