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Michalak reçu dix sur dix

Ouvreur titulaire et buteur, Frédéric Michalak avait les pleins pouvoirs en Bleu pour la 1ère fois depuis 2007. A 30 ans, face aux Wallabies, il jouait une carte importante pour son avenir. Sobre quand il le fallait, créatif pour offrir un essai à Fofana, le Toulonnais a su animer, avec Machenaud à la mêlée, le jeu offensif français. Et en défense, il a été de tous les combats. Un test passé avec brio pour son retour devant le public français, à 100% au pied (15pts)
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
L'ouvreur Frédéric Michalak face à l'Australien Hooper

C’était son grand retour devant le public français. Hormis le deuxième test-match en Argentine en juin, cela faisait 5 ans que Frédéric Michalak n’était plus titulaire en équipe de France. De toutes les conquêtes (Grand Chelem 2002 et 2004) et de toutes les désillusions (défaites en demi-finales de la Coupe du monde en 2003 et 2007) entre 2001 et 2007, l’ancien enfant prodigue de Toulouse n’était qu’intermittent en sélection. Quatre sélections en quatre ans, toutes en tant que remplaçant, cela fait peu. Après un deuxième passage en Afrique du Sud chez les Sharks, son retour dans l’Hexagone, à Toulon, l’a replacé sous les feux de la rampe. Et Philippe Saint-André lui a donné les pleins pouvoirs : ouvreur titulaire avec en plus le rôle de buteur. A 30 ans, une chance lui était proposée. Il l’a saisie.

Lors de la présentation des joueurs, il était le plus ovationné. Un signe. Avec ses chaussettes sur les chevilles façon Christophe Deylaud, il n’a pas changé. Offensivement, il s’est appliqué à faire jouer ses coéquipiers, à dynamiser le jeu en le déplaçant par des passes rapides, suivant l’exemple de Machenaud. Défensivement, comme il l’a toujours fait, il ne s’est pas ménagé. C’est lui qui est là pour rattraper une mauvaise passe de Mermoz et plaquer McCabe (2e). Encore lui pour empêcher Phipps de bien transmettre derrière son regroupement, participant activement à la récupération du ballon à 30m de l’en-but tricolore (6e). A la 26e, alors que la pression australienne est intense depuis de longues minutes, il revient pour plaquer Cummins sur l’aile, alors que les Wallabies pouvaient jouer une supériorité numérique. Dans cette période difficile, il est encore là pour dégager, à l’emporte-pièce, après une bonne défense de Fofana (27e).

Un cadrage-débordement d'école pour un éclair

Au pied, la rencontre se solde par un scintillant 100%. Une première pénalité (5e) et une transformation faciles (13e), une autre pénalité sur son mauvais côté (37e) et enfin un drop à la dernière minute (39e), placé dans un fauteuil par ses avants et Machenaud. Une action où sa première période est résumée : au relais de la charge de Forestier dans l’axe pour faire vivre le ballon, au déblayage comme un avant, et ce drop qui donne dix points d’avance aux Français à la pause (16-6). De la voix, du geste, quitte même à bousculer ses coéquipiers pour accélérer le mouvement, il replace, recadre, joue son rôle de chef d’orchestre.

A la 48e minute, il laisse la pénalité à 42m au coup de pied plus puissant de Fritz, mais moins précis. Il attend la 52e minute pour taper sa première chandelle, permettant à Fofana de briller dans les airs. Trois minutes après, c’est l’éclair du match : une récupération de Dulin qui lui transmet à 50m, un cadrage-débordement d’école pour laisser Beale sur place, le trou s’ouvre et une passe au cordeau pour Fofana envoie le Clermontois à l’essai. Et il passe la transformation, poursuivant son 100% et faisant un peu plus monter sa côte de popularité dans les tribunes du SDF. Bien évidemment, la transformation de l'essai de pénalité n'est qu'une formalité (65e). A la 67e, en position de dernier rempart, il ne recule pas face à la charge de Samo, arrêtant le mouvement australien. En fin de match, quelques coups de pied qui ne trouvent pas la touche sont des signes de fatigue extrême, et sa sortie à la 74e minute se fait sous une standing-ovation. Frédéric Michalak n'a pas raté son match et sa 57e sélection, comme l'équipe de France. S'est-il réinstallé au poste durablement ?

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