Nadal face à son complexe
Déjà finalistes la saison passée à l'US Open, Nadal et Djokovic jouent les prolongations du côté de Broadway. Mais si l'affiche est la même, le script a bien évolué depuis un an. Les rôles se sont en effet inversés puisque le Serbe est aujourd'hui l'incontestable numéro un mondial, et il reste sur une série ébouriffante de 63 victoires pour deux défaites en 2011. Il a aussi remporté l'Open d'Australie et Wimbledon et vise la passe de trois aux Etats-Unis. Nadal, qui ne s'est imposé "qu'à" Roland Garros, est maintenant dans la position du chasseur. Mais un chasseur démuni face à sa proie...
L'Espagnol reste en effet sur cinq défaites en finale ((Indian Wells, Miami, Rome, Madrid, Wimbledon) face au Serbe, et ce sur trois surfaces différentes ! C'est dire si Djokovic a pris la mesure de Nadal. Le Majorquin qui a construit en partie sa légende sur sa capacité à faire déjouer l'adversaire, a enfin trouvé à qui parler. Là où Roger Federer se cassait si souvent les dents en s'épuisant face au roc de Manacor, Djokovic possède les armes (vitesse de déplacement, capacité à jouer au dessus de l'épaule, faculté à contrer) pour ébranler la machine Nadal. "Si je joue long avec mon coup droit lifté sur son revers, je devrais avoir l'avantage, dit-il. Mais je vais devoir le faire mille fois, pas une fois", annonce justement ce dernier.
Djokovic avec la foi des miraculés
Mais la tactique et la technique pourraient seffacer dans ce duel au profit d'un véritable combat mental. Entre deux joueurs au niveau de jeu similaire, la clé de la finale pourrait se jouer dans la tête. Et là, Novak Djokovic a clairement l'avantage. Non content de surfer sur sa série victorieuse face à l'Espagnol, le numéro un mondial peut également s'appuyer sur ses deux balles de match sauvées face à Federer en demi-finale qui font de lui un quasi-miraculé. "Je crois que j'ai une bonne chance mais il faudra que j'y crois dur comme fer car on parle d'un joueur qui a déjà 10 titres du Grand Chelem à seulement 25 ans", tempère "Djoko".
Pourtant, au regard de leurs deux parcours pour se hisser en finale, la balance penche clairement de côté du numéro 2 mondial. Djokovic s'est parfois montré très poussif, face à Dogopolov Jr et Tipsarevic notamment, tandis que Nadal, qui sortait pourtant d'une tournée américaine très moyenne, avec seulement deux matches gagnés en deux tournois (Montréal et Cincinnati), s'est montré intraitable à Flushing Meadows, ne concédant qu'un set sur l'ensemble de la quinzaine, en demi-finale face à Murray. Reste maintenant à surmonter le complexe Djokovic. "Je ne suis pas satisfait de mes performances mentalement contre Novak cette année, souligne le Majorquin. Je n'ai pas toujours cru à 100% en la victoire. Je dois jouer mon jeu tout en étant solide mentalement sur tous les points." Facile à dire...
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