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Nadal quitte Melbourne en souffrance

Handicapé par une douleur visiblement aux ischio-jambiers, Rafael Nadal (N.1) a été balayé par son compatriote David Ferrer (N.7) 6-4, 6-2, 6-3 en quarts de finale de l'Open d'Australie. Il rate ainsi le Grand Chelem à cheval sur deux années. Tombeur de Tsonga puis de Soderling, l'Ukrainien Alexandr Dolgopolov a terminé son parcours de rêve en s'inclinant contre Andy Murray (N.5) 7-5, 6-3, 6-7 (3/7), 6-3. Le Britannique a concédé son premier set du tournoi.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Rafael Nadal a fait appel au médecin de l'Open d'Australie

LE TABLEAU MASCULIN DE L'OPEN D'AUSTRALIE

Un véritable tremblement de terre est survenu à Melbourne. On est loin des terrifiantes crues du Queensland, mais sur la planète tennis, cela y ressemble. Rafael Nadal, qui pouvait réaliser un Grand Chelem à cheval sur deux années après ses succès consécutifs à Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open, a été sorti dès les quarts de finale. Comme l'an dernier. Et le N.1 mondial n'a pas vraiment pu défendre convenablement ses chances, touché physiquement aux ischio-jambiers, semble-t-il. Mais contrairement à 2010, il n'a pas voulu abandonner. Et il aurait peut-être pu s'en sortir face à un autre adversaire que ce David Ferrer des grands jours.

Avec son bilan de trois petits succès en quatorze affrontements contre son compatriote, le N.7 mondial devait logiquement ne pas passer une bonne soirée. Agressif, utilisant à merveille son coup droit décroisé et son revers croisé, se battant sur chaque coup, incisif sur chaque engagement, Ferrer a engagé un bras de fer en fond de court qu'il a rapidement maîtrisé. Menant 5-2 dans le 1er set, il devait serrer le jeu et sauver une balle d'égalisation à 5-5 avant de subtiliser une nouvelle fois le service de son adversaire pour remporter la manche (6-4) à sa 3e opportunité au bout de 1h10 de combat. C'était ainsi la première fois lors des six derniers matches que le N.1 mondial laissait un set à Ferrer. Cela ne semblait pas le déstabiliser, puisqu'il faisait le break aussitôt pour mener (2-1), mais perdait cet avantage en envoyant un coup droit décroisé dans le couloir (2-2).

Au changement de côté suivant, "Rafa" faisait appel au médecin et quittait le court durant quelques minutes pour se faire soigner. La tête des mauvais jours, des déplacements de moins en moins tranchants et faisant davantage apparaitre ses limites physiques du moment, le Majorquin perdait son engagement au jeu suivant après une nouvelle faute en coup droit (4-2). Et en 42 minutes, il perdait une deuxième manche (6-2). David Ferrer ne relâchait pas son emprise, lançant à chaque changement de côté des coups d'oeil pour vérifier que son rival ne jette pas l'éponge. Un break pour mener (2-0), puis quelques moments de tension pour conclure ses jeux de service, mais finalement la tendance ne s'inversait pas et David Ferrer battait pour la quatrième fois de sa carrière Rafael Nadal, 6-4, 6-2, 6-3, après un dernier coup droit à mi-court frappé le long de la ligne. Il pourra ainsi disputer la deuxième demi-finale en Grand Chelem de sa carrière, face à Andy Murray qui aura envie de retrouver la finale comme l'an dernier.

La marche était un peu trop haute. Et c'était en plus la troisième à gravir consécutivement. Après avoir créé la première sensation en faisant chuter Jo-Wilfried Tsonga, puis en s'offrant la tête de Robin Soderling, Alexandr Dolgopolov a été arrêté en quarts de finale. Il avait pourtant commencé le match de la même manière que les deux précédents: en perdant la 1ère manche. Mais contre un Andy Murray bien décidé à revenir une deuxième année consécutive en demi-finale à Melbourne, il fallait encore plus hausser le ton. Il a pu le faire en s'emparant de la troisième manche, lors d'un jeu décisif perdu (7/3) par le Britannique qui concédait ainsi le premier set du tournoi, lui qui n'avait pas encaissé plus de sept jeux par rencontre. Mais la différence était trop importante.

Les deux joueurs concédaient tour à tour deux fois leur mise en jeu dans le premier set. Murray, aussi handicapé par une première balle en berne (44%), devait s'y reprendre à quatre fois pour enlever la manche, sur un magnifique retour sur la ligne. Dolgopolov, qui avait réussi deux fois plus de coups gagnants que Murray lors du premier set, était moins en verve au second, tout en commettant encore de nombreuses fautes directes. Murray, avec plus d'allant au service, en profitait pour se détacher. Au troisième set, Dolgopolov retrouvait sa patte pour titiller Murray, et avec 23 coups gagnants contre seulement 7, poussait l'Ecossais au tie-break, qu'il remportait avec audace. Cependant, le N.5 mondial, agacé, répliquait en enfilant quatre jeux de suite dans la quatrième manche et concluait après 3h05 de jeu.

Réactions

Rafael Nadal: "Je ne me suis pas senti au mieux. Mais je ne peux rien dire sur cette blessure, a-t-il déclaré. Je préfère ne pas en parler, d'abord parce que je n'en sais pas plus. Par respect pour le gagnant qui est aussi un ami, je préfère parler du match. J'ai fait tout ce que j'ai pu."

Toni Nadal: "Rafael a ressenti une douleur à l'ischio-jambier gauche. Au changement de côté, il a fait venir le kiné mais quand il est revenu de notre côté, il nous a fait signe que la jambe ne répondait pas. C'était la chronique d'une mort annoncée. On sait que Rafa a eu la grippe et on dit que c'est plus facile dans ces cas-là de contracter des blessures musculaires."

Andy Murray: "Il (Dolgopolov) n'est pas conventionnel, il joue très différemment des autres joueurs. Il est difficile de lui imposer un rythme. Mais c'est aussi un très très bon joueur, à ne pas sous estimer. Il a eu des belles victoires cette semaine. Il va poser des problèmes à beaucoup de joueurs dans le futur. Quant à moi, j'ai bien joué. Je ne dirais pas que j'ai été dans l'embarras car j'étais devant au score. Me détacher tôt dans le quatrième set a fait une grosse différence. Je pense que j'ai bien composé avec son jeu."

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