Mondial féminin : Les enseignements de France-Norvège
Premier test réussi
Après une entrée légère en ouverture face à la Corée du Sud, c’est un plat de résistance bien plus copieux qui attendaient les Françaises ce mercredi à Nice. Non sans encombre, les Bleus ont réussi leur premier gros test face à de solides norvégiennes. Ce fut dur, ce fut âpre mais la bande de Corinne Diacre s’en est finalement sortie grâce à un coup de pouce du destin, et un penalty accordé après visionnage du VAR et transformé par Eugénie Le Sommer.
Face à une équipe scandinave bien regroupée, prête à imposer un réel défi physique et venue pour jouer en contres, les Bleues ont sué, plombées par plusieurs erreurs individuelles. Bousculées, parfois sur la tangente, elles ont progressivement sorties la tête de l’eau et ont fait preuve de force de caractère pour ne pas trop cogiter. Une première mi-temps cadenassée ? Valérie Gauvin libère l’Allianz Riviera dès le début de la seconde période. Wendie Renard qui marque contre son camp et relance la Norvège ? Eugénie Le Sommer profite du penalty accordé pour inscrire son cinquième but en Coupe du Monde. Les Bleues ont joué à se faire peur mais n'ont pas craqué. “C’était pas facile. On a joué avec nos têtes ce soir”, confiait Corinne Diacre au micro de TF1. La marque des grandes.
Confiance et gestion
Un deux sur deux qui met les Bleues sur la voie royale pour les huitièmes. Si elle n’est pas encore officiellement qualifiée, l’équipe de France se retrouve en position de force avant son dernier match face au Nigeria lundi prochain. Les joueuses de Corinne Diacre débarqueront à Rennes avec la jauge de confiance à 100% et aborderont ce dernier match de poules avec l’esprit du devoir presque accompli.
Si une sortie précoce de "leur" Coupe du Monde est encore possible, les probabilités pour que les Bleues ne finissent pas parmi les quatre meilleurs troisièmes sont très minces. L’occasion peut-être pour la coach de donner du temps de jeu aux “coiffeuses” sur ce dernier match, et maintenir tout son groupe dans la même dynamique. L’occasion aussi de faire souffler ses cadres, notamment les lyonnaises qui sortent d’une saison pleine mais harassante (triplé championnat-coupe-Ligue des Champions). Ménagées à plusieurs reprises cette semaine, Wendie Renard et Eugénie Le Sommer pourraient bien en profiter pour récupérer un peu de jus avant les huitièmes.
Le côté droit a pesé, le gauche a été décisif
Parmi les bonnes choses que l'on attendait de revoir du match face à la Corée, la belle relation côté droit entre la latérale Marion Torrent et l'ailière Delphine Cascarino était de nouveau attendue. Mais la titularisation de Valérie Gauvin en N°9 a poussé Cascarino sur le banc et décalé Kadidiatou Diani sur le flanc droit. Les Bleues n'ont pas pour autant perdu au change, le jeu penchant énormément à droite durant tout le premier acte. Un peu sur courant alternatif et parfois en difficulté défensivement, Torrent a néanmoins tenu le choc et a obtenu le penalty de la victoire. Diani a elle rendu folle son vis-à-vis, tout en manquant de justesse dans le dernier geste. Puissante, véloce et rapide, la N°11 des Bleue a montré beaucoup de bonnes choses durant une heure, et a fait oublier sa prestation insipide face à la Corée.
Mais c'est surtout le côté gauche qui a fait basculer ce match en faveur des Bleues. Pas forcément à son avantage face à la Corée, Amel Majri a passé la seconde contre la Norvège. N°10 dans le dos, la latérale gauche était dans presque tous les bons coups offensivement et c'est sur l'un de ses nombreux centres que Gauvin a ouvert le score. Plus discrète, Eugénie Le Sommer a elle patiemment attendue son heure. Laissant le côté gauche à Majri au fur et à mesure de la rencontre pour se placer plus à l'intérieur, l'attaquante lyonnaise n'a pas tremblé pour offrir la victoire aux Bleues. Un 76e but en équipe de France qui la ramène à cinq petites longueurs de la légendaire Marinette Pichon, meilleure buteuse de l'histoire des Bleues.
Les Etats-Unis en ligne de mire ?
Elles l’avaient annoncé, ce duel face à la Norvège n’était que la deuxième marche vers un premier sacre mondial le 7 juillet prochain. Pas de calculs donc, alors que cette première place sur laquelle elles sont solidement assises désormais peut les envoyer vers un quart de finale électrique face aux Etats-Unis, championnes du monde en titre et grandes favorites à leur propre succession. Victorieuses 13-0 de la Thaïlande pour leur entrée en lice, les Américaines ont impressionné et devraient, sauf surprise, sortir premières de leur groupe. Restera ensuite un huitième de finale face à un troisième de poule, avant un choc franco-américain encore hypothétique mais alléchant et attendu. "Il faut déjà savourer ce soir parce que ça passe vite une compétition donc on va prendre les matches les uns après les autres", assurait Gaëtane Thiney après la victoire face aux Norvégiennes. Chaque chose en son temps, mantra des Bleues.
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