Mondial féminin : Le gang des Lyonnaises enfin prêtes pour le braquage ?
Elles forment l'ossature de l'équipe de France, ont tout gagné en club, mais rien en sélection: le gang des Lyonnaises espère enfin faire sauter la banque en Bleues lors du Mondial à domicile, où elles se savent très attendues. D'autant que les demies et la finale du 7 juillet auront lieu chez elles, à Lyon... "On voit ce stade au quotidien quand on va à l'entraînement. Ce serait bien de le voir aux couleurs du pays", lance à l'AFP Wendie Renard, cadre de l'OL et des Bleues.
Dans la liste des 23 mondialistes, 8 joueuses sont sous contrat avec l'Olympique lyonnais, dont le cas particulier de la jeune attaquante Emelyne Laurent (20 ans), qui a joué sa deuxième partie de saison à Guingamp, en prêt. A chaque ligne la figure de proue vient de l'OL: Eugénie Le Sommer devant, la capitaine Amandine Henry au milieu, Renard en défense et Sarah Bouhaddi dans les cages. Autant de symboles de la domination qu'exerce le club rhodanien sur le football français, mais aussi européen, avec quatre Ligue des champions de rang, six au total. Et il y a aussi la jeune pépite Delphine Cascarino (22 ans) en attaque et les déjà indispensables Griedge Mbock Bathy (défense centrale) et Amel Majri, sur le côté gauche.
Comme l'expliquait à l'AFP le président du club Jean-Michel Aulas, la section féminine de l'OL, c'est un budget "de 7 à 8 millions d'euros", sans commune mesure avec ses rivales hexagonales (sauf le PSG) et des salaires moyens qui tournent autour de "5.000 à 10.000 euros" mensuels et peuvent être bien supérieurs pour les vedettes du club.
"Il me faut un titre"
Un statut qui leur confère forcément une grande responsabilité en équipe de France et qui interroge sur leur incapacité à obtenir des titres en sélection jusqu'ici. Amandine Henry, 29 ans, l'a d'ailleurs reconnu en souriant dans une vidéo diffusée par la Fédération: "Là, je suis dans la phase où il me faut un titre. Parce que c'est bien de faire des matches, d'avoir des sélections, mais bon si t'as pas le trophée ou la victoire au bout... C'est bien, mais j'ai envie que ce soit très bien". Leur complicité en club est forcément un atout. "Dans l'animation, c'est toujours plus facile avec des filles avec qui tu joues au quotidien", disait récemment Eugénie Le Sommer en retrouvant l'équipe de France à Clairefontaine, après le nouveau sacre de l'OL en C1.
A l'unisson, les Lyonnaises assurent toutefois qu'il n'y a pas de clans ou de différences entre elles et les autres. "En sélection, les affinités ne se font pas forcément par club, c'est plus par rapport à des parcours, des filles qui se sont côtoyées en sélection jeunes mais qui ont été dans différents clubs", explique Le Sommer. "Je suis très proche d'Elise Bussaglia (qui joue à Dijon), ça fait maintenant longtemps qu'on se connaît, elle est passée par Lyon, j'étais déjà proche dans mes débuts en sélection et cette amitié s'est poursuivie."
Infirmerie
"On est un groupe vraiment homogène, il y a des plus anciennes, des plus jeunes. Moi j'ai eu la chance de connaître des joueuses en sélection nationale jeunes et on ne reste pas qu'entre Lyonnaises, on se mélange assez facilement", complète Cascarino. Il n'empêche. Sans elles sur le terrain, l'équipe de France joue forcément différemment, et moins bien. Le match de préparation contre la modeste Thaïlande à Orléans, où la grande majorité était au repos, en a livré un aperçu. Malgré la victoire 3-0, les Françaises ont souvent paru brouillonnes et sans véritable repères. Et les Lyonnaises ont marqué des points sans jouer. Elles auront donc la charge de tirer vers le haut l'équipe de France dans cette compétition tant attendue. Encore faut-il qu'elles soient au point physiquement après une longue saison jusqu'à la Ligue des champions, qui les a obligées à rejoindre les autres Bleues en cours de route, le 21 mai, une dizaine de jours après le début du rassemblement.
Ces derniers jours, les joueuses de l'OL ont causé des frayeurs au staff médical. Eugénie Le Sommer (muscle fessier) et Amel Majri (ischio-jambiers) ont repris l'entraînement collectif lundi. Mais pas la capitaine Amandine Henry et son dos coincé, ni Griedge Mbock qui se remet d'une entorse du genou. Les deux joueuses se sont entraînées à part en début de semaine. Seront-elles de retour pour démarrer la compétition vendredi et assumer leur rôle de patronnes de cette équipe ? Le compte à rebours est lancé. Il y a une Coupe du monde à aller chercher.
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