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Championnats d'Europe de natation 2022 : Aurélie Muller, l'éternelle renaissance de la reine française de l'eau libre

A 32 ans, la nageuse tricolore entre en lice, samedi, sur l'épreuve du 5 km. 

Article rédigé par Emmanuel Rupied, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Rome
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Aurélie Muller sur l'épreuve du 10 km en eau libre durant les championnats du monde de natation à Budapest (Hongrie), le 29 juin 2022. (KEMPINAIRE STEPHANE / AFP)

"Aurélie, il y a quelque chose que je lui dis souvent. C'est : "One life". On n'a qu'une seule vie, elle est courte et il faut profiter des bons moments." Le credo est signé Stéphane Lecat, l'entraîneur de l'équipe de France d'eau libre. Des vies, Aurélie Muller en a pourtant connu beaucoup.

"La vie est faite de hauts et de bas. Ma carrière en est la preuve", confirme l'intéressée, attendue dès samedi 20 août sur le 5 km. "J'ai essayé d'apprendre de ce qui n'a pas marché et j'ai essayé de rebondir à chaque fois", résume la native de Sarreguemines.

Rio ne répond plus

La première chute a lieu à Rio, durant les Jeux olympiques de 2016. Sous la houlette de Philippe Lucas depuis un an, Aurélie Muller est au sommet. A 26 ans, la Française, championne du monde et d'Europe en titre sur le 10 km, s'avance en favorite sur cette distance pour conquérir l'Olympe.

A l'issue de la course, elle prend la deuxième place... seulement pendant quelques minutes. Les commissaires la disqualifient pour avoir gêné sur la ligne d'arrivée l'Italienne Rachele Bruni. La colère de Lucas, l'incompréhension et puis les larmes n'y changent rien. La Tricolore s'effondre. Son rêve de médaille olympique s'envole, peut-être pour toujours.

"La blessure est là, mais elle déjà en train de cicatriser. Je ne veux pas vivre dans le passé", déclare-t-elle, à peine un mois après la déception. Nouvel objectif : les Jeux olympiques de Tokyo, en 2020. Toujours accompagnée par Philippe Lucas, Aurélie Muller renoue avec le succès dès 2017, avec deux titres de championne du monde (sur le relais et le 10 km) et une breloque en argent sur le 5 km. La Française reprend sa domination.

"Il y a toujours cette flamme"

Mais le sort s'acharne. Aux Mondiaux de Gwangju (Corée du Sud), en 2019, la Française doit terminer dans les dix premières du 10 km pour se qualifier aux Jeux. Elle termine 11e à un dixième de seconde du ticket pour le Japon. Elle a déjà manqué le rendez-vous sur 1 500 mètres aux championnats de France quelques jours plus tôt. Sacrée sur la distance, la Française termine avec un chrono une seconde et demie trop lent pour faire les minima. 

Philippe Lucas évoque alors les "derniers championnats du monde" de la Française auprès de son groupe de nageurs pour les motiver afin de rendre un dernier hommage sur le relais à Muller. Les Bleus terminent sixièmes et la Française accuse le coup. "Après la non-qualification à Tokyo, ça m'a traversé l'esprit d'arrêter", reconnaît-elle.

"La clé de la réussite d'Aurélie ? C'est qu'elle aime profondément ce qu'elle fait : nager."

Stéphane Lecat, entraîneur de l'équipe de France d'eau libre

à franceinfo: sport

Mais la Française repart au combat. Elle quitte Philippe Lucas, collabore brièvement avec Fabrice Pellerin. En septembre 2021, elle revient à Sarreguemines, où elle fait confiance à un duo : Gilles Cattani et Magali Merino. "Les deux approches sont différentes mais complémentaires. Avec Magali, on fait beaucoup de kilométrage quand avec Gilles, on travaille la technique et l'efficacité. Deux choses primordiales qui ont ces résultats aujourd'hui."

Les résultats, ce sont ses récents Mondiaux à Budapest avec une médaille d'argent sur le 5 km. Cette septième breloque internationale donne le sentiment qu'Aurélie Muller est insubmersible. "J'ai 32 ans, on me le rappelle souvent, mais je n'ai pas l'impression de faire cet âge-là, raconte-t-elle. Tant que je trouve du plaisir à ce que je fais, il n'y a pas de raison d'arrêter car il y a toujours cette flamme qui m'anime."

La Française veut confirmer son retour à Rome. A deux ans des JO de Paris, l'objectif demeure inchangé : une médaille olympique. Pour un dernier sommet.

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