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Mourad Boudjellal : "Si je vais au Sporting, ça sera avec l'intégralité des pouvoirs !", dit-il après un accord trouvé pour son arrivée à Toulon

Nouveau rebondissement dans le feuilleton, Mourad Boudjellal - Sporting Toulon ! Le club a, dans un communiqué, annoncé ce vendredi qu'un mode de collaboration avait été trouvé par les deux parties. Claude Joye actuel président du Sporting, a finalement accepté la venue dans l'organigramme de l'ancien patron du RCT. Cet accord devrait être officialisé d'ici la fin de semaine prochaine mais Boudjellal doit d'abord rompre les engagements pris entre temps. Il s'est confié en exclusivité à france.tv sport.
Article rédigé par Jules Boscherini
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
  (FRANK MULLER / MAXPPP)

Selon Var Matin, vous seriez tombé d’accord avec Claude Joye quant à votre nomination à la tête du Sporting, le club vient d’ailleurs de publier un communiqué pour confirmer, pouvez-vous personnellement nous confirmer cette information ?
Mourad Boudjellal
: "Avec une réserve. C’est ce que j’ai expliqué en conférence de presse. Un mois s’est passé entre la séparation et les retrouvailles et en un mois, beaucoup de choses se passent notamment le fait de s’engager ailleurs… Aujourd’hui, Claude Joye a répondu favorablement, et je le remercie, à toutes mes demandes. Reste à les acter en fin de semaine, ce qui devrait normalement se faire. On va se rencontrer avec Claude Joye pour acter les choses puis ensuite, je verrai s’il est possible de me désengager de là où je me suis engagé."

Cette reprise est un feuilleton qui a connu plusieurs rebondissements, comment se sont passées les dernières négociations ?
M.B.
: "C’était très surprenant ! J’ai appris ce matin que Claude Joye était d’accord sur tout. Pour reprendre l’expression d’un sport qui m’était, il y a pas si longtemps, familier, on m’a fait un cadrage débordement (rires). Toulon c'est Toulon et Claude Joye ne le démentira pas. Je suis très attaché à ma ville, aux Toulonnais, et tout ce qui touche à Toulon j’ai envie d’en faire partie ! Maintenant je le répète, je vais tout faire pour en être et ramener ce club en Ligue 1, mais je serai obligé, si ce n’est pas possible autrement, de respecter les engagements que j’ai pris ailleurs."

Claude Joye est vendeur, tout est à vendre !

Monsieur le Maire, Hubert Falco, très engagé dans les sports à Toulon a, semble-t-il, joué un rôle décisif, pouvez nous en dire plus sur son intervention ?
M.B.
: "Quand je me suis de nouveau assis à la table des négociations le 15 juin, je savais que s’il n’y avait pas eu Hubert Falco, je n’étais pas là… J’avais annoncé que c’était terminé, donc je suis venu en me disant que c’était un dossier clos. Mais c’est lui qui m’a demandé personnellement de revenir, et à part Hubert Falco, pour qui j’ai beaucoup d’estime, il n’y avait pas une seule personne en France qui pouvait me faire revenir à la table des négociations."

Ce n’est donc pas un rachat, pourquoi avoir laissé tomber cette éventualité ? Claude Joye n’était-il, en définitif, pas vendeur ?
M.B.
: "Claude Joye est vendeur, tout est à vendre ! Mais pour reprendre la formule d’une ancienne émission de télévision, il y a un juste prix… En l’occurrence, celui de l’actuel président ne l’était pas !"

Un rachat du club est-il toujours envisageable dans le futur ?
M.B.
: "Vous savez… La seule chose dont j’accepte d’être locataire, c’est la vie !"

Aujourd’hui j’ai envie d’aller au Sporting mais ça passera par la possibilité que je puisse me désengager.

On parlait également d’un intérêt pour l’Athlético Marseille voire d’un club de Ligue 1. Avec cette nomination au Sporting, ces pistes tombent donc à l’eau ?
M.B.
: "Non ! Je me suis engagé durant le mois où nous avions rompu les discussions. Aujourd’hui, bien sûr que j’ai envie d’aller au Sporting mais ça passera par la possibilité que je puisse me désengager. Même si ça doit faire un épisode de plus, c’est la réalité. Je l’avais dit lors de la réunion du 15 juin quand j’ai parlé d’un club que je devais refuser et que j’allais refuser. C’était une façon de dire : je suis dans l’embarras mais je suis à la négo…"

Pouvez vous nous en dire plus quant au rôle que vous occuperez au sein du club ?
M.B.
: "Ça sera ce que j’ai dit depuis le début : si je vais au Sporting, ça sera avec l’intégralité des pouvoirs ! À savoir président, directeur général, décisionnaire de tout… L’équivalent d’un actionnaire majoritaire sur toutes les décisions du club."

Vous aurez donc les pleins pouvoirs. Pas de concertation avec Claude Joye ?
M.B.
: "La concertation est bien entendue possible et même souhaitable, mais j’ai toujours demandé à prendre les décisions seul. C’était la condition sine qua non à mon arrivée et depuis ce matin Claude Joye est d’accord, ce qui est un élément nouveau."

La Nationale 2, c'est la Guerre de 14-18 !

Le club descend de National, vous dites vouloir le ramener en Ligue 1, quel est le projet que vous souhaitez mettre en place ?
M.B.
: "Je vais dans un premier temps essayer de comprendre ce qui n’a pas marché cette année et ensuite remettre de l’ambition, du professionnalisme, la notion du haut-niveau, une structure… Quand un club est irréprochable, les joueurs le deviennent aussi ! C’est tout cet ensemble qui peut redonner de l’appétence pour un projet, et de facto la victoire. Accessoirement, bien sûr, je veux renforcer l’équipe parce que la Nationale 2 est un championnat qui ressemble à la Guerre de 14-18. Pour jouer dans ce championnat, il faut être armé avec des joueurs prêts à faire la guerre."

Justement, avec le RCT vous aviez fait venir plusieurs grands noms du rugby… Comptez vous faire de même avec les Azurs et Ors ?
M.B.
: "Je vais essayer et si on peut, on le fera. Je crois qu’aujourd’hui, l’objectif premier c’est d’abord de relancer ce club et de le structurer comme moi je l’entends. C’est à dire d’en faire un club ou les joueurs ont envie d’aller."

Bon Rencontre est un stade soixantenaire. Comme avec Mayol, envisagez-vous de lui offrir une seconde jeunesse ?
M.B.
: "Oui pourquoi pas mais je me rappelle d’un Sporting qui jouait à Mayol lorsqu’il était en Première Division… Il me semble d’ailleurs qu’une pelouse hybride va y être installée. Si nous devons jouer des matches importants, par exemple en Coupe de France, ce que je souhaite à ce club, les deux sont compatibles. Sans porter tort au RCT, je pense que les deux clubs doivent cohabiter et créer une dynamique dans la ville pour redonner l’envie aux gens d’aller voir un spectacle sportif. Que ce soit pour le foot ou le rugby, les joies sont communicatives et les souvenirs aussi. Donc peut être que des gens qui iront au football iront au rugby et inversement ? Il y a des synergies à créer et je ne vois pas d’obstacles entre les deux clubs."

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