Berlin : Joris Bouchaut a payé pour apprendre
Après l'élimination dès les séries du 1500m nage libre, tu passes aussi à la trappe sur le 800m.
Joris Bouchaut : "Ce n'est vraiment pas top! 8’02''89 (8e de sa série, ndlr), ce n’est vraiment pas terrible. C’est toujours contraignant de ne pas faire ce qu’on voulait. A l’entraînement les sensations sont bonnes, mais ça se ressent pas dans l’eau. Il faut accepter cet échec pour revenir plus fort. Ma tactique ? Je devais me donner à fond tout en essayant de gérer comme j’en ai l’habitude. J’ai eu aussi un petit soucis puisque je me trompe de 100m, je réalise un sprint à 700m qui me coûte une petite seconde. C’est pas colossal, ce n’est pas à cause de cela que j’ai raté ma course. Il va falloir analyser ça et voir comment rebondir."
C'était ta dernière course de l'Euro. A chaud, quel bilan tu fais de cette première grande compétition internationale?
J B : "Il y a beaucoup de déception, même si c’est une belle expérience. Je suis arrivé à Berlin en espérant faire de bons championnats d’Europe, pas en me disant que j'allais merder (sic). Et puis ça s’est mal passé. Le 400m pourtant laissait augurer de bonnes choses (3e de sa série en 3'52'66, ndlr), mais le 1500 n’a pas été terrible. J’espérais me rattraper sur le 800m, mais bon… Ces championnats restent une belle expérience, ils rentrent dans le cycle de travail qui me mènera j’espère jusqu’aux Jeux à Rio. La plus grosse déception? C'est compliqué de le dire. C’est plus un sentiment global. Il y a quelque chose dans ma nage qui n’allait pas. Si je dois faire un choix, je dirai le 1500 - il est champion de France en titre sur cette distance - car c’est là où j’avais mes meilleurs chronos".
Est-ce que tu en retires tout de même des points positifs?
J B : "Oui. Même dans le négatif ,on peut tirer des choses positives. Avec ces courses et après analyse, je verrai sans doute les choses que je dois améliorer. S’il n’y a rien a en tiré au niveau du temps, je ressors des axes de travail comme la fréquence de nage ou les attaques de virage. Ce sont des points techniques et autant de pistes à travailler. Je dois effectuer un travail global, je sais que je manque d’endurance et de vitesse. Avec Lucien (Lacoste, son entraîneur à Toulouse, ndlr), on a aussi des objectifs techniques. On va mettre ça en place mais je sais que je suis sur la bonne voie."
Cette semaine en immersion avec l'équipe de France, tu l'as vécu comment?
J B : "On ne peut pas côtoyer tout le monde au même moment. On a des courses et des objectifs différents. Certains sont au repos, d’autres doivent nager. C’est une équipe conviviale. On a encore eu une réunion hier soir (mercredi, ndlr) où on s’est encouragé. Ces réunions donnent confiance. Il faut les pérenniser pour que cette bonne ambiance perdure et que cela se ressente dans l’eau. On a vu avec Yannick (Agnel, ndlr) que ça sert. Ca donne envie de s’arracher pour chaque course, mais aussi pour l’équipe. Quelque chose s’est créée je pense et on en tirera quelque chose dans quelques années."
Tu parles des discours, notamment ceux de Fabien Gilot. Lui qui est sprinteur, trouve-t-il tout de même les mots pour vous, spécialistes du demi-fond?
J B : "Ce n’est vraiment pas sa spécialité, c'est vrai. Il a des mots plus généraux. On fait tous le même sport et on a tous connu des galères. Le moment que je vis aujourd’hui (jeudi, ndlr), Fab’ l’a déjà vécu. Cela ne m’étonnerait pas qu’il me glisse deux-trois mots quand j’arriverai dans la zone de récupération. Et si c’est pas Fab, ça sera quelqu’un d’autre. Du plus jeune au plus ancien. Je pense notamment à Ophélie Cyrielle-Etienne qui fait partie de l’équipe depuis pas mal de temps. Je ne m’inquiète pas, je sais que quelqu’un sera là pour me réconforter."
Hormis la médaille d'Axel Reymond sur 25km, le demi-fond français a déçu. Comment était l'ambiance dans l'équipe?
J B : "On essaye de prendre ça à la légère, on sait très bien qu’on raté nos courses. Mais ça n’a pas changé nos comportements, on a su garder une bonne ambiance. On parle, on rigole toujours ensemble. Rien ne va changer. Ca ne sert à rien de se faire la guerre, on laisse ça pour le bassin."
Et les médailles tricolores tu les a vécues comment?
J B : "C'est resté assez discret. On en a parlé, mais rien n’a vraiment changé. Après cela donne confiance."
Quel est son sentiment Gregorio Paltrinieri, tout récent champion d'Europe du 1500m, et qui a remporté ta série?
J B : "Il ne sort pas de nulle part, on sait qu’il est très fort. Il avait déjà fait de très bons championnats d’Europe juniors. Il a fait un super 1500m (il a signé le nouveau record d'Europe de la distance en 15'39''93), il fera sûrement un super 800. Cela donne de la motivation et cela prouve que j’ai encore du travail à faire."
Vidéo : la finale du 1500m nage libre
Et maintenant quel est ton programme? Beaucoup de repos?
J B : "Il y a d'abord la fin des championnats d’Europe. Il va falloir encourager ceux qui ont encore des épreuves, ils vont en avoir besoin. Il ne faut pas déconnecter totalement maintenant, parce que ça pourrait dégoûter les autres qui doivent encore nager pour aller glaner des médailles. Seulement après oui, beaucoup de repos. Je vais rentrer chez moi en Guadeloupe pour attaquer frais et dispo la prochaine saison qui va arriver très vite. Et on se verra sûrement à Kazan (Russie, où se dérouleront les prochains championnats du monde, ndlr)."
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