Messi n'a pas fait de miracle
Zidane en 98, Ronaldo en 2002, Buffon en 2006, Iniesta en 2010, les grands joueurs ont pris l'habitude de se montrer décisif en finale de Coupe du Monde. Lionel Messi avait l’occasion d’écrire l’histoire. D’entrer dans le panthéon des génies du football qui ont brillé en finale de Coupe du monde, qui ont fait basculer le match de leur côté. Il pouvait être l’égal de Diego Maradona en offrant la Coupe du Monde à son pays. Lionel Messi n’a rien fait de tout ça. Peu ou pas impliqué quand le ballon n’est pas dans sa zone immédiate, le Barcelonais n’a pas traversé cette finale comme un fantôme mais presque. Il termine cette coupe du Monde sur une fausse note après une bonne Coupe du Monde, sans plus.
Pas concerné défensivement
L’entame de match de la « Pulga » laissait pourtant penser que Lionel était redevenu Messi. Percutant, trop rapide pour Hummels, le numéro 10 de l’Albiceleste fait mal à la défense allemande mais manque de précision dans le dernier geste. D’ailleurs, Messi fait bien d’être inspiré balle au pied au regard de son implication dans toutes les autres situations. Pas concerné pas le travail défensif, Messi marche régulièrement et ne se décide à se mettre en mouvement que quand le ballon approche de sa zone de jeu. Insuffisant pour celui par qui l’étincelle doit venir. En l’absence de Di Maria, le rôle de Messi est encore plus important. L’Argentine souffre, défend et opère en contre. Moment choisi par Messi pour se montrer, un peu, mais il est toujours aussi imprécis sur le dernier geste, à l’image de sa passe manquée pour Higuain, peu avant la mi-temps, dans la surface puis son face à face manqué avec Neuer juste après la reprise. Parti sur le côté gauche de la surface, l'Argentin croise trop sa frappe. Messi n’est pas Messi.
Le face à face qui change tout
Emprunté, fatigué, le quadruple ballon d’or multiplie les erreurs suite à son occasion manquée. Le poids de la pression pèserait-elle sur les frêles épaules de Messi, pas encore tout à fait prophète avec la sélection ? Il semblerait qu’avoir raté l’ouverture du score mette encore plus de pression à Messi. Trente minutes, c’est ce qu’il lui faut quasiment pour retrouver un semblant d’allant. Mais même sa spéciale "je rentre sur mon pied gauche et j’enroule" ne marche pas. Leo est déréglé. Il tente, se démène, réussit un dribble, deux parfois, mais jamais l'action parfaite. Celle qu'il a réussi face à la Belgique par exemple.
Trop isolé, Messi ne peut tout faire tout seul. Plus le match avance, plus l'absence d'Angel Di Maria se fait cruellement sentir. La prolongation ne change rien à la donne. Lionel Messi s'efface petit à petit. Il sait, il sent. C'est de loin qu'il regarde Palacio manquer la balle de match. C'est aussi de loin qu'il assiste, impuissant, à l'ouverture du score de Mario Götze dans la deuxième période de la prolongation. Lionel Messi n'a pas pesé sur la rencontre. Loin du compte. Tout comme son ultime coup-franc qui s'envole dans le ciel de Rio. C'est encore de loin qu'il regardera Phillipe Lahm brandir le trophée. Le titre de meilleur joueur du Mondial est une bien maigre consolation. Sale soirée.
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