Mélanie Henique victime d'une agression homophobe, Manaudou et Bousquet au soutien
"Notre réaction initiale, c'est la plus mauvaise : il y a de la haine et de la colère. On se dit que ces gars là n'ont pas le droit d'être sur terre, et d'exprimer leurs convictions de cette manière", a expliqué Frédérick Bousquet. "C'est juste insoutenable de savoir qu'une de nos amies, de nos coéquipières se fait lyncher de cette manière", a regretté Bousquet. "Il n'était même pas très tard, on ne peut même pas essayer de leur trouver des excuses, dire qu'ils étaient éméchés. C'était juste de la haine et de la colère et c'est justement ce qu'on essaie de repousser en France depuis quelques mois et même pas mal de temps. Malheureusement, c'est encore un exemple bien typique des limites de certaines personnes. C'est bien dommage."
Son ami, Florent Manaudou, avec qui il avait participé au projet "Les couples imaginaires" destiné à lutter contre l'homophobie en 2013, lui a emboîté le pas: Avec Fred, on a un peu le même parcours. On a fait ce shooting ensemble et on a tous les deux fait des +couvs+ de Têtu. On affirme notre état d'esprit. J'espère qu'elle va bien se remettre. Je sais qu'elle est forte dans sa tête, mais je pense que ce n'est pas simple pour elle. Parce qu'elle en subit tous les jours des insultes et là c'est allé un peu trop loin."
"Beaucoup de haine"
Contrainte de déclarer forfait pour l'Open de France à Vichy, l'Amiénoise avait décidé de porter plainte, mais aussi de médiatiser son agression. "J'étais avec deux amies vendredi dernier (NDLR: le 26 juin) et on sortait d'un restaurant. Quatre mecs nous regardaient, ils nous ont demandé des cigarettes, mais je sentais que ce n'était pas que pour ça. On allait repartir mais ils ont commencé à nous insulter et tout s'est enchaîné très vite. Un des gars nous a bloquées, je n'ai rien vu venir, le mec m'a frappée, j'étais complètement sonnée, je ne sais pas ce qu'il s'est passé après, j'ai vu mes amies par terre. Après on est allé aux urgences", a-t-elle raconté à l'AFP. A 23 ans, elle avait "déjà été insultée, mais on ne m'avais jamais frappée". Sans entrer dans le détail des propos, elle a précisé: "Il y avait beaucoup de haine. Psychologiquement, c'est un sacré choc, je ne m'y attendais pas du tout. C'était un devoir pour moi de rendre publics ces faits, non pas pour parler de moi mais ne serait-ce que pour aider tout ceux qui n'osent pas porter plainte. Ça arrive trop souvent."
Depuis janvier, elle a quitté Amiens, où elle s'entraînait, pour venir à Marseille. Jacques Favre, le Directeur technique national, annonçait qu'elle allait "reprendre l'entraînement lundi", mais avouait: "C'est problématique psychiquement, c'est assez complexe pour elle, mais physiquement il n'y a pas de chose dramatique (...), on va essayer de la faire nager avec un masque sûrement. On a un préparateur mental au Cercle des nageurs (de Marseille) et on va essayer de l'encadrer un peu plus, de la soutenir. On pense à elle dans ces moments qui sont un peu compliqués."
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