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Après sa double traversée de la Manche à la nage, "Stève le phoque" s'attaque au lac Baïkal

Après être devenu le premier français à traverser la Manche aller-retour non-stop, en août dernier, le nageur Stève Stievenart s'entraîne pour représenter la France dans un relais de nage en eau libre sur le lac Baïkal, l'été prochain.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Stève Stievenart sur la digue de Wimereux (Pas-de-Calais), le 9 mars 2021. (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

"Si tu veux prendre l'air iodé, la belle lumière du matin... ça sent la bonne session, ça !" Sur la digue de Wimereux (Pas-de-Calais), Stève Stievenart se prépare. À 43 ans, ce nageur barbu de l'extrême, "grand passionné de la vie", n'a pas peur de l'eau glacée. Il est très tôt, et c'est l'heure du premier entraînement du matin. "Le deuxième entraînement sera dans la nuit, à 3 heures", sourit-il.

Ses entraînements de nage en eau libre sont rythmés par la marée. Il ne fait que 7°C et Stève est en slip de bain. Même pas la chair de poule ! Pour l'équipement, bonnet, lunettes, et vaseline sous les aisselles obligatoire. "Avec les frottements, la mer, ça irrite, ça créé des lésions, et c'est très douloureux si on ne met pas de vaseline", explique-t-il. Un petit coup de thé au gingembre pour se chauffer, et c'est parti. "À tout à l'heure !", lance-t-il en marchant vers l'eau glacée.

Pour ses entraînements, Steve dépend des marées. Il s’entraîne tous les jours au moins deux fois. (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

Le nageur, seul dans la Manche, intrigue cette promeneuse emmitouflée dans sa doudoune. "Je ne le ferai pas parce qu'il fait bien froid, mais je trouve ça génial. Il fait pas mal de longueurs, je pense qu'il est entraîné... Bravo monsieur ! Il doit avoir la peau dure !"

La peau dure, et un bon gabarit : 1,80 m, 110 kg. Celui que l'on surnomme "Stève le phoque" ressort de l'eau une heure plus tard. "Ça fait du bien !" sourit-il. Et s'il enchaîne ces entraînements au petit matin et en pleine nuit, c'est pour préparer la traversée en relais du lac Baïkal, en Russie, l'été prochain : la Baïkal Great Swim, 120 km à parcourir en relais, avec sept autres athlètes. Après avoir nagé autour de l'île de Jersey ou de Manhattan, ou encore en mer d'Oman, il a réalisé un exploit, en août dernier : la double traversée de la Manche, ou "Two Way", un monument dans le petit monde de la nage en eau libre. 105 km en 34h45.

"Le lac Baïkal, c'est une première mondiale, huit nations, 120 km... C'était un rêve d'enfant d'aller là-bas."

Stève Stievenart

à franceinfo

Le hareng fumé, son carburant

De retour à la maison, Stève remet une bûche dans le poêle. "Le corps descend à peu près à 34°C de température, donc il va falloir une heure pour que je me réchauffe complètement", bégaye le nageur, frigorifié. Une fois réchauffé, c'est l'heure du hareng fumé... à 9 heures du matin. C'est le rituel après chaque entraînement. "Je mange énormément de poisson gras, confie-t-il. J'ai pris 47 kilos en quatre ans, du bon gras qui s'assimile très rapidement. C'est un carburant et un isolant en même temps."

Des kippers mais aussi des maquereaux, de la sardine. Du poisson au moins cinq fois par jour pour le nageur qui a pris 47 kg en quatre ans. (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

Du bon gras et surtout du mental, car il n'a en réalité commencé à nager qu'il y a quatre ans après une séparation douloureuse. Se challenger l'a sauvé. "Rien n'est impossible dans la vie, à partir du moment où on se donne les moyens et qu'on croit en ses rêves, c'est magique !", assure-t-il. La magie du prochain défi et peut être de l'exploit : ce sera les 11 et 12 juillet prochain dans les eaux du lac Baïkal.

Après sa double traversée de la Manche, "Stève le phoque" se prépare pour la traversée du lac Baïkal - Reportage de Farida Nouar

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