Mondial féminin: Les Bleues se sortent du piège norvégien pour se diriger vers les 8e
Après la promenade contre la Corée du Sud, l'équipe de France savait qu'elle passait un test majeur contre la Norvège. Plus qu'une opposition face à une nation habituée aux premiers rôles, la première en Europe à avoir gagné les trois titres (Mondial, JO et Euro), c'était aussi l'occasion de gérer au mieux la suite de la compétition. En s'imposant, les filles de Corinne Diacre pouvaient faire tourner leur effectif contre le Nigéria, même si mathématiquement, leur qualification n'était pas totalement acquise. Mais que cela fût dur.
Le festival Diani
Une mi-temps à dominer sans se mettre à l'abri ni faire briller la gardienne adverse. Après la pause, une petite minute pour trouver le chemin des filets. Mais en un geste, mal ajusté, mal maîtrisé, tout s'est écroulé. Pendant les quarante-cinq premières minutes, les Françaises se sont engouffrées dans le couloir droit, où Diani a fait bien des misères à sa vis-à-vis. Mais le dernier geste pêchait toujours. Des centres, mais pas de finition. Et les Norvégiennes attendaient le bon moment pour planter des contres assassins, derrière leurs deux génies Reiten et Graham Hansen, véritables poisons, et un milieu de terrain bien dense.
Mais au retour des vestiaires, dans l'une des premières actions développées sur le côté gauche, Henry glissait à Majri dont le centre du gauche trouvait la reprise victorieuse de Gauvin pour l'ouverture du score (46e, 1-0). On croyait ce mouvement libérateur, mais la Norvège revenait huit minutes après. Un mouvement sur la gauche de Graham Hansen, qui centrait. Wendie Renard, pourtant sans pression, ajustait mal son plat du pied en corner, et le ballon finissait bêtement au fond des filets (54e, 1-1). Un coup du sort, une erreur grossière qui remettait tout en cause.
"Le centre arrive, je sais qu'il reste une attaquante, Amel me parle, mais je ne comprends pas trop ce qu'elle me dit, je veux assurer en corner, mais elle finit au fond, je la prends un peu talon... C'est un but gag, ça fait mal collectivement, un but qui pouvait nous mettre en difficulté mentalement, mais on a démontré, avec l'appui de nos supporters, qu'on est prêtes, qu'on est costaud", racontait la défenseuse française après le match.
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Le Sommer pour libérer tout le monde
Les Norvégiennes voyaient leur bonne étoile apparaître. Avec un dernier match contre les faibles Sud-Coréennes, elles pouvaient avoir leur destin en mains, et même lorgner la première place. Mais c'était sans compter l'inusable Eugénie Le Sommer. Exilée sur son côté gauche, l'attaquante de l'OL n'avait pas brillé depuis le début du match. Mais lorsque l'arbitre a montré, après la VAR, le point de penalty, pour une faute sur Torrent, très mobile sur son côté droit, c'est elle qui s'avançait vers le ballon. Et elle trompait la gardienne Hjelmseth, pourtant partie du bon côté (72e 2-1).
Avec ce 5e but en Coupe du monde, la Lyonnaise égalait Marie-Laure Delie comme meilleure buteuse française en Coupe du monde. Et avec 76 buts en sélection, elle n'est plus qu'à cinq longueurs d'égaler la meilleure buteuse de l'histoire de l'équipe de France, Marinette Pichon (81 réalisations).
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La fin du match était du même acabit que tout le reste: difficile. La gardienne Bouhaddi devait intervenir à plusieurs reprises pour sécuriser les ballons. Mais à la fin, la France enregistrait un 10e match sans défaite de rang contre la Norvège. Mais le premier succès en match officiel. Pour la deuxième fois de son histoire, elle inscrit deux buts à cette formation. La première fois, c'était lors du premier succès des Bleues de l'époque, en 2005, avec un deuxième but inscrit par une certaine Corinne Diacre. "C'était plus dur que la Corée du Sud, un match à intensité, on a fait beaucoup d'efforts ce soir on a joué au mental, et on est restées solidaires, c'est bien", a analysé Amandine Henry, la capitaine.
Ce succès les met parfaitement sur la route des 8e de finale. Il faudra juste terminer le travail contre le Nigeria, équipe dont il faudra se méfier mais qui devrait permettre à la sélectionneuse de faire tourner son effectif. Car pour aller loin, la France doit ménager ses cadres, et mettre tout le monde à contribution. C'était aussi l'objectif de ce match. Contrat rempli.
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