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Mladenovic, l'espoir est réapparu

Kristina Mladenovic était depuis longtemps présentée comme un grand espoir du tennis français. En s'imposant ce mardi au premier tour de Roland-Garros face à Na Li, elle a signé la plus belle performance de sa jeune carrière. Du haut de son mètre quatre-vingt-quatre, alors qu'elle vient de fêter son 21e anniversaire, la championne du monde juniors en 2009 a peut-être eu, sur l'ocre parisien, le déclic qui va lui faire passer un cap.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Une longue chevelure blonde, des jambes interminables qui la font culminer à 1.84m, Kristina Mladenovic n'est jamais passée inaperçue. Avec un père handballeur et une mère volleyeuse, son destin était tout tracé dans le sport. Elle a choisi le tennis. Et depuis son titre de championne du monde juniors en 2009, le tennis français savait qu'il possédait en la droitière un grand espoir. Avec sa taille qui fait de son service une arme imposante, et de la puissance à revendre, elle possédait toutes les qualités du tennis moderne. Pourtant depuis son arrivée sur le circuit professionnel en 2008, on attendait la victoire qui allait compter. Elle qui a assumé très tôt le fait de viser le très haut niveau mondial l'a réalisée ce mardi à Roland-Garros. En éliminant la gagnante de Roland-Garros en 2011, Na Li, la Française tient enfin une victoire de référence face à un des grands noms du circuit WTA.

Avant de laisser échapper des larmes sur le Suzanne Lenglen, elle a connu des difficultés au cour des années précédentes. Une opération du genou à douze ans et des soucis dans cette articulation qui ont freiné son ascension, quelques soucis au dos, et une tendinite au poignet début 2013, elle n'a pas été épargnée. Elle a néanmoins poursuivit sa progression. Au-delà de la 350e place à la fin 2010, au-delà de la 183e à la fin 2011, elle était 98e au classement WTA début 2013, après avoir culminé en novembre 2012 au 76e rang mondial. Mais son meilleur classement, elle l'a atteint en fin d'année dernière qu'elle a terminé aux portes du Top 50 (56e mondiale). Avant de chuter et de retomber au-delà de la 100e place (103e). La faute à un début d'année manqué où elle n'a remporté que quatre matches. 

2013 avait bien débuté, contrairement à 2014

L'année 2014 a donc très mal commencé pour la native de Saint-Pol-sur-mer (Nord-Pas-de-Calais), aux antipodes de son début d'année 2013 où elle s'était hissée jusqu'en demi-finale de l'Open Gaz de France à Paris, à Florianopolis (Brésil) et en quarts à Memphis. Des résultats qui prouvaient que, petit à petit, elle finissait par amadouer sa puissance, par la canaliser pour apporter plus de variations dans son jeu. Si elle montrait de belles choses dans les tournois mineurs, elle a longtemps galéré dans les Grands Chelems. En août 2012, à l'US Open, elle passait bien pour la première fois de sa carrière franchi le cap du 1er tour d'un tournoi du Grand Chelem puis poussait jusqu'au 3e tour dominant coup sur coup Erakovic (alors 54e mondiale) et Pavlyuchenkova (alors 20e) avant de tomber contre sa compatriote Marion Bartoli. Mais depuis, elle enchaînait les éliminations au premier tour ou au second. Pourtant, de l'avis de tous, et notamment d'Amélie Mauresmo, sa capitaine en Fed Cup, "Kiki" a franchit les étapes. Plus constante, plus maître de son jeu et des tactiques, elle assurait début 2013 : "J'ai toujours cru en moi, je n'ai jamais douté". 

Une affaire de famille

Toujours avec son père pour la préparation physique, elle a changé de structure ces dernières semaines après son début de saison galère. Exit Thierry Ascione, ancien 81e mondial et joueur de Coupe Davis, Kristina Mladenovic a choisi de s'entourer de Yannick Hesse, ancien entraîneur fédéral qu'elle connaît bien, et de sa fille Amandine, autre joueuse tricolore. "Amandine et moi, on a grandi ensemble, déclarait-elle à L'Equipe. Et Yannick, qui me connaît depuis mes débuts, est comme un second père. Ce n'est pas un entraîneur comme les autres pour moi, c'est une relation très simple, je dirais familiale." Une association qui a donc connu un début en fanfare avec ce succès de prestige sur Na Li, deux semaines après qu'elle ait soufflé ses 21 bougies. Toujours ambitieuse, la Française espère désormais ne plus s'arrêter en si bon chemin.

Vidéo: la réaction de Mladenovic après son exploit 

La réaction de Mladenovic après son exploit

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