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Le relais français barré par la Russie

Une place de gagnée n'a pas suffi à donner le sourire aux nageurs français. Vice-championne d'Europe après son bronze aux Mondiaux, l'équipe de France a encore été battue par la Russie. A la lutte jusqu'au bout, Gilot, Agnel, Meynard et Bernard ont fini par rendre les armes dans le bassin de Budapest et s'inclinent pour 77/100e. La Suède coiffent l'Italie et l'Allemagne sur le fil pour la médaille de bronze.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Dans le clan tricolore, la déception domine d'autant qu'avec Alain Bernard en dernier relayeur, l'or était à portée bras. Après un départ moyen, William Maynard avait remis son équipe à flot dans le troisième relais. Il restait 100 mètres à Alain Bernard pour oublier l'argent des JO de Pékin et le bronze des derniers Mondiaux. Le suspense ne durait guère. Pas dans le rythme, le champion olympique du 100 m laissait Daniil Izotov s'envoler vers un sacre logique. Avec Evgeny Lagunov, Andrey Grechin et Nikita Lobintsev, la Russie réussit là où la France échoue depuis les Championnats d'Europe en 1962 à Leipzig. Pour Bernard, "la déception est grosse car le potentiel est là mais on a du mal à s'exprimer."

En effet, cette médaille d'argent soulève la question de la composition de l'équipe pour la finale. Avec Amaury Leveaux et Boris Steimetz, le relais français avait fait mieux en série ce matin (3'13"12 contre 3'13"29 en finale). La règle veut que ceux qui nagent le matin doivent dire s'ils peuvent nager aussi vite le soir. Visiblement, Leveaux n'était pas très chaud pour la finale. Il semble bien qu'il ait manqué au quatuor français. Premier nageur français en finale alors qu'il avait conclu en séries, Fabien Gilot s'est montré très déçu de sa performance. "On est passé à côté de l'or", a-t-il indiqué tout en reconnaissant la supériorité des Russes à Budapest. "On a perdu aux jeux Olympiques (2008), on a perdu aux Championnats du monde (2009) et ça aurait dû être pour nous le moment de gagner... Malheureusement, on  l'a pas fait. Toute l'équipe n'est vraiment pas contente."

Réactions
Alain Bernard
(4e relayeur du 4 x 100 m libre/2e) : "J'ai mal nagé. Je pénalise l'équipe. Mais on est quatre. En relais, il faut  être quatre en forme au même moment. Moi, je ne l'étais pas. Je suis loin de ce que je suis capable de faire. Quand on passe beaucoup de temps à s'entraîner et qu'on n'est pas capable  de répondre présent le jour J, on est évidemment déçu. On était préparé. On n'a pas réussi à donner l'or aux collègues. Ca fait deux ans. J'avais envie de terminer ce relais. Peut-être que je me mets trop de pression tout seul. J'ai eu  du mal à mettre ma nage en place seul."

William Meynard
(3e relayeur du 4x100 m  libre/2e): "Je suis déçu de ne pas terminer premier. Mais il faut voir le bon  côté des choses. On ne finit pas huitièmes mais deuxièmes. Je suis frustré et  satisfait en même temps. Je suis très satisfait de ma course et cela me donne  beaucoup d'envie pour le 100 m libre (jeudi). On fera mieux la prochaine fois.  Alain (Bernard) passe un peu au travers. On attendait l'or et on ne l'a pas. Les  Russes ont été plus forts."

Boris Steimetz (FRA/ membre du relais 4x100 m libre en série): "On s'est  bien planté ! Dommage. Ils ont fait ce qu'ils pouvaient mais c'était un jour  sans. On reste dans l'incompréhension quand les deux meilleurs nageurs (Agnel et  Bernard) s'ajoutent aux deux meilleurs des séries du matin et qu'on nage moins  vite. Les Russes font leur course et on se fait lâcher sur la fin. On s'est  aussi fait avoir dans les passages de relais. Ca me fait mal pour Alain Bernard  (le 4e relayeur). On travaille tous les jours ensemble. Il doute pas mal. Il  doit maintenant bien se repositionner et penser à autre chose. Il était partant  pour terminer. Il se sentait fort mais il lui en manque pour finir. Je le sens  saccadé. Il va y avoir une discussion."

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