Mondial féminin : La Norvège, de bête noire à adversaire coriace pour les Bleues
La Norvège, c'est la première équipe de l'histoire à avoir remporté les trois titres majeurs: Coupe du monde (1995), Jeux Olympiques (2000), Euro (1987 et 1993). C'est aussi la formation dans laquelle évolue la meilleure joueuse de la planète, Ada Hegerberg, qui a reçu le premier Ballon d'Or féminin en début d'année. A la lecture de ces quelques faits, voir la Norvège comme une grande nation du football féminin s'impose. Pourtant, cette vision serait un peu erronée.
Car la Norvège n'a plus atteint les quarts de finale d'une Coupe du monde depuis 2003. Elle ne s'est pas non plus qualifiée pour les deux derniers Jeux Olympiques. Quant à l'Euro, si elle était finaliste en 2013 en ayant atteint pour la 4e édition de suite le dernier carré, elle n'a pas dépassé la phase des poules en 2017. Et la N.10 lyonnaise, véritable reine du ballon rond, ne veut plus jouer en sélection depuis 2017, et une triste élimination à l'Euro contre le Danemark. "J'ai le sentiment que la fédération n'a jamais considéré sérieusement le foot féminin depuis que j'ai été appelé en U15", indiquait récemment Ada Hegerberg dans le magazine Josimar pour expliquer sa position qu'elle a plusieurs fois justifiée, quitte à froisser sa fédération.
Des matches accrochés, mais plus de défaite de la France depuis 2005
Contre l'équipe de France, cette tendance se reflète. Pendant longtemps, les Norvégiennes avaient pris de bonnes habitudes contre les Bleues. Depuis le premier affrontement en 1980, elles n'avaient jamais perdu: 11 rencontres, 8 victoires pour 3 nuls. Entre l'Euro 2001 et la Coupe du monde 2003, elles enchaînent même cinq victoires de rang en quelques mois, en n'encaissant même qu'un seul but pour inscrire 12 buts.
Mais depuis 2005, date du premier succès tricolore (2-0) en amical, tout a changé. Ce jour-là, la France renverse une montagne. La première buteuse était Marinette Pichon, la meilleure buteuse de l'histoire de l'équipe de France (81 réalisations), la deuxième Corinne Diacre, l'actuelle sélectionneuse. "On avait préparé ce match avec beaucoup d'appréhension, comme toujours contre la Norvège", se souvient Marinette Pichon. "Elles étaient très athlétiques, techniquement très fortes, avec un bloc très dense. Leur milieu de terrain ne laissait que peu d'espaces, et pour moi, attaquante, c'était difficile d'en trouver dans le dos de la défense". "Mais au bout de quatre minutes, elle avait trouvé le chemin des filets. "On avait su rentrer dans le match de la meilleure des façons."
Marinette Pichon: "Les Norvégiens pratiquent l'un des jeux les plus cohérents"
Depuis, les rôles ont été échangés. "La Norvège a perdu des joueuses majeures", souligne l'attaquante. Si la France n'a toujours pas connu le bonheur d'un titre, ni même celui d'un podium dans une compétition majeure de plus en plus disputée (4e Coupe du monde 2011, 4e JO 2012, quart de finaliste Euro 2009, 2013, 2017), elle n'a pas plus perdu le moindre match contre les Norvégiennes. Pour autant, les Bleues n'ont jamais survolé les affrontements. Ce premier succès de 2005 est d'ailleurs le seul match où les Françaises ont inscrit deux buts. En neuf rencontres, la France s'est imposée à cinq reprises, pour quatre nuls.
Marinette Pichon appelle à la méfiance pour cet affrontement: "Les Norvégiennes ont pratiqué l'un des jeux les plus cohérents depuis le début de la Coupe du monde. Le milieu de terrain est très fort, elles sont toujours régulières dans le travail collectif, appliquées, et très dures sur le pressing." Si elle se dit déçue par le Canada, le Japon ou l'Allemagne dans le début de la compétition, elle juge que la France et la Norvège "sont les deux nations qui m'ont fait la plus forte impression. Cette équipe va nous permettre de nous tester." Un match à ne pas rater.
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