Messi et Di Maria, soleils de l'Argentine
En 1986, Diego Maradona avait porté sur ses épaules l’Argentine. Vingt-huit ans plus tard, "le Pibe de Oro" est remplacé pour l’instant par deux hommes : Lionel Messi évidemment, mais aussi Angel Di Maria qui surfe sur sa fin de saison canon avec le Real Madrid. Ces deux gauchers comblent pour l'instant les manques et les lacunes de tous les autres joueurs offensifs de l’Albiceleste. Gonzalo Higuain court après son rythme et ses sensations, Kun Aguero est blessé et Ezequiel Lavezzi n’est pas décisif. Tout le contraire donc de Messi et Di Maria. Durant le premier tour, Messi avait inscrit 4 buts, en 8e de finale, il a laissé le costume de sauveur à son coéquipier Di Maria qui a qualifié les siens. Mais il l’a bien aidé par cette percée pleine axe pour ensuite décaler le joueur du Real Madrid. Le talent de Di Maria a ensuite fait le reste, son plat du pied trompant Benaglio, un peu juste. On jouait la 118e minute de ce 8e de finale étouffant. La délivrance, enfin. La récompense surtout. Car durant quasiment deux heures, ce sont de leurs pieds gauches qu’est venu le danger.
Messi encerclé
Pourtant la tactique suisse était claire : empêcher Messi de jouer. Quitte à multiplier les défenseurs sur lui. "J'avais dit qu'il fallait faire bloc, qu'il pouvait y avoir trois ou quatre joueurs autour de Messi, a déclaré Otmar Hitzfled après la rencontre. Nous savions qu'en une seconde Messi peut changer le cours d'un match, il a toutes les qualités, on l'a vu passer ce ballon à Di Maria, pour un but magnifique". La Pulga a fini par trouver la faille. Comme toujours depuis le début du Mondial. Avant cette passe décisive, c’est lui qui avait créer les meilleures occasions argentines. Une action symbole de ce match où, une nouvelle fois, ses partenaires n’ont pas été à la hauteur ? A la 89e, "la Pulga" donne des bouffées de chaleur à la défense de la Nati mais trouve Palacio, qui rate son contrôle et glace le sang des fans argentins. C'est ce même Palacio qui avait mis auparavant une tête à côté des poteaux helvètes, là encore sur une passe de son capitaine (75e). Son coup d'éclat ? Il se défait de trois Suisses - moyenne des défenseurs sur lui à chaque prise de balle à l'approche de la surface - avec un petit extérieur du droit pour lui-même, avant un tir à ras terre bien capté par Benaglio (78e). Sur cette rencontre, il a été à l'origine de huit occasions, dont le but.
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"On ne voulait pas aller aux penalties, on voulait gagner avant la fin de la prolongation. Sur le but, d'abord j'ai cru tirer, puis j'ai vu Di Maria, je l'ai décalé et ça a marché. La chance était de notre côté, il fallait en profiter", a assuré la Pulga après la rencontre.
Di Maria déterminé
L’autre héros du soir, Angel Di Maria, pouvait savourer. "La victoire est plus que méritée. Nous avons tout donné sur chaque ballon. Nous savions que (ce genre de match) pouvait arriver. Nous avons eu beaucoup d'occasions, nous avons essayé de bien jouer, nous n'avons pas perdu espoir." C’est vrai, l’Argentine a dominé cette rencontre. Une domination qui se traduit dans les chiffres : 69% de possession de balle, 29 tirs dont 22 cadrés (contre 14 et 7 pour la Suisse). Dans ce déluge de tirs, Di Maria a été le plus têtu. A lui tout seul, il a utilisé un peu plus d’un tiers des munitions argentines (11 au total).
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Avec son activité et son entêtement à toujours aller de l’avant, il a évité une séance de tirs au but qui aurait pu être fatale. Une question toutefois se pose : jusqu’à quand ces deux joueurs vont masquer les difficultés offensives de l’Albiceleste ?
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