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Mélina Robert-Michon : maman est de retour, épisode II

Revenir après une pause bébé, c'est déjà fait. A 39 ans, la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon, multi-médaillée internationale, tente un second retour au plus haut niveau après avoir donné naissance à sa deuxième fille en juin.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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  (GLYN KIRK / AFP)

"Je n'ai pas l'impression d'être au bout encore, la dernière saison que j'ai faite (en 2017) je sais qu'il y avait encore de la marge et j'ai envie de voir jusqu'où je peux aller", explique-t-elle à l'AFP alors que la petite Enora, cinq mois, dort sagement dans sa poussette, lors d'un mini-stage de pré-saison organisé à Marseille par la Fédération française d'athlétisme.

"Je m'éclate encore, j'ai envie, j'ai toujours fonctionné comme ça, c'est l'envie", précise la grande brune aux cheveux frisés, qui repart au moins pour deux ans jusqu'à Tokyo-2020, qui seraient ses 6e JO. L'appétit de performance de la discobole reste intact après près de 20 ans de haut niveau et un impressionnant palmarès forgé sur le tard: vice-championne d'Europe (2014), double médaillée aux Championnats du monde (argent en 2013, bronze en 2017) et vice-championne olympique à Rio en 2016.

Le tout après avoir donné naissance à sa première fille, Elyssa, en 2010. De quoi lui montrer le chemin à suivre pour un nouveau retour. "C'était un peu dur physiquement, mais j'avais déjà l'expérience de la première (grossesse), et je pense que j'étais plus patiente, moins dans l'interrogation de savoir si ça allait revenir parce que je l'avais déjà fait une fois", détaille-t-elle.

Moins de stress

"Je pense que j'ai moins de stress puisque je me dis que quoi qu'il en soit, il y a déjà eu de belles choses, donc à la limite je me dis c'est du bonus", assure l'Iséroise, qui a repris l'entraînement à Lyon en septembre. Elle se partage entre l'aire de lancer avec son coach historique Serge Debié, et la préparation physique avec Jérôme Simian, sorte d'infatigable Géo Trouvetou du corps, du geste et de la posture, qui s'occupe également du nouveau recordman du monde du décathlon Kévin Mayer.

La salle de Jérôme Simian, c'est un local exigu au confort rudimentaire, dans un entrelacs de machines, poids, altères et tapis. Ici pas de chichi, Mélina et ses médailles bossent comme tout le monde, a constaté l'AFP en octobre. "Il faut reprendre doucement, il peut y avoir des séquelles après l'accouchement. Par exemple on a tendance à se courber, à avoir une attitude protectrice. Le sommeil change aussi", explique Simian, grand gaillard à la quarantaine athlétique, barbe rousse éparse et cheveux grisonnants, pendant que la championne exécute précisément ses exercices en quasi autonomie.

Toujours progresser

A 39 ans, après 20 ans d'expérience accumulée avec ses deux entraîneurs, Mélina Robert-Michon pourrait se reposer sur ses acquis. Mais non, le trio travaille encore en cette avant-saison sur des améliorations techniques de son lancer du disque. "Il y a toujours des choses à améliorer. L'essence de l'athlétisme c'est de progresser. Gagner en étant moins fort, ce n'est pas satisfaisant. L'adversaire c'est soi-même, hier", philosophe Simian.

Cette motivation, son parcours et sa gentillesse font de Mélina Robert-Michon un "modèle" pour les autres athlètes, notamment Alexandra Tavernier. "On est très proche. Dès que j'ai un petit souci je l'appelle. Je n'ai jamais eu de marraine donc elle joue ce rôle-là maintenant. On est bien content de la retrouver, c'est un pilier de l'équipe de France, une valeur sûre", salue la lanceuse de marteau, de quatorze ans sa cadette.

Le début de saison de MRM doit passer par les championnats de France hivernaux à Salon-de-Provence en février puis par la Coupe d'Europe de lancers à Samorin en Slovaquie en mars, avant d'espérer briller en septembre aux Mondiaux de Doha au Qatar.

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