Mondial féminin : l'attaque des Bleues peine à éclore
Vendredi soir, les Françaises n'auront pas le droit à l'erreur, ni celui de trembler face aux Américaines, tenantes du titre, et trois fois championnes du Monde. Les Bleues devront aller bien au-delà de ce qu'elles ont déjà montré depuis le début de la compétition. Elles devront se libérer pour enfin jouer relâché. Assez de les voir crispées et souffrir à chaque match. Assez de cette fébrilité défensive. Assez enfin de cette prise de risque trop insuffisante en attaque. L'équipe de France devra dépasser tout cela pour gagner son billet pour les demi-finales.
Si les Françaises ont marqué 9 buts depuis le début de la compétition, tous n'ont pas été marqués au terme d'une attaque bien menée (cinq sur coup de pied arrêté dont trois penalties). Après avoir développé les trois premiers matchs en 4-2-3-1, Corinne Diacre a modifié le plan de jeu de ses joueuses face au Brésil en 4-4-2, pour un résultat une nouvelle fois mitigé. Les Françaises se sont fait peur face aux Brésiliennes, ne remportant leur ticket pour les quarts que dans les prolongations. "Je leur ai dit de se libérer, de prendre du plaisir, elles se mettaient une telle pression qu'on en oubliait les fondamentaux. Il nous fallait plus de maîtrise, ce qu'on a eu après. Maintenant, on est en quart de finale, plus en 8e, expliquait alors Corinne Diacre, sélectionneuse de l'équipe de France, après la victoire contre le Brésil, dimanche 23 juin. On sait bien que la pression est sur nos épaules, vous savez, ce n'est pas facile. Il faut avoir été sportif pour le savoir, jouer devant un public aussi nombreux, ce n'est pas toujours évident."
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Une offensive encore limitée
L'attaque chez les Bleues est encore un peu à la pêche et les attaquantes ont du mal à affirmer leur rôle, à l'image de Delphine Cascarino. Sélectionnée deux fois sur quatre depuis le 7 juin, la joueuse de 22 ans (17 sélections, 3 buts) doit encore faire ses preuves. Les attentes sont nombreuses autour d'elle et cette pression n'est pas facile à gérer pour cette jeune joueuse de l'OL, qui manque encore un peu d'expérience sur les rendez-vous internationaux.
De l'expérience, Eugénie Le Sommer (30 ans, 163 sélections, 76 buts) en a. Mais la joueuse de l'OL s'est montrée discrète depuis le début de ce Mondial, et n'a marqué que deux buts. Par ailleurs, sa place à l'aile gauche, un poste qu'elle occupe déjà à OL mais qu'elle n'apprécie pas vraiment, est contesté par de nombreux spécialistes de la discipline, qui la verraient davantage jouer dans l'axe de Valérie Gauvin (23 ans, 23 sélections, 12 buts). Occupant l'avant-centre, est elle aussi à l'origine de deux buts dans ce Mondial. Combative, elle fatigue les défenses adverses. Mais elle devra en revanche régler sa fixation dans l'axe lors du prochain match.
Kadidiatou Diani (24 ans, aux 51 sélections et 10 buts) est celle qui incarne la polyvalence dans l'équipe. Aller de l'avant, accélérer et provoquer est la marque de fabrique de Diani. En quatre matchs de Coupe du monde, elle a déjà occupé trois postes : au centre face à la République de Corée, à droite face à la Norvège, et en deuxième attaquante face au Brésil. Bref, suivant les équipes en face et les besoins de l'équipe, Diani s'adapte. Besoin de profondeur ? Diani sera dans l'axe. Besoin d'impulsion sur les côtés ? Diani sera sur le côté. En revanche, la joueuse du PSG, n'a pas encore marqué dans ce Mondial.
Les joueuses de Corinne Diacre ont donc de belles qualités à montrer mais encore faut-il les transformer en opportunités. Un élément clé si les Françaises veulent leur place dans le dernier carré.
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