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Mondial féminin : les supporters américains ont envahi Lyon pour la finale

Sacrés champions du monde pour la 4e fois de leur histoire, les Américains ont aussi gagné la bataille des tribunes face aux Pays-Bas. Présents en nombre à Lyon ce dimanche pour la finale, les supporters des Stars and Stripes ont envahi la cité rhodanienne, et mis une ambiance de feu dans le Groupama Stadium. Ils auront incontestablement marqué ce Mondial de leur empreinte, et contribué à faire de celui-ci une réussite pour la France, pays hôte.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
  (VANESSA CARVALHO / BRAZIL PHOTO PRESS)

Ils ont investi les rues de Lyon depuis un peu moins d’une semaine et on ne voit plus qu’eux. Dans les boutiques, les bars, les restaurants et les hôtels, les supporters américains venus assister à la phase finale de la Coupe du monde féminine ne passent pas inaperçus. Il faut dire qu’entre les maillots, les drapeaux et la maquillage qu’affichent fièrement les trois quarts d’entre eux, difficile de faire panoplie plus complète. 

À deux heures du coup-d’envoi de la finale inédite entre les Etats-Unis et les Pays-Bas, ils sont encore nombreux à affluer Gare Part Dieu. Certains arrivent de Paris, d’autres directement de l’aéroport Saint-Exupéry. "Ils seraient près de 20.000, voire plus pour le dernier match"  entend-on ici et là. Un chiffre que l’on n’a pas vraiment de mal à croire en circulant dans les artères de la capitale rhodanienne, tant la marée américaine est impressionnante de par son envergure. 

20.000 Américains pour la finale

"Nous avons profité de notre voyage en Europe pour venir voir la finale. Nous sommes vraiment excités, nous n’étions pas sûrs que les Etats-Unis arriveraient jusqu’en finale mais elles y sont" explique April, habitante de Portland (Oregon) et supportrice invétérée des Thorns, l’ancienne équipe de la capitaine Alex Morgan. Accompagnée de ses deux enfants, elle a fait le déplacement depuis Paris après trois jours de visite. Lundi, ils repartiront pour Londres, avant de rentrer chez eux, outre-Atlantique. 

"Je ne suis pas surpris de voir autant de nos compatriotes pour la finale, nous aimons notre équipe. Aux Etats-Unis, le soccer féminin est beaucoup plus suivi que le soccer masculin. Le football et le basket-ball sont bien plus populaires chez les garçons, mais chez les filles ça a toujours été comme ça", admet Gabe, "Il faut aussi dire que notre équipe féminine est bien meilleure que l’équipe masculine", poursuit le jeune étudiant, le sourire aux lèvres. 

Qu’ils viennent de Virginie, de Californie ou du Michigan, tous ont fait le voyage dans le Rhône avec le même but : assister au 4e sacre mondial des Strars and Stripes, favorites à leur propre succession. "Nous avons la meilleure équipe. Nous allons gagner c’est sûr. Je dis qu’il y aura 3-1 pour les Etats-Unis", affirme confiante Ellen, qui s’affiche fièrement avec les couleurs de son pays et clame haut et fort son amour pour Rose Lavelle, la milieu de terrain des Washington Spirit. "Nous sommes meilleures sur le terrain mais aussi en tribunes. Regardez, nous sommes bien plus nombreux que les Hollandais" poursuit avec ironie la supportrice. 

On ne saurait lui donner tort. La bataille des gradins est gagnée d’avance par les champions du monde, qui occupent les trois quarts du Groupama Stadium, plein comme un oeuf et prêt à exploser à trente minutes du coup d’envoi. Alors qu’ils avaient marqué ce Mondial de leur empreinte en mettant une ambiance jamais vue dans les rues de Valenciennes avant le quart de finale face à l’Italie, les supporters bataves ne peuvent rivaliser. Ils sont 5.000, tout au plus, mais ont réussi à se réunir derrière la cage de leur gardienne et capitaine, Sari Van Venendaal, héroïque ce dimanche en finale mais impuissante sur les deux buts américains en seconde période. 

Les Oranges pas en reste

Impossible de blâmer les Oranges tant les billets pour la finale se sont arrachés à prix d’or (certains sites proposaient par exemple des places pour France-Etats Unis à 10 000 euros sur le marché noir). Il faut dire que l’on attendait pas forcément l’équipe de Sara Wiegman à ce niveau de la compétition, et les supporters néerlandais non plus. Le combat était de toute façon plié d'avance puisque 30% des billets sur l’ensemble du Mondial ont été vendus à des Américains. Ceux présents à Lyon pour la finale avaient quasiment déjà tous réservé leur dimanche 7 juillet pour assister au sacre annoncé de la bande à Megan Rapinoe. 

"Nous sommes venus spécifiquement pour la finale" expliquent Ham, qui a fait la route depuis Rotterdam avec sa compagne, "Nous avons regardé les autres matches des Pays-Bas à a télévision mais pour la finale, il était important que nous soyons là" poursuit-il, avant d’expliquer que le football féminin a selon lui, trouvé un nouvel essor dans son pays depuis une dizaine d’année. 

La réalité du terrain l'a bien vite rattrapé, comme les milliers de Néerlandais qui attendaient de voir leur équipe signer un doublé historique, après le titre européen décroché en 2017. A la hauteur de l'événement sur le terrain et en tribunes en première période, les Oranges ont été dépassés dans les deux secteurs en seconde. Comme un symbole, c'est Rapinoe et Lavelle qui ont finalement délivré le peuple banc bleu et rouge, qui n'a sans doute pas fini de célébrer dans les rues de Lyon jusque tard dans la nuit. 

Après un mois de compétition qui aura donné au football féminin une visibilité exceptionnelle et suscité un engouement nouveau en France, les Américains ont montré qu'ils restaient les maîtres du soccer sur le terrain et dans les gradins. Ils ont conclu ce Mondial en apothéose, en fête, et se souviendront sans doute longtemps de ce dimanche 7 juillet 2019.

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