Nadal, le monarque de Majorque
Le joueur de l'année : Nadal le cannibale
En cette année de domination espagnole sur le sport mondial, Rafael Nadal s'est révélé un parfait étendard. A 24 ans, l'enfant de Manacor a tout gagné. Il est le seul, avec Andre Agassi, à avoir remporté les quatre levées du Grand Chelem, la Coupe Davis et l'or olympique. Il ne lui a manqué que le Masters pour parachever son orgie de titres en 2010, battu en finale par Roger federer, résistant de la première, et dernière, heure. Cette année, qu'il a tout logiquement bouclée à la première place mondiale après une première incursion en 2008, Nadal a remporté Roland Garros pour la cinquième fois, et sans perdre un set, Wimbledon pour la seconde fois et l'US Open, le seul tournoi du Grand Chelem qui se refusait à lui jusque-là. S'il venait à s'imposer en janvier prochain en Australie, il deviendrait le premier joueur depuis le légendaire Rod Laver en 1969, à enchaîner la passe de quatre. Au final, l'Espagnol aura remporté 7 titres cette saison, pour un bilan incroyable de 71 victoires pour 10 défaites. Et, accessoirement, plus de dix millions de dollars de gains. Une année riche, assurément...
Le fait marquant de l'année : Qui porte la culotte ?
A la différence du tennis masculin régenté par Nadal, c'est la vacance du pouvoir qui s'est instaurée dans la WTA. Le phénomène ne date pas d'hier mais il s'est amplifié en 2010. Témoin de cette absence de leader maximo chez les filles, c'est une quasi-inconnue, Caroline Wozniacki ("Woznia Qui ?", disent ses détracteurs) qui termine l'année à la première place mondiale sans avoir remporté le moindre tournoi du Grand Chelem. Mais la Danoise s'est montrée, de loin, la plus régulière du circuit où l'ombre de la véritable taulière, Serena Williams, a souvent plané. C'est simple, quand elle joue en pleine possession de ses moyens, l'Américaine semble plusieurs crans dessus des autres. Pour preuve, Williams s'est imposée sans coup férir en Australie et à Wimbledon. Mais lorsque le chat n'est pas là, blessé ou hors de forme, les souris dansent. Ce fut le cas à Roland Garros où l'Italienne Francesca Schiavone a créé l'une des plus belles surprises de ces dernières années. Plus prévisible, plus crédible aussi, était le sacre de Kim Clijsters à Flushing Meadows. La Belge, revenue l'an passé après presque trois ans d'absence et une nouvelle vie de famille, a confirmé cette saison qu'il fallait toujours compter avec elle. Suivant l'exemple de sa compatriote belge, Justine Hénin a elle aussi tenté un come-back mais celui-ci s'est révélé beaucoup moins concluant, la faute aux blessures. Stop ou encore en 2011 pour la Belge ?
Le match de l'année : Isner-Mahut
Tous les superlatifs ont été utilisés sur ce duel. Interrogés par l'ATP, les internautes l'ont classé à la 4e place des matchs de l'année. Peut-être parce qu'il ne s'agissait que d'un premier tour. Peut-être parce qu'il mettait aux prises deux joueurs relativement anonymes. Et pourtant, Isner-Mahut à Wimbledon c'est un monument d'histoire. Le Guinness Book a homologué pas moins de douze records pour cette rencontre au cours de laquelle seulement trois balles de break ont été converties ! Plus long match de l'histoire du tennis, que ce soit en termes de durée (11 heures et cinq minutes, répartis sur trois jours), de jeux (183), de points (980) ou d'aces (216), ce duel de serveurs a surtout valu pour un dernier set d'anthologie, remporté par Isner sur le score surréaliste de 70-68. A elle toute seule, cette dernière manche a duré 98 minutes de plus que l'ancien record du match le plus long (6h33). Puisqu'il faut bien un vainqueur, c'est l'Américain John Isner qui s'est finalement imposé 6-4, 3-6, 6-7(7), 7-6(3), 70-68 mais ce sont bien les noms des deux hommes qui sont définitivement associés dans la légende.
Les Français : La Coupe à moitié pleine
Les Français auront brillé par intermittence en 2010. Pas de performance majeure mais quelques coups d'éclats tonitruants et une régularité au plus haut niveau, en tout cas pour les hommes. Car chez les femmes, la relève de Mauresmo se fait encore attendre. Marion Bartoli et Aravane Rezai terminent la saison aux 16e et 19e places mondiales mais doivent encore gagner en constance. Les chefs de file du tennis masculin se nomment, cette fois encore, Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga. Le premier, plus offensif dans son jeu, plus professionnel dans son approche des évènements, a davantage été épargné par les blessures que par le passé. Il ne lui a manqué qu'un grand titre pour parachever une bonne cuvée 2010. Le corps de Tsonga, lui, a payé un lourd tribu aux efforts consentis et le Manceau n'a pu donner sa pleine mesure qu'en de trop rares occasions. Mais s'il y a un rendez-vous pour lequel les forces françaises se sont décuplées, c'est bien la Coupe Davis. Véritable point d'orgue de la saison, cette compétition aura démontré que l'union fait la force. La bande de Guy Forget a ainsi renversé des montagnes, qu'elles soient allemandes (4-1), espagnoles (5-0) ou argentines (5-0) pour atteindre la finale face à la Serbie. Bien partis, ils menaient 2-1 après le double, les Français se sont malheureusement écroulés lors d'un dimanche en enfer face à la bande d'un Djokovic diabolique.
Les déclarations de l'année : Murray-Federer en finale de l'Open d'Australie
L'Ecossais et le Suisse étaient en verve après la finale remportée par Federer. Faisant allusion à l'émotivité du vainqueur, Murray déclarait, tout en flegme britannique : "Moi aussi je peux pleurer comme Roger. Mais malheureusement, je ne peux pas joueur au tennis comme lui". Questionné sur son entraînement, Federer la jouait quant à lui ironique. "Vous savez, je ne m'entraîne pas, c'est juste du talent. Quand je ne dispute pas de match, je passe mon temps vautré sur le canapé..."
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