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Mondial féminin : les Bleues doivent encore "se débrider"

L'équipe de France s'est qualifiée pour les quarts de finale contre le Brésil, grâce à un but en prolongation de sa capitaine Amandine Henry. Si les Bleues ont impressionné par leur résilience mentale et leur engagement physique, le contenu du match a de quoi inquiéter avant de croiser la route, peut-être, des Etats-Unis.
Article rédigé par Hugo Monier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (FRANCK FIFE / AFP)

La libération est venue d'Amandine Henry. La capitaine des Bleues a battu Barbara d'un tacle glissé dans la prolongation, pour reprendre un coup franc lointain d'Amel Majri. Il fallait bien que la patronne tricolore s'y mette pour sortir ses partenaires du piège tendu par les Brésiliennes. Mais faudra montrer autre chose en quart de finale, surtout si les Américaines, qui affronteront l'Espagne lundi soir, les y rejoignent. 

Le Brésil a tenu son plan 

Malgré la perte de son lustre d'antan, le Brésil avait encore des allures d'épouvantail dans ce tournoi. Portées par les vétérans Formiga (41 ans), Cristiane (34 ans) et Marta (33 ans), elles ont su profiter d'un jeu tricolore grippé, comme trop souvent. Les Bleues ont été longtemps réduites à tenter des frappes lointaines et des centres sans succès. Face au défi physique imposé par les Brésiliennes (23 fautes), les joueuses de Corinne Diacre ont tenu à renvoyer l'appareil, quitte à reléguer le jeu au second rang.  Un match "tendu, très très tendu" pour la sélectionneure. "On a tout donné, on n'a rien lâché, a-t-elle analysé après la rencontre au micro de TF1. J'aurais bien aimé qu'on joue un petit peu plus en première période, on aurait peut-être été moins en difficulté en seconde.

Un éclair et un coup de pied

Repositionnée dans l'axe d'un 4-4-2, Kadidiatou Diani a été la Française la plus active. Mais elle a souvent peiné à trouver sa place. Ses incartades ont été plus efficaces lorsqu'elle retrouvait son aile droite. C'est là qu'elle a fait la différence balle au pied, avant de servir Valérie Gauvin pour l'ouverture du score. Un éclat individuel pour masquer des limites offensives criantes dans le jeu des Bleues. Et plus grand chose à se mettre sous la dent jusqu'aux prolongations, après une égalisation brésilienne tristement logique. Mais la combativité des Bleues a été récompensée, Henry arrachant le but de la victoire, avec "un peu de chance, un peu de réussite" selon ses propres mots. Le troisième tir cadré des Françaises, seulement.

Il faudra faire mieux en quart 

"C'est sûr qu'une victoire difficile comme ça, ça fait vraiment plaisir, a expliqué Delphine Cascarino. Et on va s'en servir pour la suite parce que ça va être encore plus dur, un cran au-dessus en quart de finale, on le sait, donc on doit vite se repréparer." Proche du gouffre face au Brésil, que peuvent espérer les Bleues si elles retrouvent les Américaines en quart de finale ? L'affiche n'est pas encore certaine, les Etats-Unis doivent d'abord éliminer l'Espagne lundi soir. Outre leurs difficultés offensives, les Françaises ont laissé des espaces aux Brésiliennes, notamment dans le dos des latérales. "La force de notre équipe, c'est de ne pas douter, a souligné Griedge Mbock. Même dans les moments compliqués, on a montré qu'on arrive à se relever."

Faire le dos rond face aux Américaines semble peine perdue, il faudra au contraire faire douter des tenantes du titre jusque-là en balade (18 buts en 3 matches). "Si on veut être championnes du monde, il faudra aller chercher toutes les équipes, a reconnu Sarah Bouhaddi. C'est une phrase bateau mais à nous de faire notre chemin et d'aller chercher ces victoires." Elles ont montré les capacités physiques pour un duel de très haut niveau, les capacités mentales aussi, ne reste plus qu'à retrouver un jeu offensif à la hauteur de leur talent. "Cela va nous servir pour la suite, nous débrider" assure Corinne Diacre, consciente de l'immense défi qui pourrait se dresser sur la route de ses joueuses. 

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