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Mondial U20: La France, tenante du titre, en demi-finale de justesse malgré la déroute face à l'Argentine

Après deux victoires bonifiées pour débuter la compétition, l'équipe de France des moins de 20 ans, championne du monde en titre, est tombée de très haut contre l'Argentine lors du Mondial. Réduits à 14 un peu avant les Pumitas, les Bleuets ont sombré. A domicile, les Sud-Américains ont remporté une très large victoire bonifiée (47-26), ce qui leur offre la 1re place du groupe, qualificative pour les demi-finales. Tenante du titre, la France s'est néanmoins qualifiée pour le dernier carré, grâce à la victoire (25-17) de l'Afrique du Sud sur la Nouvelle-Zélande, éliminée. Ce sera face aux Sud-Africains, leurs sauveurs ce mercredi.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
  (JUAN GASPARINI / AFP)

La France pouvait se permettre de perdre contre l'Argentine. Mais si elle concédait une défaite bonifiée, il lui fallait inscrire un point. Bonus offensif ou défensif, peu importait. Ils l'ont fait en toute fin de match. Mais pour aller en demi-finale, cela ne sera peut-être pas suffisant. Pour offrir un goal-average suffisant pour jouer les demies, il fallait que le match entre l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande se solde par une victoire de l'une ou l'autre équipe sans que le vaincu n'inscrive de point de bonus.

A un points près

C'est ce qui s'est passé, pour un rien puisque les Sud-Africains ont inscrit une pénalité à la 78e minute, qui privait les Baby Blacks de bonus défensif. Et de qualification pour les demi-finales. Les Néo-Zélandais, champions du monde en 2017, ne verront pas les demies pour un petit point, alors qu'ils avaient un bien meilleur goal-average. Avec un point de plus face aux Sud-Africains, ils rentraient dans le bonus défensif. Avec 11 points au compteur, ils devenaient les meilleurs deuxièmes devant les Bleuets. Avec 10 points, ils restent en rade. Et les Français retrouveront les Sud-Africains en demi-finale.

Affronter les Pumas chez eux, dans un match vital pour eux, c'est toujours un énorme défi. Même chez les moins de 20 ans. Champions du monde en titre, les Bleuets n'ont pas su faire face. Ils ont même coulé. Une pénalité encaissée dès la 3e minute (3-0), des plaquages trop souvent ratées qui amènent deux essais, d'abord par le pilier Gallo qui a réalisé une chevauchée de 60m avant d'aplatir (11e, 10-0), puis par le 3e ligne aile Gonzalez, à la conclusion d'un départ au ras de l'ailier Carreras (21e, 24-0). 

69 minutes à jouer à 14

Pour parachever le tout, sur le premier essai, Zegueur était exclu pour un plaquage haut (11e), forçant la France à jouer le reste du match à 14. Et juste derrière, la désorganisation était totale, permettant, après un coup de pied à suivre de Carreras, au demi de mêlée Garcia d'inscrire le deuxième essai de sa formation (13e, 17-0). Bref, rien n'allait pour les Français, pris dans tous les compartiments du jeu, trop souvent à la faute lorsqu'ils s'approchaient de la ligne d'en-but, et manquant clairement de rigueur défensive. 

Si le carton rouge récolté par l'ailier Isgro pour un autre plaquage haut sur De Nardi (19e) avait également réduit les Argentins à 14, et que, à la suite d'une mêlée, le demi-de-mêlée Delord aplatissait pour le premier essai français (27e, 24-7), la montagne était encore très haute. Même si sur le coup, le 2e ligne argentin Bur écopait d'un carton jaune, synonyme d'exclusion durant 10 minutes et donc de 10 minutes passées à 13 contre 14.

Face à la furia argentine, la France avait du mal à imposer son jeu. Pire encore, juste avant la pause, les Pumitas ajoutaient un quatrième essai, par le talonneur Dimcheff, transformé une fois encore par De La Vega, pour revenir aux vestiaires avec une avance confortable (34-7). A ce moment-là, ils avaient même entre les mains la première place du groupe devant les Français, virtuellement éliminés de la course aux demi-finales.

Pour renverser une situation très mal embarquée, Sébastien Piqueronis, le manageur de l'équipe de France changeait beaucoup de monde (3 changements), et faisait notamment rentrer son N.8 de grand talent, Jordan Joseph. Le Racingman ne perdait pas de temps pour montrer le chemin de la rébellion en inscrivant un essai en force après avoir joué une pénalité rapidement à la main (43e, 34-14). Mais avec une touche déficiente, et face à une défense ultra-agressive, la France ne parvenait pas à mettre la main sur le ballon. De La Vega poursuivait son sans-faute au pied en passant une pénalité après une mêlée française pénalisée (49e, 37-14). 

Avec l'envie du désespoir, les Français tentaient de récupérer le bonus offensif, à défaut de victoire. En coin, après une vidéo pas vraiment très claire, l'arbitre validait un essai de Taofifenua en coin (52e, 37-21). Il ne restait donc plus qu'un essai pour que la France rafle le bonus offensif et conserve ainsi un petit espoir de qualification. La tension montait à Rosario entre les deux équipes. Une pénalité de Farias (61e, 40-21) éloignait la France d'un hypothétique bonus défensif.

Une pénalité jouée rapidement à 5m de l'en-but sud-américain était une arme de moins, avec une interception argentine (65e). Le symbole d'un match raté par l'équipe de France. Le capitaine et 3/4 centre Castro Callado inscrivait un nouvel essai en profitant d'un nouvel en-avant tricolore, alors que l'arbitre avait oublié de pénaliser les Pumitas qui n'étaient pas à 10m lors d'une pénalité française jouée à la main dans ses 22m (70e, 47-21).

Dans un ultime baroud d'honneur, Lebel parvenait à aller dans l'en-but en bout de ligne (75e, 47-26). Ce point de bonus acquis de haute lutte offrait un infime espoir aux Français. Tout petit.

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